Chloé observe sa cousine Estelle, maman, elle-même… et constant que chez une fille, l’évolution physique est en fait permanent.
Extrait de ma saga littéraire « En attendant d’être grande », ou le journal intime d’une aventurière de sa naissance à son âge adulte…
De mon côté donc, je suis non seulement une fille, mais en plus une fille en évolution. D’ailleurs le corps de ma cousine Estelle commence déjà à changer, et celui de maman à vieillir. Grandir me fait envie, et à la fois me fait peur. Pour savoir ce qui m’attend, je me mets à observer uniquement les filles. Tout compte fait je les trouve toutes belles.
Les vieilles, les jeunes, les très vieilles comme les très jeunes. Chaque âge possède sa beauté, même celui où les rides se comptent par dizaines. D’ailleurs, Estelle et maman sont belles toutes les deux.
Estelle, ma grande cousine, avec une allure qui se dessine et un derrière tout rebondi.
Maman avec de bons gros seins un peu pendouillant qu’il m’arrive encore d’avoir envie de téter.
Les personnes âgées ont un air sage, des regards profonds, une sorte d’élégance dans chaque geste. Les toutes petites ont des yeux tout ronds, grand ouverts et vous fixent sans pudeur.
Les jeunes filles se pavanent comme des stars, leurs cadettes tentent de les imiter gauchement. Les mamans sont plus en chair et affichent des courbes généreuses sans aucun complexe… et elles ont bien raison. Bref, je trouve tout le monde sexy. Ou presque. Il y a des filles qui rayonnent et des filles qui me glacent. L’âge, la taille ou le poids compte peu, très peu. Il y a même des grosses et des mal fringuées que je trouve jolies.
Nous les filles, on a ce petit truc magique qui fait qu’on peut être belles même si on est moches. Ce qui me glace, c’est la froideur de certains regards. Tout se joue dans le regard. Toutes ne sont pas de cet avis.
Dans la rue quand il fait chaud, les filles dans la fleur de l’âge jouent de l’arrière-train.
Visiblement un attribut important qu’elles mettent en valeur de mille façons différentes, comme si elles n’étaient rien d’autre qu’un cul sur pattes.
Et elles font mouche : les mecs se retournent et louchent. J’ai beaucoup de mal à concevoir qu’on puisse fixer à ce point une partie du corps de laquelle sortent des substances si immondes. Les seins d’accord, il n’en sort que du lait. Mais le derrière ! Derrière, objet d’adoration, anus, zone érogène. Ce paradoxe me laisse perplexe.
Quoi qu’il en soit les filles sont belles. Quant à moi, avec ma petite bouille toute ronde, mes cheveux ondulés, mon petit corps tout fin tout lisse et ma fente presque invisible, je ne me trouve pas si mal. Commencerais-je à avoir le sens du beau ? Je ne fais pas non plus une obsession de tout cela.
C’est surtout que je prends le temps de réfléchir sur tout et sur rien. Intuitivement, je comprends qu’il vaut mieux profiter tout de suite de l’enfance sans trop se poser de questions. Il faut jouer, courir et rire tant qu’on le peut. Quand je vois les parents s’affairer à mille activités barbantes et incompréhensibles, ça ne me donne pas tant que cela envie de grandir.
À la maternelle, on ne nous surveille que de loin pendant les récrés. Pourtant, pas un seul jeu sexuel n’a lieu. On dirait que personne n’y pense. Moi j’aurais bien quelques suggestions. Par exemple que chacun puisse toucher l’autre pour voir comment il est fait, ou bien qu’on se déshabille un peu plus que juste ce qu’il faut pour ses besoins. Je n’ose pas. Parfois, je parviens à me rattraper l’après-midi.
Pour nous il y a heure de sieste, et c’est tout le monde en culotte dans de petits lits individuels et dans la même pièce. Lorsque tout le monde est endormi il m’arrive d’aller, sur la pointe des pieds, jeter un œil sous la couverture du voisin. Je soulève le drap puis la culotte, et zyeute avec intérêt le petit ver de terre.
C’est tout juste si je parviens à distinguer en dessous une petite boule, à moins qu’il n’y en ait deux. Je n’en suis pas arrivé là tout de suite. D’abord il a fallu apprendre à sortir sans bruit, puis à dénicher les garçons au sommeil lourd. Je tire un doigt de pied, s’il bouge je me carapate. Vers la moitié de l’année, j’ai repéré les cinq-six copains qui ne se réveillent pas.
Je ne me lasse pas de les examiner. Je touche un peu, intriguée, comme je toucherais une plante que je n’aurais jamais vue ailleurs.
Ce n’est même pas un jeu sexuel, je n’y trouve aucune excitation. Au moins, j’en sais un peu plus que les copines. À force de ne pas faire la sieste, je me fatigue. Puis finis par me lasser… Ces petits bouts étant tous les mêmes, je finis par dormir comme les autres, en espérant qu’aucun garçon n’en profitera pour tenter de me faire ce que moi je leur ai fait.
Pour en lire beaucoup plus, RDV ici. Mes livres offrent des heures de lecture et soutiennent mon travail.
– Pour recevoir gratuitement mon eBook « Sex Boxing », c’est par là ! –