Boxeuses et aimantes amantes

L’une meilleure en boxe, l’autre meilleure amante. Chacune a forcément bien des choses à apprendre à l’autre… Surtout si l’une est une spécialiste de l’un.

 

Extrait de « Sexe Boxing », une histoire de sexualité joyeuse et survoltée.

 

J’ignore pourquoi, depuis elle avait tendance à me mettre sur un piédestal. La copine semblait s’être mise en tête que j’avais réponse à tous ses questionnements, que je saurais la coacher pour décupler ses orgasmes. Au début j’étais si flattée que je jouais le jeu, quitte à donner des réponses incertaines.

Quelle était la meilleure technique pour pomper en retardant l’éjaculation, par quelle astuce repérer le moment où il allait venir, comment préparer une sodomie, quelle était la bonne posture pour participer au mouvement… J’avais une idée sur tout sans être experte pour autant. Je lui dis finalement que si j’en savais plus qu’elle,

elle restait plus douée pour la boxe que moi pour la baise

et que mes talents restaient limités.

— Pitié Lydie ! Je m’en sors plus là. J’en suis à te faire attendre jusqu’au lendemain pour aller fouiner des infos sur le net ou dans mes bouquins. Ce qui est pas honnête, et en plus tu peux le faire toi-même.

— Non… Et tu l’as souvent fait ?

— D’abord pas du tout et ensuite de plus en plus, au fur et à mesure que tes questions devenaient compliquées.

— Je me rends pas compte…

— Elles sont bien moins lambdas qu’au début.

— C’est que tes leçons portent ! Grâce à toi j’essaye de plus en plus de trucs, de nouvelles méthodes… Mon mec t’en est hyper reconnaissant, il prévoit de t’acheter une bouteille de champ’.

— Je revendique pas une telle responsabilité.

— Tu devrais !

— Je suis pas une sexologue diplômée avec vingt ans de métier.

Tu sais, ça fait tout juste quelques mois que je pratique la sodomie. J’avale rarement, je teste de nouvelles positions prudemment, au compte-gouttes si j’ose dire… Si ça se trouve, c’est toi qui me dépasseras.

— Pendant que tu me rattraperas à la boxe ?

— Là par contre ça m’étonnerait.

J’avais beau faire ma modeste, j’étais devenue une amante sacrément douée. Par contre, je commençais à manquer cruellement de matière première. On me dira, côté chair fraîche une jeune fille n’a que l’embarras du choix. Mais quantité n’est pas qualité, et voilà que j’avais du mal à trouver des mecs au niveau. Ils étaient tous un cran en dessous du mien. Et si ce peut être sympa lors d’un sparring, pour le coït c’est beaucoup moins fun !

Dans mon carnet d’adresses, au-delà des relations amicales auxquelles je m’en serais voulue de toucher, je dénombrais une bonne dizaine de partenaires. Plus aucun ne convenait ! Jusqu’à peu, ils me contentaient. Ah, pas simple la vie. A chaque fois c’était un peu la même histoire : je finissais par prendre les rênes, il était ravi, qui ne l’aurait pas été, et on terminait avec un homme heureux et une femme frustrée.

En plus,

la génération actuelle fait que le mâle attend toujours à être sucé chaque fois,

et a tendance à se renfrogner si ce n’est le cas. Et ce quel que soit sa performance ou non-performance ! Puis quoi encore. Désolée messieurs, chez moi c’est offert en éventuel bonus, en tant que récompense. Quand je le programme c’est fort bien fait, et tu peux même te permettre ce que les autres filles ne te permettent sans doute pas.

En attendant, je tournais en rond. Qui donc saurait me satisfaire ? Oui, je sais. Toi qui me lis, si tu es un lecteur tu voudrais lancer « moi bien sûr ! », ou si tu es une lectrice « mon copain… là tu verrais ». Ils disent tous ça, elles disent toutes ça.

Moi je dis, n’aie pas tant de certitudes. Que faire alors, en essayer d’autres ? Je n’étais pas très sorties ces temps-ci. Et l’idée d’entrer dans de nouveaux jeux de séduction me lassait (aller en soirée / laisser traîner le regard / se laisser accoster / boire un verre, et patati et patata…).

Les sites de rencontres ne me tentaient pas plus… je ne pouvais tout de même pas y écrire « recherche jeune homme ultra-performant au lit, très souple et musclé pour tester mille galipettes », ce serait le meilleur moyen d’attirer les dingues.

J’en étais à regretter d’avoir viré de mes contacts tous ces garçons qui m’avaient draguée et espéraient sans doute mon appel. Qui sait si l’un d’eux n’aurait pas fait l’affaire ! Eh oui, les filles scandalisées par les garçons parlant d’elles comme des objets n’osent pas dire qu’elles en font tout autant.

Je ne voulais pas de sexe banal ou routinier…

je voulais voir des étoiles, et en faire voir. Et pour mon équilibre, il me fallait au moins une ou deux extases par semaine. Parmi mes petits copains réguliers, deux furent charmés par mes nouvelles envies : le premier, malgré toute sa bonne volonté, ne parvint pas à convaincre. Il tenait la posture trop peu de temps, jouissait trop vite…

Un festival de « trop » et de « pas assez ». L’autre s’en sortit mieux, et voulut me prouver sa valeur en acceptant de tester TOUTES les postures de mes rêves… Charmante attention. Ravie, je lui sortis le vieux bouquin de mon adolescence, l’ouvrit aux pages cornées… quand je vis sa tête devant les dessins, je compris. Il tint à essayer, pour garder la face j’imagine.

Il n’était pas si fort ni souple… Déséquilibrés, on s’est étalés tous les deux par terre. A peu de choses près je me pétais une jambe et lui un bras, si, sans rire. Et si je ne lui en voulais pas, lui n’a plus trop cherché à me revoir. A ce rythme, mon carnet tiendrait sur un post-it d’ici la fin de l’année et j’en serais réduite à faire appel à un professionnel.

Ce désir d’extravagance m’habitait depuis un bon moment. Au départ, je ne pensais vraiment pas que l’amour pouvait prendre de telles apparences. Petite, on ne m’avait pas expliqué les faits ainsi. Le papa câlinait la maman, et qu’ils se mettaient nus, puis que le papa pour être encore plus proche glissait doucement son pénis dans le vagin. Si c’est pour expliquer aussi mal, autant ne rien dire et laisser les rumeurs faire leur office.

Non seulement cela laissait entendre qu’il n’y avait qu’une seule position, mais en plus ça n’expliquait même pas le mouvement :

à y croire, la pénétration était une technique pour rapprocher les corps !

Lorsque j’appris que le coït consistait à aller et venir en permanence, j’ai tout de suite repéré la contradiction.

On me le révéla lors d’une pyjama party entre copines où j’étais la seule à ne pas être au courant… Je ne savais plus où me mettre. Par la suite c’est un autre bouquin, bien moins sage, qui me mit la puce à l’oreille. Pour trouver ce livre il fallut fouiner jusqu’en haut de l’armoire de tonton, me hissant sur un tabouret.

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