Coup monté

Un épisode de « Dialogues Interdits », série de petites histoires complètes sulfureuses uniquement constituées de dialogues…

 

— La piscine et les autres machins, chez toi, genre maison de bourges… c’est depuis que ta mère est cadre, c’est ça ?

— Oui… Donc y a longtemps ! J’étais encore toute petite. Le mieux je trouve, c’est qu’on est des faux riches.

— Ah ? Et c’est quoi la différence vrai-faux ? Et en quoi c’est bien ?

— On a tout ! Mais en tout petit. T’as maté la taille de la piscine, du sauna, du jacuzzi, du jardin ? Si tu veux nager, trois brasses et demi-tour. Attention c’est pas pour me plaindre bien au contraire ! T’invites du monde t’es forcée de te coller aux autres. Ma frangine et moi on l’a fait un nombre de fois t’imagines pas !

— Vous aviez besoin de ça pour vous coller l’une à l’autre ?

— Je te parle de cousins, voire de copains.

— Pour eux, vous aviez besoin de ça ?

— Bien sûr, il nous fallait un prétexte à Lila et moi. On était pas en âge d’être nues avec d’autres garçons tout aussi nus

et se frotter à eux comme ça pour le plaisir sexuel. Pas encore en âge de coucher !

— Et l’âge de vous baigner nues avec des copains nus ? Parce que ça jusqu’à six ans on le fait à l’aise. Jusqu’à sept ou huit à l’extrême rigueur. Ensuite, en tout cas en France… ça me paraît compliqué… ?

— Faut croire que… pas tant que ça. Avec nous la règle était toute simple toute bête : maillot de bain interdit.

— Vous étiez des nudistes alors !

— Pas tout à fait car on était à poil qu’à certains moments.

— Lesquels ?

— Comme je t’ai dit. Piscine, sauna… On a toujours voulu donner un… sens à notre nudité. C’était la tenue pour dormir quand il faisait vraiment chaud… Pour le bronzage, les caresses solitaires ou en duo, la piscine… Il était rare qu’on le soit là comme ça sans y penser.

— Et donc vous l’imposiez.

— Quoi, on était chez nous ! Personne s’en plaignait. Même le plus pudique avait bien trop envie de nous voir sans rien, surtout dans cette atmosphère tactile et intimiste. Ils se seraient battus pour ça ! Chacun espérait faire partie des élus !

— Sélection sévère alors ?

— Sévère, non… Juste on pouvait pas non plus inviter tout le collège. Au fond, non pas qu’on aurait pas voulu !

— Beaucoup de mecs ont été invités ?

— Quand on était vraiment plus petites, quelques copains, et copines. A l’âge où « ça se faisait », comme tu dis. Ensuite seulement les cousins. Puis on a grandi. En sixième, on a voulu inviter nos deux garçons préférés, en leur annonçant tout ce dont la maison disposait… Pfff… Ils sont venus avec des maillots sur eux. Première loupée, on s’était fait avoir. On a pas osé ! Nous n’étions plus maîtresses des lieux, ces deux beaux gosses nous impressionnaient trop.

Alors… soumises, on a enfilé nos maillots aussi.

C’était bien quand même, mais mille fois moins bien que prévu. On leur a rien dit de nos habitudes nudistes. Sauf qu’on a été trahies par maman qui nous a foutu la triple honte. En revenant du boulot elle nous lance joyeusement : « tiens les choupinettes, c’est bien la première fois que je vous vois en maillot ! ». La journée s’est achevée en mode malaise, même si les copains ont fait mine de pas entendre.

— Ça vous a fait changer ?

— Du jour au lendemain. L’incident nous avait rendu pudibondes ! Seules ou pas, jacuzzi, sauna et piscine étaient plus qu’en maillot de bain. Juré ! Sauf si certaines d’être que toutes les deux en ayant le temps de se rhabiller avant le retour parental. Nos corps changeaient de jour en jour, on avait moins envie de les montrer… En tout cas, pas à eux. Nous n’étions déjà plus dans l’innocence de l’enfance !

— Parce que vous l’étiez, sans maillot contre des copains dans vos minuscules jacuzzis ?

— Hem… C’est vrai, pas tant que ça ! Disons qu’on restait quand même un peu innocentes car plus petites. C’était même pas de vrais jeux sexuels, juste des moments… sensuels. Sur ce point on était précoces, on a ressenti cette sensualité avant même le développement d’une vraie libido. Moi je les regrettais ces moments touchés par la grâce ! Quelque temps avant, deux trois copains après le sport, invités chez nous, et bim la piscine.

— Sans douche avant ?

— Non, direct.

— Avec toute la sueur et la saleté accumulées de quatre ou cinq corps ?

— Fallait les prendre par surprise !

Puis moi toutes ces substances qui se mélangent me dégoûtaient pas, au contraire,

j’aimais bien l’idée que la sueur du garçon se dépose sur mon corps. Les rapports tactiles ont leurs odeurs, leurs mélanges… avec ou sans sexe.

— Jamais personne pour aller plus loin ?

— Jamais. Ni de nous, ni d’eux.

— Je crois qu’ils s’estimaient bien assez chanceux ainsi pour oser davantage. Vivre ça si jeune est assez inespéré, non ?

— Sans doute oui ! Un beau cadeau… très intéressé. Nos invitations c’était bien plus par intérêt personnel que gentillesse.

— Fini le nudisme alors ?

— Jusqu’à nos quinze ans. Là on a flashé sur deux copains du club de sport. Chacune le sien ! Ils nous voyaient un peu comme des babas cools, c’était un temps où cette apparence était à la mode. On sortait pas avec eux… On restait assez timides, eux aussi.

— La naissance des bobos ! Avoir du fric en se fringuant comme des hippies.

— Exactement. Donc on les invite. Ce serait le retour de la vieille recette : jouer sur l’effet de surprise. On ferait genre que chez nous la nudité est évidente, que c’est même pas un sujet.

— Vous l’avez orchestré comment ?

— Tout d’abord, passage aux douches en cabines individuelles. C’est moi qui ai fait le premier grand pas : j’ai retiré mes vêtements avant d’entrer dans la cabine. J’étais enchantée par ce moment, avec eux deux s’efforçant de rester placides. Ça prouvait d’emblée que c’était dans la poche !

— Car un garçon qui joue l’indifférence c’est toujours dans la poche, eh oui. Et pour y mettre quoi ?

— Déjà ce qu’on avait prévu ce serait bien. C’est-à-dire beaucoup. Et à la fois peu.

— Tu jouais l’indifférence toi aussi ?

— Avec difficulté.

Je me forçais à ne pas sourire en me déshabillant, en me répétant qu’on était au pays de la Joconde.

— Puis ?

— Puis Lila et moi on sort nues et on va à l’eau, et on leur dit de nous rejoindre. Ils sont parvenus à nous imiter, là encore en faisant comme si tout était normal.

— Et vous, en quel état ?

— On était… en représentation. Je nageais tête sous l’eau, allongeant mon corps, en m’arrangeant pour que mon cul dépasse. Profitant qu’on soit à l’abri des regards indiscrets. Si l’on peut dire… Les regards de ces deux paires de yeux étaient tout sauf discrets.

— Ils parvenaient plus à faire « comme si » ?

— Plus tout à fait. On pouvait pas non plus demander l’impossible !

— Aucune réaction… érection ?

— Pas que je sache.

L’émoi se traduit pas toujours ainsi, heureusement car je crois que personne était prêt pour un plan à quatre.

D’autant que les parents pouvaient revenir !

— Ils sont revenus ?

— Papa seulement. Cette fois c’est de lui que le malaise est venu. En inverse. « Tiens les choupinettes, c’est bien la première fois que je vous vois sans maillot ! ».

— Oh non…

— Eh si.

— Mais c’était très loin d’être la première fois !

— Evidemment c’était notre père, ça arrivait tout de même qu’il nous voit nues de temps en temps.

— Je veux dire, quelques années plus tôt vous aviez l’habitude de vous faire la session sauna-piscine-jacuzzi à poil.

— Oui, il voulait dire par là : la première fois depuis bien longtemps.

— Alors que

vous faisiez croire aux copains que le nudisme était parfaitement naturel ici,

tout le temps et avec tout le monde !

— Voilà. Et là soudain les garçons s’apercevaient que c’était un coup monté, que pour eux. La méga honte. Le supra malaise.

— Ça a mis fin au truc ?

— Fin à la magie du moment, oui. Assez vite tout le monde s’est rhabillé puis ils ont pris prétexte d’être en retard, ce qui nous arrangeait.

— Mince…

— Sur le moment on était furax contre papa. Sauf… que les jours qui ont suivi, les deux copains se sont montrés super gentils, et même… plus entreprenants.

— Bah oui, pas fous.

— D’autant qu’ils avaient gardé le secret ! Apparemment ils s’étaient vantés de rien auprès des autres. Pas longtemps après on vivait enfin nos premiers vrais flirts.

— Donc finalement merci papa ?

— On lui a pas dit. Mais tout compte fait il avait débloqué la situation !

 


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2 réflexions sur “Coup monté

  1. Lecture très agréable ,on croit au scénario,description réaliste. J’apprécie les premiers émois entre garçons et filles . Merci de poursuivre dans ce type d’histoires!

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