Chloé et sa bande de copines se racontent leurs pensées et histoires coquines. Garçons, séductions… Entre filles, aucun tabou. Surtout si on parle de désir.
Extrait de « En attendant d’être grande », ma saga littéraire contant l’existence sulfureuse de Chloé, de sa naissance à son âge adulte.
Carmen était dans une période de rencontres. J’avais trouvé beaucoup plus joueuse que moi : elle, les garçons ça y allait ! Copains du cours de sport, du collège, au parc, elle prenait un peu tout ce qui passait… puis s’en passait.
J’avais moins de succès tout en me trouvant pourtant plus jolie… Selon Carmen, être trop belle faisait peur aux garçons. Pour eux, nous étions un trophée. Si le trophée était au sommet d’une montagne, ou semblait l’être, nous devenions inatteignables.
— Pfff… sont-ils cons. Je suis pas du tout au sommet d’une montagne. D’une colline à la rigueur !
— Pour les attirer il faut une beauté timide et discrète. Pas se montrer trop sûre de soi, pas toujours s’habiller au top. Mate un peu Charlotte. Ultra-désirable et qui se fait jamais draguer.
— C’est ce qu’elle cherche !
— Tu crois ? Peut-être…
— Je suis trop sûre de moi ?
— Peut-être aussi… un peu…
— Et toi tu casses la baraque parce que t’es une baba.
— Plus ou moins. Je suis à l’aise, pas dominante, cool, qui rigole… approchable, quoi.
— Mais moi aussi je suis une baba.
— T’en as pas l’air. Tu fais limite distinguée.
— Oh seigneur… alors que cet été je grimpais aux arbres à poil, les cheveux pleins de terre, sans même me demander si ma position laissait voir mon trou !
Rires.
— C’était cet été ! On change vite… tu as changé. T’as démarré l’année en paysanne, te voilà petite bourgeoise.
— C’est maman ! C’est maman qui m’influence sans que je m’en rende compte. Ah la connasse.
En général je laissais Carmen à ses petites histoires de mecs, sans trop m’en mêler de peur de m’emmêler. J’étais lasse de la drague, des rumeurs. Ces futilités aident à grandir, d’accord. Mais… j’avais beau m’adapter, ma singularité revenait. Encore ce sentiment d’être une touriste en pays étranger, de ne pas parler la même langue.
C’était décidé : la séduction, fini pour moi. En ne me laissant plus approcher, j’étais devenue la frigide des cinquièmes. Frigide ! Ô seigneur s’ils savaient. Pour m’occuper, je révisai mes leçons. Du coup maman était toute contente, je fus rapidement dans les premières. Voilà au moins un élément pas compliqué, quoique soporifique : apprendre bêtement, répéter, retranscrire.
Côté relations sociales, au fond je passais pour une gentille doux dingue. Ne sachant pas quand rire, s’offusquer, blaguer ou se taire. Côté profs, seul celui d’histoire m’agaçait. Pas vraiment bon ni pédagogue, et surtout très beau.
La plupart des filles de la classe le collaient.
Détesté des garçons, adoré des nanas et pour les mêmes raisons. C’est curieux comme n’importe quelle phrase, prononcée par un apollon, prend un sens tout autre. Ce fut grâce à lui que l’on créa, Carmen et moi, une sorte de miniclan : les agacées de monsieur Tinard. C’est sur cette rengaine que la petite bande se souda.
Il est temps que je te la présente, ô lectrice, ô lecteur. Celle qui m’a fait vivre de si beaux moments, tout en m’éloignant un peu de Clarisse. Oui, depuis que je fréquentais ces filles mon amie trouvait de plus en plus souvent prétexte à ne pas me voir. Qu’elle boude si elle veut, ça ne me dérange pas de programmer un peu plus tard un plan pour la reconquérir. Une meilleure amie on peut s’en éloigner, on ne l’abandonne jamais.
En plus de Carmen et moi-même, le groupe comptait…
Charlotte, la petite bourgeoise. Se sapait en fringues de luxe, vraiment de luxe, toujours super proprette, vêtements top repassés, comme neufs. Du sur-mesure je pense, bien qu’elle n’osait l’avouer. Elle assumait le reste sans sourciller, droite dans ses bottes (de cuir), à l’inverse de celles et ceux de sa classe sociale faisant tout pour paraître un peu plus populo.
Ils étaient moins malins : quoi que fasse un enfant de parents aisés, ça se voit toujours. L’air de rien,
Charlotte mettait fort bien ses formes en valeur et portait plutôt du moulant,
et de fait attirait beaucoup de garçons… qui effectivement n’osaient pas l’approcher. Trop belle, comme disait Carmen… Montagne inaccessible, trophée que l’on voit briller au loin, tout là-bas à l’horizon.
Sophia, l’intello. Plutôt mal attifée car ne s’en souciant guère, très (trop ?) portée sur l’esprit. Malgré cet intellect qui réclamait de la logique, très (trop, là aussi ?) portée sur l’ésotérisme. Encore que l’un équilibrait l’autre. Capable de lire plus de cent pages en une journée et de tenter une expérience de spiritisme le soir même.
Et enfin Bérénice, la dure à cuire. Sportive, musclée. Un peu mec, juste un peu, pas tant que ça. Disons qu’elle fréquentait des garçons plus par une sorte d’amitié « virile » qu’un jeu séducteur. Pourtant je ne la voyais pas lesbienne, et elle n’était pas non plus la fille au visage carré et aux épaules mastocs.
S’habillant comme une gamine, visant le côté pratique. T-shirts trop larges, laissant entrevoir ce qu’il y a dessous (poitrine sans soutif, plutôt intéressant en principe). Seul habit légèrement plus hot, sa jupe-culotte. Le garçon croyait avoir droit à une vue sur la culotte puis se dévissait la tête pour rien puisque ce n’était qu’un short déguisé en jupe.
…autre extrait de En attendant d’être grande…
— A force de l’observer j’ai enfin compris ! Sa technique est de cultiver le mystère. Elle se donne, un peu, en secret, seulement à quelques-uns…
— Quelques-uns combien ?
— Va savoir. Un pour cent de ceux qui la draguent ?
Ce qui doit faire quand même un paquet de mecs. Et à forte tu deviens une légende. La légende de celle qui le fait dans tous les sens, qui jouit, qui te faire jouir… Celle que tout le monde veut conquérir, au moins pour un coup. Ce sera à celui qui arrivera à… vérifier la légende.
— Son cul devient légendaire tu veux dire, dit Sophia avec malice.
— C’est ça.
— Tu veux dire moins elle couche plus elle attire ? Demanda Bérénice.
— Moins tu couches facilement plus ta cote grimpe.
— Pour eux une fille vierge ça doit être le sommet alors.
— Bérénice, faut pas non plus pas coucher du tout, sinon t’es pas intéressante. Il est encore trop tôt pour te voir comme un sommet.
Rires.
— Sauf qu’on croyait l’Amérique vierge, dit Sophia. On pensait que Christophe Colomb l’avait dépucelée, et j’ai lu un livre qui dit tout le contraire. Je veux dire, ça m’étonnerait pas que pas mal de nanas fassent croire aux mecs que… bref. Enfin je parle pas de nous, je parle du moment de la vraie adolescence.
— Oui, je te suis assez ! Répondis-je. La fille qui a son premier amour et lui fait croire que c’est sa toute première bite, alors qu’elle a déjà craqué trois mois avant avec un copain de vacances, et pour le fun.
La glace était brisée, il me fallait maintenant les faire aller beaucoup plus loin…
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