Léa aime et pratique la magie depuis son plus jeune âge. L’adolescence approchant, les magiciens à la télé commencent à lui plaire de plus en plus…
Extrait de « Quick Change », une histoire de sexualité et de prestidigitation…
Vers la douzaine, l’entourage disait qu’elle deviendrait magicienne, et même qu’elle chamboulerait ce secteur trop peu féminin. Sauf pour sa vieille grand-mère, qui croyait y percevoir, à tort, des soupçons d’homosexualité. Certains vieux sont ainsi, toute fille ayant une activité dite « de garçons » est une lesbienne en attente d’éclosion. Léa ne comprenait ni sa grand-mère, ni les autres.
Côté sexualité, elle ne se posait encore aucune question.
Côté magie, à ses yeux, la scène professionnelle restait affaire exclusivement masculine.
Elle n’osait pas le dire à maman, très féministe. C’était pourtant sa conviction. Ces grands gentlemen fins en costards et chapeaux haut de forme l’avaient toujours fascinée. En regarder un à la télé suffisait pour y percevoir une figure paternelle. Un père de remplacement qui vivrait toute l’année en costard à la maison, venant la border chaque soir dans son lit et exécutant des tours chaque matin rien que pour elle…
petit fantasme enfantin qui n’était tout de même pas très gentil pour papa.
Il aurait été dommage de ne plus voir ces mâles raffinés pour les substituer par des femmes. Lorsqu’elle dit cela à mamie, celle-ci fut rassurée.
L’année d’après, ses fantasmes envers les prestidigitateurs avaient évolué. Léa y voyait bien moins l’image d’un père, et bien davantage celle d’un amant. Son attrait pour le domaine s’était renforcé, ainsi que son attirance pour les magiciens. Désormais, que ce soit à la télé ou sur Internet, Léa ne ratait plus rien. Ils étaient si beaux dans leur costume étoilé, chaque geste touché par la grâce. Il y avait en chacun d’eux une forme de délicatesse presque féminine, et paradoxalement cela les rendait incroyablement virils.
Les envies de l’enfant, en passe de devenir jeune fille ou tout du moins adolescente, restaient peu claires.
S’il lui arrivait de songer à un magicien en se caressant le soir sous les draps ou le matin sous la douche,
elle ne concevait pas non plus lui faire Dieu sait quoi. Voir l’artiste était assez : un gentil magicien en pied, revêtu de son noble costume avec une petite moustache sexy et des yeux profonds, Léa n’avait rien besoin de plus.
Cela la troublait…. Était-elle normale ? En principe, si elle s’en référait aux confidences des copines, elle devrait plutôt songer à des scènes sexuelles. Ôter le costume du magicien reviendrait à lui ôter tout son charme, et donc toute l’attirance que Léa pouvait éprouver envers lui. Un magicien est un personnage. C’est un homme ordinaire décidant, le temps d’une représentation, de se grimer en homme extraordinaire.
Un magicien nu n’est plus un magicien, ce n’est plus qu’un humain en tenue de peau semblable à tout autre. On dit que le fantasme de l’uniforme est courant, quoique plus fréquent pour le pompier ou le facteur que le prestidigitateur…
on dit aussi qu’on peut faire l’amour sans retirer l’uniforme, et que c’est bien là l’intérêt du jeu.
Il faudrait toutefois sortir le minimum nécessaire, ce qui là encore briserait tout, en plus du risque de le tacher.
Ce n’est pas ce genre de choses qu’un magicien doit faire apparaître, mais plutôt des cartes, des lapins et des bougies enflammées. Une fois, pour l’expérience, Léa s’en était représentée un en costume de scène avec le sexe sorti et dressé en sa direction : la vision l’avait tant écœurée qu’elle n’y avait plus jamais repensé. Voilà pourquoi, une fois en âge d’avoir une vie sexuelle, elle ne chercha jamais la compagnie intime de quelque professionnel que ce soit. Pour qu’il la satisfasse, il aurait fallu qu’il puisse coucher avec elle sans retirer le moindre tissu, et la pénétrer tout en lui montrant des tours de cartes. Mieux valait donc laisser les fantasmes là où ils étaient.
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