Divine prière…

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En vacances avec sa cousine Estelle et sa tante Marthe, Chloé est fascinée par le côté curieusement pieu de sa grande cousine, d’habitude si volage…

Le soir avant de dormir, un rituel fascinant s’opère : Estelle prie. Si ! Et pas pour enquiquiner sa mère, non, Estelle est vraiment chrétienne. Son scoutisme militant n’y est pas pour rien. Je crois que ça lui vient de son papa. Tata aime bien les scouts, par contre la religion l’agace. Elles aiment bien s’engueuler sur le sujet toutes les deux, pour rigoler. On aime bien prier avec elle. Il faut se mettre à genoux, joindre les mains, clore les paupières. Je les garde toujours plissées pour observer son visage : elle n’est jamais aussi jolie que lors de ses prières. On dirait qu’elle fait l’amour, puis qu’une lumière lui éclaire le front et les joues. Il m’est arrivé plusieurs fois de l’accompagner à l’église, là où elles habitent. N’étant pas baptisée, en principe je ne devrais pas communier, faut pas le dire. Le prêtre est beau et laid à la fois. Laid parce que poilu comme un homme des cavernes, jamais coiffé et d’une peau de cuir. Beau parce que le miracle de la foi opère encore plus sur lui que ma cousine. Sa voix emplit tout l’espace et me fait vibrer, ses gestes ont l’harmonie d’un chef d’orchestre. J’aime ses discours plein de mots doux, tendres, effrayants parfois, même si je n’y comprends rien. Je sais que ce n’est qu’un exercice d’hypnose (dans lequel j’ai d’ailleurs plaisir à me complaire), pourtant on dirait vraiment qu’il est en contact direct avec Dieu. Je comprends tout à fait qu’on puisse désirer un homme d’église. Du reste, je ne serais pas étonnée que nombre de femmes de son public le désirent secrètement. Il pourrait faire des tas de conquêtes. En fait-il en cachette ?

L’hostie que ses deux doigts charnus posent sur ma langue en la touchant légèrement est mon passage préféré. Ma langue est si petite, ses doigts si gros, à chaque fois je me retiens pour ne pas les sucer. J’en meurs d’envie, au point que le soir je me suce moi-même les doigts en m’imaginant que ce sont les siens. En religion, quelque part, tout est un peu sexuel. Les gospels, le corps du Christ, les rapports troubles entre Dieu et Marie, entre le Christ et Marie-Madeleine, voire même entre le Christ et le Malin (le passage sur la tentation). Ceci dit, dans la bible, lorsque ça parle de baise, ça associe beaucoup cela au péché, au déluge, à la fin des temps. Sacré paradoxe. Pendant la messe, je scrute chaque partie de l’église et fantasme dessus. La confesse, ça, ça doit être quelque chose. J’adorerais y aller. M’enfermer avec lui dans une petite cage, séparés par un tout petit grillage et lui raconter tout ce que je veux ! Du vrai ou du faux, qu’importe. Lui confier mes fantasmes, mes caresses d’un air coupable et attendre le pardon divin. Remarque, y verrait-il des péchés, ça reste à voir. J’espère bien que oui. Je n’ose pas demander. J’adorerais lui bobarder que je fais l’amour avec des tas de garçons, que je me fais toucher par des vieux et caresser par pleins de filles. Je n’oserais jamais, tant mieux, il ne me croirait pas : je mens mal. N’empêche que si le curé n’a vraiment pas du tout droit au cul, pas étonnant qu’il soit en extase pendant ses prêches. La sensualité fait partie de l’humain, si on la bride, elle parvient toujours à s’exprimer d’une façon ou d’une autre.

Estelle aime la messe mais ne va pas tellement se confesser, je me demande pourquoi elle se prive du meilleur. Faut dire, elle doit avoir beaucoup à dire et pas forcément la volonté de regretter. Moi non plus je ne parviendrais pas à regretter : c’est là que ça coince, car pas de repentir dit pas de pardon. Je me jure qu’une fois jeune fille, j’irai à confesse pour confier mes aventures. Oh, qu’est-ce que ce sera excitant !

Ma cousine est persuadée que le créateur voit tout, comprend tout et au final pardonne tout. « Si je ne triche jamais, c’est pas que je sois une sainte, c’est surtout qu’avec lui tricher est impossible », me dit-elle. Elle m’a aussi dit une fois en riant « Les voies du Seigneur sont impénétrables, les miennes le sont bien moins » : je n’ai pas compris. Et enfin, cette phrase que j’adore : « Dieu c’est comme une grande histoire d’amour ».

Ce qui est chouette avec Dieu, c’est qu’il accueille tout le monde. Les baiseuses acharnées, les homos, les sans foi ni loi. Il rejette les pratiques mais bénit les pécheurs. Quant au sexe seulement après le mariage, Estelle le respecte en se mariant symboliquement par un baiser et en divorçant par un bye-bye. Et entre ces deux moments se passent de bien inavouables instants, je pense.

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Pour en lire beaucoup, beaucoup plus…
En attendant d’être grande – Partie 2 – Éducation libre sur Google Play / Kobo Books

Woman doing gymnastics on beach


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