Rester attirante en toute circonstance

Pour Chloé, même en communauté hippie, se préparer pour une soirée est devenu indispensable…

Extrait de ma saga littéraire « En attendant d’être grande », ou le journal intime d’une aventurière de sa naissance à son âge adulte…

 

Notre douche se passe sans les garçons. On ne peut pas tout avoir. Comme j’aimerais qu’ils nous accompagnent ! Quand je dis qu’avec les mâles c’est un manque d’occasions… Parfois je me demande si les homos ne sont pas juste des gens qu’on a trop écartés du sexe opposé étant jeunes, ou bien à qui on a donné une mauvaise image.

Les vestiaires sont situés dans un grand gymnase où de nombreux sportifs viennent s’entraîner. On est mélangées à des lycéennes, des collégiennes, des retraitées, des mamans, des étudiantes. De tout. L’endroit étant interdit, d’accès comme de vue, aux garçons, ça titille pas mal ceux de notre classe, évidemment.

Trois d’entre eux se sont déjà pris une belle rouste du gardien alors qu’ils tentaient d’escalader je ne sais où pour nous épier. Les premiers mois de l’année, à peine un tiers des filles passe sous l’eau. Les deux tiers restant n’osent pas et gardent leur sueur jusqu’au soir, les pauvres.

À force de nous voir, toutes belles, toutes fraîches, l’après-midi dans nos vêtements de rechange…

les autres finissent par nous imiter, une par une. Je me promets de convaincre tout le monde d’ici la fin de l’année. On dit que les garçons sont plus pudiques que nous. À voir leurs cheveux plaqués sur le visage et leurs fringues froissés, je veux bien croire que la plupart ne passe pas à l’eau le jour du sport. Tout ça à cause, j’imagine, de la taille de leurs bouts pouvant être sujets à moqueries.

Je peux déjà le dire : ayant vu la différence entre un Julius au repos et un Julius dressé, la taille à l’état normal a bien peu d’importance. Elle ne prédispose aucunement de la taille pour faire l’amour, la seule qui devrait compter. Quelqu’un devrait le leur dire !

Alors qu’on fait mille efforts pour eux, eux n’en font aucun pour nous. L’après-midi, nous sommes toutes jolies et eux tout crades. Enfin, se faire belle, ce doit être d’abord pour soi. De mon côté, je parviens même à convaincre Eléonore, la petite grosse de la classe, complexée comme tout. Elle, même en plein été elle ne porte que des t-shirts à manches longues, et jamais de short.

Je l’y amène subtilement, via les jeux d’éclaboussures, elle qui adore jouer. Notez à quel point il est idiot de s’éclabousser quand on est toutes sous les jets d’eau. Le plus fou, c’est qu’une fois le pas franchi Eléonore devient aussi nature que moi, et fait partie de la petite bande aimant rester longtemps sous les gouttes à discuter et à chantonner. Je m’en félicite.


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