Quoi qu’on pense, on peut concevoir des objets pensés pour le coït qui n’ont rien à voir avec des sex-toys. Une jeune fille montre son invention… et son intention.
Quelques épisodes de « Dialogues Interdits », ma série de petites histoires sulfureuses uniquement constituées de dialogues, sans aucune narration ni didascalie…
Formidable invention
— Ton bracelet m’intrigue.
— Pourquoi ?
— Je le trouve bien gros pour un poignet si fin. Pourquoi t’en portes un de cette épaisseur ?
— Parce qu’il détient un secret. Je te le dis à toi mais ne le répète pas. Il me quitte jamais, du coup j’ai toujours tout ce qu’il faut sous la main : c’est un bracelet de baise ! Spécialement étudié pour.
— Ah ? Heu… Et depuis quand il faut un bracelet pour baiser ?
— Depuis toujours selon ce qu’on veut faire. D’abord il est très élastique : je peux le nouer pour qu’il m’attache les cheveux,
pour quand je suis à genoux pour sucer un garçon.
Je peux aussi le dénouer et l’étendre pour que le mec m’attache les mains derrière le dos. Puis il est ouvrable : y a la place pour y fourrer deux capotes, et même une dosette de lubrifiant pour la sodomie, sans compter des mouchoirs pour essuyer les traces du crime. Grâce à lui je renonce plus jamais à aucune baise improvisée !
— Tu devrais le faire breveter. Le commercialiser !
— A voir. Pourquoi pas ? Le truc c’est que plus il sera connu plus ça sera compliqué à utiliser. Là tu vois, personne se doute que j’ai un bracelet de baise. Si des tas s’en vendent partout, imagine le nombre de minettes qu’on vannera ! « Eh regardez les gars, Chloé a mis son bracelet aujourd’hui, elle va aller se faire sauter quelque part ! ». Sans compter les parents qui auront des doutes, etcétéra. Un éventuel succès annulerait toute utilité à l’objet. Donc… mieux vaut que ça reste un tuyau entre bonnes copines.
— C’est juste ! Je le voyais pas ainsi. Et comment t’as eu l’idée ?
— En cours d’histoire, quand le prof racontait que certains nobles avaient toujours sur eux de quoi tuer quelqu’un, par exemple avec des bagues pouvant s’ouvrir, contenant du poison. Ou des dagues planquées dans des manches, des épées camouflées en cannes… Je me suis dit, c’est dommage autant d’inventivité pour l’horreur, et non pas pour le bonheur.
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Mot d’excuse
— T’as vu les voisins du dessus ? Ils ont mis un mot en bas de l’immeuble, à l’intention de tout le monde.
— Ah oui… Excusez-nous d’avance pour la gêne occasionnée, on fête un anniversaire, tout ça.
— Voilà. Ce qui est plutôt toléré. Non ?
— Oui, tant que personne le fait cinq fois par semaine.
— Alors que moi j’ai pas le droit de mettre mon mot perso ! « Je reçois mon amant ce soir,
pardon d’avance pour la gêne occasionnée à cause de mes nombreux cris
». Ça par contre c’est pas accepté ! Franchement y a une injustice là. Alors même qu’eux feront du boucan toute la nuit et moi à peine une petite heure.
— Baise les soirs de fête.
— Y en a pas assez ! Mes soirées à moi C’EST cinq fois par semaine.
— Fais un petit sondage alors. Je serais pas étonnée que tes cris soient bien plus tolérés que la musique techno.
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Formidable invention 2
— Qu’est-ce que t’es allée faire en forêt ?
— Je me suis inspirée de ton idée. Tu sais, le bracelet. Sauf que je l’ai amélioré. Parce que là c’est plus pareil : un camping naturiste ça rend rien évident.
— On peut porter un bracelet en étant nue…
— Sauf que du coup on voit que lui. Et comme il est gros, on peut se poser des questions… Et ME poser des questions. Gênantes. Alors que le but était que tout ça soit discret.
— J’avoue !
— La veille du départ
je me suis regardée nue dans le miroir avec le bracelet,
ça faisait sacrément tache.
— Et ta solution ?
— Elémentaire ma chère. J’ai conçu plusieurs petits kits de cul et je suis allée les planquer en forêt, en quelques points-clés. Je te montrerai ! Sous une pierre, dans un tronc creux… Dès qu’un garçon du camping nous plaît il suffit de l’emmener à un point stratégique.
— Arrête !
— En plus, je m’entends super bien avec la prof de yoga. Elle a bien voulu me prêter du matériel du camping, que je lui rendrai à la fin des vacances. En plus des capotes, du lubrifiant, des mouchoirs, j’ai ajouté des tapis de sol !
On pourra aller baiser en forêt sans rien,
revenir sans rien. Le crime parfait, personne y verra que du feu.
— Ah oui quand même… T’as mis du level !!
— Faudra juste bien nettoyer chaque tapis à la fin du séjour, je sens qu’il va y avoir beaucoup de traces et d’odeurs…
— Nos différents fluides vont s’y mélanger. J’adore l’idée !!
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Ouïe développée
— Waouh, quel film flippant !
— Je pensais pas que toute la salle pousserait carrément des cris.
— J’étais pas la dernière. Marrant quand même : des cris d’effroi qui sont en même temps des cris de plaisir.
— Bien sûr, un cri c’est pas forcément négatif !
— Je le sais bien frangine. Tu sais moi la nuit j’ai l’oreille fine, je t’entends…
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Formidable invention 3
— Alors tes rencontres ça se passe bien ?
— Doucement, sûrement… J’ai testé deux garçons. Tes kits sexuels sont tops. Et toi ?
— Moi le soleil et la nudité collective m’excitent !
Je suis pas sage du tout, je crois bien que j’aurai testé tous les copains de la bande d’ici la fin des vacances.
— Ils doivent être ravis.
— Même s’ils deviennent exigeants !
— Comment ça ?
— Chacun a compris de quoi étaient constitués les cinq kits sexuels. Et sait où ils se trouvent. Tu vois ? Un seul de ces kits contient du lubrifiant et des capotes spéciales sodomie. Si le petit copain du jour je le prends par la main et on se dirige vers le kit B, il sait qu’il m’enculera pas, car au kit B y a une huile de massage et donc je vais plutôt vouloir de longues caresses avant une baise classique. Du coup parfois il affiche un petit air déçu.
— Pffff… Y en a vraiment qu’ont pas conscience de leur chance !
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Profondeur
— T’aimes pas cette relation ? T’as pas l’air satisfaite…
— Je voudrais tellement que ça aille plus loin entre nous…
— C’est-à-dire ?
— Ben, qu’il me pénètre plus profondément que cinq centimètres ! Pas possible ça. Soit on ose soit on n’ose pas, on peut pas faire un entre-deux.
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