Elle le désirait, il est enfin chez elle. Ouf ! Désormais ils vont enfin pouvoir passer aux choses sérieuses. Et libérer toutes les pulsions que chacun a pour l’autre…
Extrait de « Sexe Boxing », une histoire de sexualité joyeuse et survoltée.
L’appartement était petit et fort meublé, beaucoup de trucs de récup, ustensiles Ikéa, et je sentais qu’on faisait pas mal de dégâts. Notre fouge était telle qu’on balançait ce qui faisait barrage. Table basse, chaises, géranium, objets décoratifs, tout valdinguait sans ménagement.
Des choses tombaient des meubles, se cassaient, se brisaient, et nous ne les récupérions que pour les envoyer plus loin sans même voir de quoi il s’agissait. Je n’étais pas chez moi et ne me serais pas permise s’il n’avait commencé le premier.
Seul importait la formidable partie de cul que nous étions en train de vivre,
tout le reste était sans importance, le monde pouvait bien s’écrouler !
Je ne sais au juste quand tout vira à la baise pure et dure (pure en un sens, impure en un autre, dure dans tous les sens… du terme). Bien à fond et sans capote ni essuyage, je l’avoue. Sa verge, en érection maximale, encore tout enduite de salive pas encore séchée, me pénétra avec vigueur. Nos deux corps ne demandaient que cela depuis le début.
Poursuivant dans son rôle d’amant idyllique et idéal, François se montra endurant, entreprenant, tout en étant attentif à mes réactions. Je le savais que j’avais tiré le bon numéro ! Son sparring avait trahi l’excellent baiseur qu’il était.
La veille, je m’étais mise en tête toute une série de positions que l’on pourrait tenter et m’étais efforcée, bon élève que j’étais, de les mémoriser.
Après un bon temps de bourrinage du taureau fourrant sa femelle,
je donnai quelques indications qu’il s’efforça de respecter.
Placer ma jambe ici, m’accouder là, lui intimer entre deux souffles de se placer comme ceci, me relever comme cela… François étant à mon écoute, on parvint à coucher en six ou sept postures, ce qui n’est pas rien. Et des vraiment inédites qui plus est, tout du moins que je n’avais jamais essayées moi, lui non plus je pense. Tout ne fut pas suivi à la lettre… postures mi-existantes, mi-inventées, comme une version deux point zéro du Kamasutra.
On pratiqua le marteau-piqueur sans marteau, la girouette russe plutôt que japonaise, le demi-collier de Vénus, le lotus inversé pas tout à fait inversé, le jeté arrière un peu en avant et la balançoire sans cordes. La baise fut tant vaginale qu’anale, et jamais un pénis ne s’était glissé autant aisément dans mon vagin que mon anus, au point qu’il pouvait passer de l’un à l’autre sans la moindre préparation.
Lorsqu’il jouit enfin, les giclées de sperme n’eurent en rien raison de son désir
et encore moins du mien, et il continua la pénétration jusqu’à ce que son sexe, enfin mou, ressorte de lui-même.
Après un temps de latence, je me remis à le sucer. L’érection revint et on reprit une posture plus basique, n’ayant plus la force de faire davantage. Ce fut cette fois bien plus rapide. On s’agita, François jouit de nouveau, ce qui me fit enfin jouir également. On resta ainsi l’un contre l’autre, en double knock-out, tel un couple d’amoureux.
Lorsque je rouvris les yeux, c’est comme si j’émergeais. Comme si je n’avais plus été moi-même, qu’une bête s’était emparée de mon esprit pour faire vivre des folies à mon corps. Un peu dans le style de l’Incroyable Hulk, où un personnage se métamorphose sous l’égide d’une émotion forte. Mon partenaire semblait dans le même état, on aurait dit qu’il se réveillait d’une cuite magistrale.
On se releva, titubant, nous soutenant l’un l’autre.
Et c’est là que toute l’étendue du désastre nous apparut…
En roulant, allant et venant n’importe où, nous nous étions couverts de bleus. En me baisant tête compressée contre la table basse, François m’avait involontairement tuméfié le visage… je saignais même un peu du nez. Sur plusieurs meubles se trouvaient des mèches de cheveux arrachés, de lui ou de moi. Un vase de terre cuite s’étant brisé à terre, nous avions roulé dessus et de petits bouts s’étaient incrustés çà et là dans la peau, certains occasionnant des plaies.
Mon apparence physique était tout bonnement épouvantable.
Ongle brisé (je ne compris jamais comment), empreintes de meubles sur mon corps rougi et luisant (sueur, salive, sperme), lèvres ultra-gercées… sans compter les douleurs aux muscles et articulations… je sentais qu’elles allaient augmenter et m’en faire baver. Comme dans un combat de boxe intense, l’adrénaline gomme toute souffrance. Celle-ci arrive après coup…
En plus du vase, nous avions pété la table basse, éparpillé en mille morceaux une bouteille, un bougeoir, une lampe. Enfin, nos habits étaient pour certains à moitié déchirés.
Wow… pour s’être lâchés on s’était lâchés.
On se rhabilla comme on put, sans un mot, encore groggys. Retour à la réalité… La magie n’opérait plus.
On sonna à la porte. C’était la police. Trois fonctionnaires sur leurs gardes exigèrent d’entrer. Une voisine avait entendu du bruit, selon ses dires un vacarme ressemblant à un tabassage en règle, suivi d’un silence mortel : elle avait craint que l’un n’ait tué l’autre, à priori que François m’ait tuée moi, ou fait tomber inanimée.
Si j’avais gémi, elle se serait contentée de taper au plafond avec un balai…
elle aurait saisi que l’apparente lutte était une partie de plaisir, en aurait été jalouse peut-être, mais nullement paniquée. Sachant qu’il y avait des familles au-dessus et en dessous, je m’étais à peu près contrôlée, me limitant à des souffles rauques et sons étouffés. François lui-même était resté assez discret, d’autant que si on se mettait à jaser dans l’immeuble sa compagne pourrait l’apprendre.
A part foutre le feu à l’appartement, je ne vois pas comment nous aurions pu nous planter davantage. Nos états physiques associés à l’état des lieux laissaient planer de gros doutes. Il fallut, à ma grande honte, tout expliquer.
Et qu’on avait super envie l’un de l’autre, et qu’on s’est laissés emporter
sans avoir conscience de ce qui arrivait… et que oui j’étais consentante, que non je n’étais pas une femme battue.
Ils finirent par comprendre et se rassurer, c’était trois mâles… J’avais honte, mais honte… Lorsqu’ils se détendirent enfin, ils se retinrent pour ne pas trop se foutre de nous. Je le devinais : ils en éclateraient de rire dans leur voiture, raconteraient l’anecdote à tout le commissariat, à leurs femmes, à leurs potes. Au moins étaient-ils convaincus, le pire aurait été une garde à vue pour François.
Ils restèrent malgré tout un peu perplexes, se demandant comment une simple baise avait pu mener à un tel résultat. Je crois qu’ils nous prirent plus ou moins pour des sadomasos, à tort. Ils repartirent enfin. Au moins eux avaient sourire aux lèvres.
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