Lorsqu’une inspectrice sait enfin que le serial killer qu’elle recherchait est menotté et attend son exécution, elle ne peut être que soulagée. Surtout si l’homme en question s’est comporté en brute sexuelle toute son existence…
Extrait de « Ange contre Démon », une histoire de mal, de bien et de rédemption…
Lou Billbeg, inspectrice quadragénaire, affichait un air de garçon manqué. Jean serré, rangers militaires, t-shirt et cheveux attachés, elle était en mode travail. Toujours prête à courir ou ceinturer quelqu’un s’il le fallait. Perfectionniste, elle avait tenu à accompagner son homme jusqu’au bout : après tout, c’était elle qui l’avait fait arrêter, elle lui devait bien ça. Surtout, elle voulait s’assurer de son exécution. Le spectacle ne la régalerait pas, c’était certain. Elle se sentirait tout de même mieux quand ce serait fini.
Au fond, qu’elle soit présente en ces lieux était pure formalité : sa hiérarchie aurait sans doute accepté qu’on la remplace. Lucas lui-même, dans sa camisole, s’en était douté au moment où on le transportait dans la chambre.
— On ne peut plus se quitter on dirait, mademoiselle Billberg ? Avait-il soufflé en lui jetant un dernier regard.
C’était le seul à la dénommer par ce patronyme. À son âge, chacun l’appelait « madame », même ceux qui la savaient célibataire. À quarante et un ans dont près de deux décennies à enquêter, elle avait tout de même bien mérité cette appellation. Cette petite pique de Downest l’amusait plus qu’autre chose. Elle y voyait presque comme une curieuse marque de sympathie. Bien sûr, il l’aurait égorgé sans peine, elle le savait, cela se sentait au plus profond de lui, jusqu’aux battements de son cœur.
Ce n’était d’ailleurs sans doute pas loin d’être réciproque. Mais avec lui, il ne fallait pas focaliser sur de tels désirs. En fait il ne fallait rien y voir de personnel, tout simplement. Downest égorgerait la terre entière s’il le pouvait. Et une fois que tout le monde y serait passé, il se serait égorgé lui-même. D’ailleurs, le sénateur avait ordonné qu’il passe ses dernières vingt-quatre heures attaché, afin de prévenir toute tentative de suicide.
L’affaire avait défrayé la chronique des mois durant. En fait, l’affaire défrayait toujours la chronique, encore aujourd’hui. Putains de journaleux, songea Lou en jetant le quotidien du matin à la poubelle. Ces charognards presseront le sujet jusqu’à épuisement. Après avoir étudiés le parcours de Downest et détaillés chacun de ses méfaits, ils se pencheront sur son enfance. Ses parents, son voisinage. Ils feront appel à des pseudos spécialistes qui émettront mille hypothèses. Et comme tout sera dit trop vite, on brodera. On brassera du vent.
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