Etude de corps étude de cas

Chloé se pose de nombreuses questions sur le sexe. Et la vie de sa grande cousine Estelle la fascine de plus en plus…

 

Extrait de « En attendant d’être grande », ma saga littéraire contant l’existence sulfureuse de Chloé, de sa naissance à son âge adulte.

 

Maman et papa ne cachent plus leur désunion : cette année, les vacances seront séparées. Je me réfugie chez tata Marthe, dont le côté baba cool va de mal en pis. Tata pratique la danse du soleil au chant du coq, cuisine du soja amer au petit dèj’, fait de la méditation transcendantale, s’enduit les cheveux de terre les nuits de pleine lune, et j’en passe.

C’est pourtant vrai qu’elle se la joue un peu sorcière. Cherchant à me donner un semblant d’éducation hippie (oxymore), elle me montre des postures de yoga, m’apprend des recettes frugivores, chants bouddhistes, à réaliser des masques de boue… Franchement j’aime bien.

Ce retour à la nature met les sens en éveil, et devient autant d’expériences sensuelles.

Ça, je ne m’y attendais pas. C’est à se demander si bêcher des betteraves, faire des vocalises ou courir dans les prés n’est pas encore mieux que tester la gent masculine. Après tout une tomate ne déçoit jamais, en tout cas tellement moins qu’un garçon (hem… ça reste beaucoup moins bon qu’un garçon). Je suis dans l’air du temps, des « féministes » parlent de plus en plus de se passer d’hommes. Je n’irais pas jusque-là.


Le haut en laine de chèvre et le pantalon de toile multicolore de Marthe me font bien rire. Papa dit qu’elle devrait mieux surveiller Estelle. Cette dernière a l’air de sortir tard et de fréquenter pas mal de garçons… Sans compter ses activités chez les scouts du coin. Je la vois peu cet été, quel dommage ! Les moments avec elle n’en sont que meilleurs, en plus Clarisse nous a rejoint. A force, ma copine appelle Marthe « tata ».

Après quelques jours à la maison de campagne, on part sur les routes dans le vieux van bariolé et toussotant. Ce rescapé des années cinquante tient la longueur sans tomber trop souvent en rade, et quand c’est le cas on peut y dormir. Le séjour sera court, Marthe ne roule pas sur l’or et la participation parentale est légère, je le devine.

Une amie de tata nous prête sa maison pendant son absence. La demeure est minuscule, ça nous va. On profite enfin d’Estelle. Côté plages, Marthe est de notre côté…

Nudiste comme sa fille, elle nous emmène en des lieux où maillots et sans maillots se côtoient.

Protectrice, elle cherche tout de même à nous installer un peu à l’écart. Si elle savait à quel point les œillades m’amusent, peut-être agirait-elle autrement… ou au contraire nous éloignerait encore plus.

C’est drôle, les nus de tout genre finissent par se rapprocher instinctivement, et jouer ensemble. Comme si deux espèces cohabitaient sans se fréquenter. On accepte un ou deux maillots dans nos rangs, à condition qu’ils tombent dans les moments de baignade. Clarisse et moi aimons faire nos petites chefs, et je crois que les autres aiment être dirigés.

Le soir, on se contorsionne à trois dans une douche minuscule, économie d’eau oblige. Ça occasionne un petit jeu involontaire de frottements qui ne me déplaît pas. Notre été de plage a beau être court, Clarisse et moi on se façonne

de magnifiques bronzages intégraux avec une facilité déconcertante.

« Je suis jalouse ! » s’écrie Estelle en nous voyant gambader toutes nues chaque matin à travers la minuscule bâtisse. Je me trouve de plus en plus attirante, et ne comprends pas pourquoi personne ne me drague de toutes les vacances. Peut-être parce que j’ai huit ans ?

Désormais, il est devenu flagrant qu’Estelle couche. Il y a peu, je confondais le terme avec « se coucher », pensant qu’avec un petit copain il était agréable de se coucher près de lui pour dormir. Ce retrait de deux lettres change tout.

J’imagine alors que coucher revient à faire l’amour toute la nuit,

de onze heures du soir à six heures du matin. Je me surprends à regretter que tout soit aussi sexuel. Roupiller auprès de son bien-aimé, sans rien d’autre, on ne pourrait donc pas ? J’en fais un rêve d’enfance que je me promets de réaliser un jour… ou une nuit.

Malgré les apparences, plus tard, ce ne sera pas du tout le fantasme le plus simple à réaliser.

Bref, Estelle couche et je le sais. Non pas que ma cousine le crie sous les toits, au contraire. Je l’ai compris, ressenti… Un petit rien a changé en elle, dans sa voix, ses yeux. Ses gestes semblent plus sûrs, elle paraît mieux dans son corps, plus jolie que jamais. Le sexe semble lui réussir. J’interroge l’intéressée… Toute une nuit, c’est vraiment possible ?

Elle me révèle alors qu’il est rare de rencontrer un garçon capable de vous le faire sur plus d’une demi-heure.

Et ceci tout inclus, du bisou déclencheur au retrait du pénis.

Donc sur une nuit de sept heures, j’en présume que même quand on couche on passe plus de temps à se coucher qu’à coucher. Je n’étais pas tant que cela dans l’erreur.

J’ignore combien de garçons Estelle fréquente au juste, et me demande si Marthe a toujours une bonne influence sur elle… Mon intuition me dit qu’Estelle ne serait pas si volage si sa mère ne l’était pas elle-même. Ah, voilà que je raisonne comme papa ! En attendant, il était temps de soumettre la cousine à un interrogatoire…

— Si fallait connaître qu’un seul truc sur le cul, ce serait quoi ?
— L’orgasme, bien sûr ! Le Graal absolu. Tu connais le mot ?
— Plus ou moins.
— Tu le comprends ?
— Heu…
— Plutôt moins que plus, hein ? Normal. Tu comprendras le jour où t’en vivras un, pas avant. Ce jour-là, on se pose plus aucune question, on le sait. Et on peut mourir tranquille.
— Tu veux dire, tu pourrais m’en parler des heures que je comprendrais pas plus ?
— Exactement.
— C’est nul !
— C’est la vie !
— J’ai entendu des ados en parler, et dire qu’à ce moment on faisait du bruit.
— On peut en faire ou pas en faire. On peut en faire sans qu’y ait d’orgasme, ou orgasmer en silence.
— Tu fais du bruit toi ?
— Ça dépend… Je calcule rien. Je me laisse aller, j’échange du plaisir avec l’autre.
— Tu cries quand ça fait mal ?

— C’est tout le contraire ! Gémir ou crier, c’est par plaisir.

— Comment c’est possible ?
— Tu comprendras un jour.
— Toujours cette réponse !
— Qu’est-ce que tu veux que je te dise ?
— C’est maintenant que je veux comprendre.
— Attends voir… C’est comme quand tu ris, ou quand on te chatouille.
— Ou comme quand papa crie parce qu’y a but ?
— Ah, tu vois qu’on peut crier de joie. Dis, tu te caresses souvent ?
— Bah oui.
— Ta respiration devient pas plus fort ?
— Si, mais…
— Mais c’est pas des cris non plus. Eh bien, imagine quelque chose de sexuel encore dix fois plus fort que tes caresses… Là, ça te paraîtra plus logique.
— Non en fait t’as raison. Maintenant que j’y pense, y a des fois où c’est si fort que je m’étouffe le visage dans un oreiller pour pas qu’on entende.
— C.Q.F.D. !
— On dit que les mecs restent silencieux.
— Hélas !
— C’est pour mieux t’entendre mon enfant.
— Un truc de macho ! Genre, faire faire du bruit à la fille c’est viril, faire du bruit soi-même c’est antiviril. N’importe quoi… Pour moi c’est le contraire, y a pas plus viril qu’un homme sonore. C’est si beau à entendre. Mais je sais faire crier les mecs. Pas si compliqué…
— Comment tu fais ?
— Oh, y a des astuces… y a des astuces…
— Si tu me dis pas je saurai jamais quoi faire !
— Je te fais confiance. T’es bien trop sensible et trop jolie pour pas devenir une reine du pieu. Tu verras, c’est mieux d’apprendre sur le tas. Apprendre comme à l’école, c’est pas possible pour un acte aussi beau.

— Tu les aimes comment les garçons ?

— Selon mon humeur ! Cuits, crus, à point, calcinés, al dente…
— Très drôle. Je répète ma question, tu les aimes comment ?
— Délicats. Ce qu’un jeune homme doit comprendre, c’est qu’on s’approche d’un vagin comme on drague une bouche.
— Hein !?
— Quand un garçon drague, qu’est-ce qu’il essaye de conquérir en premier lieu ?
— Ah, oui… La bouche. Il veut talocher la belle.
— Galocher. Et en principe il va pas la galocher direct. Il va tourner autour, parler, faire des blagues, charmer. Puis il va devenir tactile. Une main sur l’épaule, des doigts qui effleurent… à chaque pas c’est comme une demande d’autorisation pour aller un peu plus loin. Et quand il sent enfin le moment, là et seulement là, il baise ses lèvres.
— Et fait tourner la langue ! Je sais ! Je sais !
— Ça peut, ça peut… Elles en racontent des trucs tes copines de classe.
— Et le rapport avec la couette ?
— Sous les draps l’approche est pareille. Les seins, c’est la conversation. Les hanches, c’est l’humour. Le dos c’est le verre qu’on partage, les fesses c’est la balade au soleil couchant, le cou ce sont les regards complices.

Il faut d’abord qu’il honore tout cela avant de s’attaquer aux lèvres… là du coup, celles du bas.

— C’est le garçon qui fait tout alors.
— La fille digne de ce nom rend la pareille. Avec ou sans expérience ! Une pucelle peut être plus douée qu’un garçon à sa trentième partenaire. Pense à Jeanne D’Arc fonçant droit sur l’ennemi, montrant à toute une armée que c’est elle qui a le plus de cran. Elle sans expérience donnant des leçons à des militaires professionnels, une seule femme face à mille hommes !
— Rien de sexuel dans ton exemple.
— Bien sûr que si ! Et pas qu’un peu.
— Et si le garçon passe tout de suite à la coucherie ?
— Alors mes lèvres du bas sont toutes sèches et rien ne va plus. Non vraiment, il faut qu’il me fasse languir. Que mon sexe devienne brûlant, qu’il le supplie d’être visité.

Je sentis le mien s’humidifier en entendant cela. Fantastique cousine. Je me promis de me rappeler chaque mot, pour ne pas oublier le moment venu.

–––––

Pour lire cet eBook en entier (et bien d’autres) RDV sur Apple Store / Kobo Books / Google Books… ou ta plateforme préférée. Acheter mes ouvrages soutient et encourage mon travail.

Pour lire ma nouvelle gratuite « Sex Boxing », rdv ici.

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *