Entretien avec l’auteure Corpus Delecta

4ème partie de notre série d’entretien avec des auteurs portés sur l’érotisme littéraire. Cette semaine, partons à la rencontre de Corpus Delecta.

Avatar_Corpus_Delecta_regular

CORPUS DELECTA – Bonjour ! Et merci de vous intéresser à moi. J’adore qu’on s’intéresse à moi ! Les interviews sont un exercice que j’adore, si je puis me permettre ce petit préambule. Contrairement aux réseaux sociaux, où vous ne me trouverez guère. Histoire de vanité je présume. Écrire sans être sûre qu’on sera lue… Quel intérêt !

Bon, allons-y ! Voyons voir ce que vous aimeriez savoir de moi, quels petits secrets vous allez tenter de me faire dévoiler.

THÉO KOSMA – Vous semblez avoir beaucoup voyagé dès l’enfance… Pouvez-vous nous en dire quelques mots ? Est-ce que toutes ces vadrouilles vous ont « formé », en un sens, à la sensualité ?

CORPUS DELECTA – Mes voyages et mes vadrouilles, donc. Une formation à la sensualité ? Certainement, oui. Pas forcément dans le sens « charnel » du terme. Mais dès que vous voyagez, vous vous enrichissez d’images, d’odeurs, de sons, et de sensations, aussi, que vous n’auriez pas connus en restant chez vous. Lors de mon dernier voyage p.e., j’ai volé dans un ciel d’un bleu éclatant, et puis l’avion a traversé une couche épaisse d’épais nuages, d’un blanc parfait. Cette vision d’un gros tapis de nuages, p.e., fait partie des choses que je trouve délicieusement sensuelles (ah ! cette envie d’y plonger comme dans une couette douillette!) et que je ne risque pas de vivre en circulant sur mon vélo!

Sensualité aussi dans ce que l’on peut ressentir dans des ambiances inconnues. Je me suis p.e. retrouvée un soir dans un petit concert intime, patio, musique légère, et petite brise après une journée de grosse chaleur… J’ai eu l’impression que ma peau vibrait avec la musique, c’était exquis. D’une manière générale, vadrouiller vous ouvre à tellement de découvertes ! Ceci-dit, il m’arrive aussi de vivre des moments sensuels en restant chez moi. Une lumière, une odeur, un coucher de soleil au-dessus des toits… Je voyage beaucoup dans ma tête, aussi !

large

THÉO KOSMA – Voyagez-vous toujours aujourd’hui ? De façon touristique, ou davantage pour des raisons professionnelles ?

CORPUS DELECTA – Les deux ! Même si, professionnellement, je me retrouve un peu toujours dans les mêmes endroits. Et plus dans la routine que dans la découverte, en fait. Même si la routine peut parfois être interrompue, et se renouveler ! En privé je voyage plusieurs fois par an, j’essaie de faire aussi bien des petits voyages que des séjours plus lointains, plus longs. En réalité, j’adore voyager. Sortir de chez moi avec ma valise et mon sac à mains me donne l’impression – puérile ! – de partir à l’aventure. Voyager fait partie de ces choses qui me font me sentir vivante.

THÉO KOSMA – Comment considérez-vous l’amour et le sexe à travers les pays et continents ? Se séduit-on et fait-on vraiment l’amour différemment en telle ou telle contrée ?

CORPUS DELECTA – Je n’ai – hélas ! – pas d’expérience empirique à vous proposer ! Juste une très modeste expérience. Mais d’après ce que j’en sais, oui, on séduit différemment, et on fait l’amour différemment selon sa culture. Bon, je ne nommerais personne ! Mais disons qu’il y a des pays où l’approche est plus directe, moins délicate, qu’en France. Ce qui peut avoir des avantages, mais moi, personnellement, j’apprécie un peu moins. Même si j’expérimente toujours avec plaisir toute forme d’approche ! J’ai aussi vécu des nuits d’amour plus proches de la performance olympique que d’un partage sensuel et là aussi : parfois, ça peut être amusant, innovant, mais ce n’est pas ce que je préfère !

Les-Talons-rouges-995655-d256

THÉO KOSMA – Votre activité principale est-elle la littérature érotique ou bien le journalisme avant tout ? Pouvez-vous nous parler de votre activité de journaliste ?

CORPUS DELECTA – Non, la littérature érotique n’est pas mon activité principale, d’une part parce que c’est déjà très difficile de vivre de l’écriture, alors l’érotique en version e-book… Je ne pense pas qu’on puisse s’offrir autre chose que du champagne avec ses droits d’auteur. Ceci-dit, le champagne, c’est toujours mieux que l’eau fraîche ! Non, l’érotisme est vraiment une écriture de plaisir. Pour moi, et pour ceux qui me lisent, j’espère. Quant à vous parler de mon activité de journaliste… Désolée de vous décevoir, moi qui n’aime pas décevoir ! Mais non, je ne vous en parlerai pas. Disons que pour moi, être journaliste, c’est plus qu’une écriture. C’est un regard que l’on porte sur le monde, une façon d’être à la fois dedans, immergé dans la réalité, et dehors, avec un certain recul, une analyse, ou plutôt une interprétation.

THÉO KOSMA – Vous n’hésitez pas à évoquer la sensualité liée à l’enfance… (thème qui m’est cher). Peut-on vraiment vivre des expériences amoureuses ou sensuelles en étant enfant ? Comment s’assurer que les enfants puissent les vivre sainement et sans danger ?

CORPUS DELECTA – La meilleure façon de permettre aux enfants de vivre sainement leur propre sensualité, tout comme leur ressenti amoureux, est de s’assurer que leurs expériences se déroulent uniquement entre enfants. L’enfant est certes un être sensuel, mais sa sensualité n’est pas celle de l’adulte. J’avoue frémir à chaque fois des adultes évoquent cette sensualité enfantine pour justifier des actes injustifiables. Adolescente, j’ai vécu à chaque fois comme une agression, répugnante, les approches de « vieux » qui pensaient devoir m’imposer leur vision de la sensualité.

sheherazade-sheherazade

THÉO KOSMA – Comment définiriez-vous votre livre « Shéhérazade 2.0 » ? Une version moderne et réactualisée des Milles et une nuits, un pastiche, un ouvrage complémentaire ?

CORPUS DELECTA – Tiens ! Encore Shéhérazade ! Dire que j’ai publié je ne sais combien d’ouvrages, depuis celui-là ! C’est amusant que vous m’en parliez. Le côté exotique, voyage je présume. En réalité ma Shéhérazade est juste un délire, offert à un homme que je désirais, follement. J’ai glissé des petits clins d’œil que lui seul pouvait comprendre. A la limite, on peut prendre cette histoire pour une sorte d’allégorie : pour séduire, je me fais parfois moi-même Shéhérazade. J’adore offrir des histoires érotiques aux hommes que je désire.

Le-Club-1018291-d256

THÉO KOSMA – Si vous pouviez vivre dans le réel un fantasme littéraire érotique plus ou moins irréalisable, quel serait-il ?

CORPUS DELECTA – J’adorerais avoir un harem rempli d’amants du monde entier, tous fous de moi, dont le seul objectif serait mon plaisir !

THÉO KOSMA – L’écriture vous « enferme »-t-elle parfois un peu dans une bulle, ou au contraire vous ouvre-t-elle au monde ? Comment gérez-vous cela ?

CORPUS DELECTA – Parfois je m’enferme, pour écrire, et parfois je sors, et j’écris à l’extérieur. C’est un échange, une sorte de fluctuation entre les deux, dirais-je. Je me nourris du monde, je le digère, je le laisse décanter en moi, pour ainsi dire. Et puis j’en donne mon « interprétation », je le convertis en histoire… et je créé de nouveaux mondes, imaginaires.

Pour en savoir davantage sur Corpus Delecta cliquez ici pour découvrir sa page aux éditions Dominique Leroy, et ici pour la découvrir aux éditions de l’Harlequin.

Laisser un commentaire