Un dangereux condamné est enfermé dans une chambre de transition, la veille de son exécution. A côté, la conversation s’engage entre l’inspectrice ayant fait arrêter le sinistre individu et une surprenante petite jeune fille…
Extrait de « Ange contre Démon », une histoire de mal, de bien et de rédemption…
Downest était donc sanglé dans sa chambre, et celle-ci était close à triple tour. Ce type de cellule n’avait pas besoin de clé : la porte ne s’ouvrait que de l’extérieur. Elle donnait sur un couloir dont toutes les autres chambres avaient été vidées, et une lourde grille barrait le chemin de l’étage. Lou était devant, debout depuis plus de deux heures malgré la chaise laissée à son intention (dans son service on l’appelait « le cheval ». Et même « la pouliche » pour les plus audacieux). Elle attendait que le policier vienne prendre la relève, après quoi elle irait dormir quelques heures. Il était temps… avec tout cela, l’inspectrice était éveillée depuis presque deux jours entiers.
A ses côtés se tenait une petite infirmière du nom de Sandrine. Elle devait avoir dans les vingt, vingt-cinq ans, et avait des airs d’étudiante. Nul doute qu’
elle devait enflammer plus d’un collègue
et se faire copieusement accoster dans les couloirs.
Son visage sage masquait à peine une mine mutine. Lou le savait, c’était bien souvent les filles aux allures les plus réservées qui étaient en fait les plus débridées. D’ailleurs, Sandrine se montrait captivée par le cas de Downest. Pas du tout effrayée, non seulement elle posait des questions, mais faisait part à Lou de ses réflexions personnelles.
— C’est étrange tout de même, songeait-elle, naïve. Le mal pour le mal, comme vous dites… est-ce que vous ne croyez pas qu’il pourrait être possédé ? Ou bien qu’il soit lui-même… je sais pas moi… une espèce de démon ?
— Hem… pas bien scientifique ton raisonnement jeune fille. Pour une infirmière !
— Vous savez, si je vous disais tous les trucs pas scientifiques que j’entends de la bouche même des médecins !
— Pas scientifiques ni bien catholiques, comme on dit… oui, j’imagine. Et toi, t’en penses quoi ? Qu’il est habité par le diable notre vilain bonhomme ?
— Moi je crois que c’est possible. En tout cas il a agi exactement comme le diable agirait. En faisant le mal par principe, sans but.
— Ce serait comme lui chercher une excuse…
— Non, car on peut choisir ou pas de se laisser posséder.
Comme avec les hommes !
Et elle gloussa joyeusement comme une gamine.
— Désolée inspectrice… je sais qu’il a fait des choses monstrueuses. Pas de quoi rire du tout.
— Tu sais, j’enquête sur lui depuis deux ans. Si par respect des victimes j’étais restée chaste, rigide et froide en permanence je crois que j’aurais sauté par la fenêtre. Donc vraiment t’en fais pas. Toi c’est pareil, tu vois plein de malheurs dans ton métier… normal que tu décompresses.
— Pour décompresser vraiment y a mille fois mieux que les traits d’humour à deux sous…
Décidément… Bien coquine la petite, pensa Lou.
— Vous disiez que personne croyait en votre thèse. Enfin, avant. C’est donc que ce genre de tueur est très rare. Non ?
— C’est heureux ! D’ailleurs j’espère bien que j’en croiserai pas d’autres comme lui.
Et Sandrine de poursuivre ses divagations sur le bien et le mal, la vie, la mort, l’amour… Elle semblait admirative. Interrogeant beaucoup l’inspectrice sur son métier, Sandrine ouvrait de grands yeux et de temps à autre délivrait un compliment, timide, en se frottant un pied contre l’autre. La préposée était adorable. D’aucuns auraient vu en elle une prétentieuse et une sans-gêne… le style de petite idiote trop gâtée par ses parents se croyant tout permis, s’imaginant experte en n’importe quel domaine. Mais Lou la trouvait touchante… presque émouvante.
Une candeur émanait d’elle, un manque d’assurance, une maladresse rigolote.
Sandrine s’exprimait à cœur ouvert et sans tabou.
Avec aussi des signes de modestie : mains se tortillant l’une sur l’autre, a voix fluette, une façon de baisser le menton pour scruter Lou. Un style ne donnant pas du tout envie de lui faire quelque remontrance que ce soit. Attitude de soumise… Toutes ces manières la rendaient craquante, croquante, et cela n’avait même pas l’air voulu. Son charme était fou et elle ne le voyait pas, ou le cachait sacrément bien.
(…)
Autre extrait de la même histoire. Lou, inspectrice, échange avec une infirmière. Cette dernière la trouble de plus en plus…
Lou s’était laissée bercer par sa voix sans prendre garde au propos. Oui, sa dernière fille remontait bien loin, et c’était plus par manque d’occasions que d’envie. Lou n’avait pas le temps de « chasser » ou flirter. Toute sortie devait être comme « optimisée » avec un objectif à atteindre sans délai, et les rencontres-baises se concrétisaient plus facilement conjuguées au masculin. Les hommes hétéros sont partout, il n’y a qu’à faire l’hameçon pour être harponnée sans arrêt… on a alors l’embarras du choix.
Le tout est de repérer le plus beau du coin, pas trop bête, qui ne réglera pas son affaire en trente secondes et ne s’essoufflera pas en deux minutes. En général, tant qu’il y avait cela, Lou était satisfaite.
Et si l’homme était doté d’un petit « plus » tel
un sexe dépassant les seize centimètres, un bon doigté
ou un revers de langue majestueux, tant mieux.
Dans le cas contraire, elle s’en accommodait. Les rapports étaient fougueux, rarement étalés sur des semaines ou des mois… d’ailleurs, elle ne confiait jamais ce qu’elle faisait dans la vie, préférant s’inventer une activité. Du côté de l’autre sexe, c’était plus délicat. Beaucoup de femmes, même hétéros, acceptent à l’occasion un petit rapport avec une comparse… mais selon le moment, avec une bonne amie, dans un certain contexte.
Bien moins en s’inscrivant sur un site de rencontres ou en draguant au cours d’une soirée. En plus, les « bi occasionnelles » suçaient et doigtaient assez mal. Il était peu agréable de ne pas recevoir la même quantité de plaisir qu’on a offert. Par contre, lorsque l’une d’entre elles parvenait à faire jouir l’inspectrice, l’intensité était bien plus forte qu’avec n’importe quel homme.
Sandrine aurait été une partenaire au top. L’inspectrice en rêvait tel un fantasme, histoire de se titiller un peu l’esprit et faire passer le temps d’une manière plus plaisante. Souvent, trop souvent, ses désirs ne restaient que dans sa tête, l’agenda étant trop chargé. Bien que coquine, Lou n’en restait pas moins professionnelle : se taper la minette de garde aurait été une faute hiérarchique condamnable qu’elle n’aurait jamais commise.
Elle n’aurait rien fait,
même dans le cas où Sandrine l’aurait chauffée…
Peut-être était-ce d’ailleurs le cas. Quant à la suite, il n’y en aurait pas : dès demain ils seraient à des centaines de kilomètres, puis Lou serait prise par tant d’autres choses. Non, encore ce soir, encore une fois, il faudrait se contenter de rêver.
Même amicalement Sandrine lui plaisait et sa conversation était agréable. Vraiment se dit Lou, dommage que la vie soit si mal faite. De toute façon, rien ne me dit qu’elle aime les filles. A la rigueur j’aimerais mieux qu’elle ne les aime pas, ainsi pas de regrets. Difficile à dire… à chaque allusion Sandrine ne parle que de mecs, en même temps elle joue la séductrice.
Lou partit chercher des cafés. Elles dissertèrent toutes les deux sur leurs vies, la spiritualité, la météo… en l’espace d’une courte soirée, elles se parlaient déjà presque comme des amies. Seigneur quelle frustration…
L’infirmière était
l’archétype même de la timide de jour cochonne de nuit.
En journée très réservée, chochotte, élégante, et le soir astiquant deux bites sous son nez pour les faire éjaculer sur sa langue. Avec elle tout aurait été possible, aussi bien coucher à deux filles qu’aller faire vibrer un ou plusieurs mecs ensemble.
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