Seule, la nuit, dans un lit…

Chloé a découvert l’art de la caresse par hasard, sous la douche. C’est si agréable qu’elle a l’idée de tenter également l’expérience bien au chaud et bien au sec, dans sa chambre…

Extrait de ma saga littéraire « En attendant d’être grande », ou le journal intime d’une aventurière de sa naissance à son âge adulte…

 

Au lit, se caresser sans eau est d’abord perturbant.

Les premières nuits, je suis tel un poisson hors de sa rivière : à sec, c’est moins facile. Il me faut une bonne semaine d’initiation pour concevoir des caresses ressemblant à de vraies caresses, et plus à ce frotti-frotta propre au savonnage. Je suis agréablement surprise de découvrir une peau si douce.

Mes mains y glissent de façon fluide, sans que rien ne les freine. Les endroits peu convenables sont mes préférés. Tout d’abord, la petite boule entre le sexe et le nombril. Puis les deux trous du bas. Il me faut une bonne semaine de plus pour avoir l’idée de les explorer autrement qu’en surface. Mon lieu préféré reste la fente. Elle semble ne pas avoir de fond et offre de nouvelles surprises à chaque nouveau millimètre franchi. C’est fou… elle est capable d’engloutir mon majeur tout entier !

Passé le stade des études anatomiques, j’en arrive à celui des joies de la couette. En quelques semaines, je deviens une experte. Au départ, je garde pyjama ou nuisette, puis j’enlève tout car

le plaisir ne vient pas que de mes entrées. Il vient aussi de tout le corps.

Même les caresses aux hanches ou aux jambes m’excitent. Difficile de comprendre pourquoi cela met dans de tels états. Jusqu’à présent quand j’étais excitée, c’est quand j’attendais un cadeau, quand j’écoutais une histoire à suspense ou lors d’un jeu trépident. Mais là ! Ainsi, je suis chaque soir en contemplation avec moi-même.

Comme si je vivais une histoire d’amour avec Chloé, car oui, mes gestes sont des gestes de tendresse et d’amour. Je m’aime. Quel égocentrisme ! Je n’en éprouve ni honte ni complexe, au contraire j’en serais plutôt fière. Je ressens du reste un plaisir particulier à être seule à entendre battre mon cœur, et en ces instants plus rien d’autre ne compte que moi-même, comme si j’étais la seule habitante sur terre.

On dit que charité bien ordonnée commence par soi-même.

On dit aussi qu’une fille maniant l’art des caresses a de quoi rendre un garçon le plus heureux du monde.

C’est Estelle qui me l’a dit, sans que je saisisse bien. Maintenant je comprends mieux. Si mes caresses me font un tel effet, je ne doute pas qu’il en serait pareillement sur un autre corps.

Ce soir, mes doigts s’égarent de nouveau et je me tortille sans qu’il n’y ait besoin de sable ou de soleil. Il y a encore peu, mon esprit restait vide, ou bien j’imaginais des couleurs, des odeurs, des sensations de chaud ou de froid. Il m’arrive aussi de me retrouver seule au milieu d’une plage. Ou au contraire sur cette même plage avec cent personnes autour de moi m’observant. Puis, cela devient beaucoup plus allégorique. Souvent, je songe à un dragon fort et puissant surgissant des entrailles de la terre. Il me saisit violemment, sans me blesser, puis m’emmène vers les cieux en rugissant.

Parfois c’est un ogre qui me poursuit pour me dévorer. Parfois un chevalier venant me délivrer, et moi princesse prisonnière en haut d’un donjon. En somme je suis tantôt menacée, tantôt secourue. Malgré ces extrêmes se côtoyant, je ne me sens jamais véritablement en danger.

Le dragon est à la fois féroce et doux. Les bras étrangleurs de l’ogre sont en même temps protecteurs.

Les griffes font mal mais caressent, les blessures sont telles des baisers. L’intensité me gagne, mes cuisses se frottent l’une contre l’autre de plus en plus fort, mes doigts s’agitent à ne plus avoir le temps d’être délicats. Alors le dragon monte plus haut dans le ciel et dépasse les nuages. Le cavalier galope plus loin et franchit l’horizon. L’ogre accélère sa course, me rattrape et me dévore. Quand ça va loin à m’en donner le vertige, mes joues chauffent et mes doigts se crispent.

En moi, c’est comme un incendie.

Au moment où ça explose, je me mords les lèvres pour rester silencieuse.

Faut faire gaffe, maman n’est jamais loin. Lorsque j’en ai le temps, j’agrippe un oreiller et y enfouis mon visage, seul moyen d’y libérer un son étouffé. Ces moments magiques sont incompréhensibles. Et si c’est bien de la magie, peut-être en est-ce de la noire. J’espère que ce n’est pas me damner ou vendre mon âme au diable que de faire cela. Que Dieu me pardonne, j’y reviens presque tous les soirs.

Surtout, je ne comprends pas comment tant de violence peut se mêler à tant de plaisir. Quand survient le point culminant, c’est comme si l’espace d’une seconde j’étais l’univers tout entier. Comme si je comprenais tout sur tout, que la vie n’avait plus aucun secret pour moi. Après quoi, ma respiration revient à la normale, le sommeil m’envahit et je redeviens une petite terrienne de rien du tout, limitée dans l’espace et le temps. C’est ainsi que j’ai connu mes premières extases, ou ce qui y ressemblait : toute seule, comme une grande. Et crois-moi ou non, toi lectrice, toi lecteur : sans penser un instant au sexe.

 


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