Vous vouliez tout savoir sur Eve de Candaulie ? Eh bien non, vous ne saurez pas tout non plus… 🙂 Mais vous allez tout de même en savoir bien plus sur cette auteur.
L’écriture des chapitres se fait-elle plutôt au retour de soirées, ou bien plutôt le dimanche après-midi dans un bon canapé ?
Elle se fait des mois après les événements. Il faut trouver le temps de faire le tri entre ce qui est important, intéressant à raconter et le reste. En revanche, a minima, quand je viens de vivre un moment intense, le lendemain je prends brièvement des notes. Et pour L’inf promise, j’ai également rédigé des passages sur le vif en écriture automatique pour retranscrite au plus juste les émotions ressenties.
L’héroïne semble ne regretter jamais rien… Peut-il y avoir malgré tout des expériences pouvant meurtrir ?
Bien sûr! Un deuil, par exemple, quel qu’il soit, laisse des traces. C’est vrai pour la mort d’un être cher, tout comme c’est vrai pour la fin d’une relation amant.e/amant.e que l’on a chérie.
Quelle est ta définition de l’infidélité ? Une femme qui va voir d’autres personnes que son époux est-elle automatiquement une infidèle ?
Mon mari est candauliste : ça lui plaît, ça l’excite que je sois infidèle de corps et/ou de cœur. Ma vision de l’infidélité est qu’elle est bénéfique pour mon couple.
Plus largement, je trouve que l’on mélange souvent protection juridique et jugement moral sur les relations entre personnes majeures. Juridiquement, je ne vois plus l’interêt du divorce pour faute du fait d’une infidélité. Selon la loi, si vous vous inscrivez sur un site de rencontre alors que vous êtes mariés, c’est dejà vous mettre en faute. C’est logique, mais ça ne réduit pas le nombre de divorces. Tout le monde devrait avoir droit à une pension alimentaire en cas de perte de revenu. Ce serait plus simple et ce serait moins malsain que de traquer les infidèles.
Est-ce un livre autant écrit pour les hommes que pour les femmes ? Penses-tu que de nombreux lecteurs hommes puissent s’identifier à l’héroïne ?
Alors ça c’est la bonne surprise : ce livre plaît aux hommes comme il plaît aux femmes. Les retours que j’ai sont positifs : soit ce sont des personnes qui ont vécu un histoires d’amour entre amant.e et ça leur parle, ça exorcise en mettant des mots sur des maux. Soit ce sont des personnes qui voient en moi un femme libérée comme on en voit trop peu. Ou les deux. C’est très motivant.
Ecris-tu actuellement ? As-tu tout dit ou presque dans ce premier récit ou souhaites-tu raconter entre de nombreuses histoires ? Quel sera leur style ?
Je cherche le style de 2 futurs opus en ce moment : le premier sur le thème du voyage libertin, qui sera la fin de la trilogie libertaire commencée avec Mon mari est un homme formidable” (La Musardine, 2015) et “L’infidélité promise” (Tabou éditions, 2016). Je réfléchis par ailleurs à un autre livre plus personnel contre le diktat de “la maman et la putain”.
En libertinage, les hommes n’ont-ils pas bien plus de difficultés à franchir la barrière de l’homosexualité, là où ça n’a pas l’air si complexe pour les femmes ? Si oui, pour quelle raison ?
C’est une idée reçue. On assigne aux femmes une bisexualité de façade. On présuppose que les femmes sont bisexuelles, parce que deux femmes qui s’entrelacent, ça fait bander la majorité des hommes. Pour les hommes et les femmes, le combat est le même : affirmer sa personnalité, ses préférences sexuelles. Ne pas subir les normes sociales. Récemment, j’ai rencontré un jeune homme qui avait furieusement envie de lécher le sperme d’un autre homme que je venais de faire jouir avec ma bouche. Je l’ai laissé faire, sans jugement, juste parce qu’il en avait envie. Et c’est cool de rencontrer un mec comme ça qui sait ce qu’il veut, ce qui l’excite. C’est ça la clé : trouvez sa voie à soi, l’affirmer et trouver les bonnes personnes pour vous épanouir pleinement.