De quoi enflammer l’imagination

Clarisse, Elodie et Chloé passent des vacances ensemble chez Marthe, la tante de Chloé. Pour cette dernière, Elodie, la nouvelle copine, est fascinante…

— Extrait de « En attendant d’être grande »,  la vie d’une femme libérée nous racontant son passé, de sa naissance à son âge adulte —


Il faisait chaud, la bande était mixte… De quoi enflammer l’imagination. La tienne, la mienne, que sais-je. Surtout, je savais que le temps passerait sans crier gare et qu’il fallait agir sans tarder : nous n’avions pas des semaines entières devant nous comme aux vacances d’été.

De petites vacances venaient de démarrer, elles seraient courtes. Il fallait un véritable plan d’attaque, un remède accéléré : la petite bronzette en paréo avait été calculée pour, tout cela était bien plus scientifique qu’il n’y paraissait. Quasi-mathématique.

 

Clarisse et Elodie dormaient comme des gerbilles, l’une contre l’autre. Imitant le chant du coq, je leur lançai d’emblée un « défi plouf » dans l’étang, situé non loin de la maison. Il avait accueilli nos premiers jeux d’eau, ma Clarissou et moi, du temps où on rentrait de nos vadrouilles toutes écorchées.

Du temps où le domaine de Marthe était bien moins étendu, où le plan d’eau ne lui appartenait même pas encore. Elo nous suivit sans trop savoir à quoi s’attendre, puis comprit le challenge… et s’en montra digne. Là, il y avait un alibi, celui de l’eau et de l’amusement.

Le principe était bien sûr de patauger en tenue d’Eve.

Elodie se lança sans que la moindre explication ne fut nécessaire. Je songeais à un schéma plus classique. Qu’elle nous regarde timidement, puis, poussée par l’envie de baignade se décide à tout retirer pour s’enfouir le corps dans l’eau afin d’être moins visible… puis enfin, à force de jeux, qu’elle oublie sa nudité.

C’est ainsi qu’un enfant découvre le naturisme en général, m’avait dit un jour Sandrine.

Eh bien pas du tout : elle fut à poil en un clin d’œil puis s’amusa sans le moindre complexe, très à découvert, eau à hauteur de genoux, et joua, courut, éclaboussa, rit avec la fraîcheur d’une maternelle.

Elodie nous offrit ainsi de nombreuses roulades dans l’eau, des planches (tant sur le dos que sur le ventre), et des explorations marines au cours desquelles seul son arrière-train ressortait. Bonne nageuse, bonne plongeuse… meilleure que nous deux réunies. J’étais sous le charme…

Avec elle, j’aurais tout fait. Son petit cul je te l’aurais dévoré en quatrième vitesse, te l’aurais mis au menu de chaque repas.

Mes regards ne cessaient de la caresser… c’était toujours ça.

Pure vue de l’esprit, Elo n’étant prête ni pour une fille ni pour un garçon.

Moi j’étais prête à un peu tout, par simple amour de la vie et de la beauté. Il n’y a pas à dire, quelque part le corps d’une fine fille reste le plus beau de tous les corps. Grâce, harmonie et splendeur sont de notre côté.

Nous avons en nous cette part d’absolu, sans même besoin de faire du cinéma, comme Elodie en ce moment, somptueuse sans en avoir conscience le moins du monde. Ou si peu… Quant au corps d’un homme, pour une fille il n’est pas plus beau, juste beaucoup plus excitant.

Et là nous sommes dans la biologie, pas dans le divin.

 

On revint, à peine revêtues et encore toutes trempées :

si personne ne nous interrogea, tous saisirent que la virée avait été nudiste,

aucun maillot n’ayant été mis à sécher. Elo en jouait… Que se passait-il dans sa tête ? Voulant comprendre, je la pris à part et lui parlai tout bas.

C’est ainsi, quand on échange sur ce ton on récolte des confidences…

 

— Dis Elo. T’as aucune, aucune envie toi ?

— Envie de quoi.

— Le désir. Désir de cul, de sexe, d’expériences.

 

Silence.

 

— C’est quoi cette question.

— Tu veux pas me dire ? Désolée, on arrête la conversation si tu veux.

— Qu’est-ce que t’en penses toi ?

— J’en sais rien ! Sinon je te poserais pas la question. Côté attitude, tu fais tout et son contraire. J’ai du mal à suivre.

— Allons, Chloé ! Ça se voit pas ? Je brûle d’envies, avec un grand « S ». A m’en rouler par terre, à en violer un garçon. J’ai envie de tout le monde, de n’importe quel mec. T’avais pas compris ?! Vraiment, juré ?

— Juré craché.

— Maintenant que tu le sais, tu vas être frustrée hein ?

— Frustrée ?

— De rien pouvoir faire avec moi.

— Punaise ! Ben mince. Bravo, tu m’as cernée. Je me trahis si facilement ?

— Tes yeux parlent. Avec toi je lis comme dans un livre ouvert.

— Tu me fais craquer.

— Oh ça va arrête… je vais finir par être gênée. Si ça peut te consoler, je ferai rien avec personne.

— Ça par contre, je l’avais deviné. T’aimes les garçons pourtant ?

— J’A-DORE les garçons. Mais… les désirs je les garde dans ma tête.

— Tu veux dire, dans ta tête tu couches avec tous les mecs du groupe ?

— Non, ça c’est trop limité. Je couche aussi avec les plus petits, les plus grands. Je couche avec tous les humains du domaine de Marthe qui ont un pénis. Tout le monde. J’oserais même pas te décrire les scènes.

— Genre, tu t’imagines même avec les petits de huit ou les vieux de soixante-dix ?

— Tout-le-monde. Sans exception.

 

Comme quoi, il arrive qu’on soit encore plus coquine dans l’abstinence que dans le cul. Je comprenais. Ce qui m’échappait, c’était comment elle parvenait à vivre cela si sereinement. Elodie était cool, mais cool !

A son aise dans ses fantasmes, son petit monde à elle, sans danger, sans rien d’illégal, sans faire souffrir personne. Elle pouvait tout s’y permettre, rien ne portait à conséquence.

Elodie savait exactement ce qu’elle pourrait faire plus tard, ce qu’elle pouvait faire tout de suite, ce qu’elle voulait et ne voulait pas et ce qu’elle ne pourrait jamais faire. Parfaite maîtrise du corps et de l’esprit qui m’avait échappé, quelle méprise.

La copine refusa, malgré ma demande et mon insistance, de m’en décrire davantage.

C’est que cela devait être sacrément cochon.

Elo devait s’imaginer coucher avec un papy et son petit-fils en même temps, se faire claquer les fesses par un papa, être tripotée par toute la bande. J’aurais tant voulu savoir !

Je suis sûre que les bonnes sœurs et curés faisaient ainsi. Voilà leur secret ! Inventer mille excès irréalisables aidait sans doute à rester pur. Enfin, pur dans les actes.

 

Peu après, Elodie et sa maman durent partir plus tôt pour cause de mamie hospitalisée. Par la suite, le nouveau travail de la mère ne lui permit plus de venir. Elodie nous manqua, on garda contact quelque temps, puis… l’enfance est comme ça, encore une fois, une copine, trois petits tours et puis s’en va.

Est-ce si différent à l’âge adulte ? Mais l’important ce n’est pas les gens, plutôt les expériences. Vision égoïste ? Peut-être…

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