Se lassera-t-il un jour ce petit voyeur

Un passage de ma série « En attendant d’être grande », contant les aventures d’une passionnée de sensualité, de sa naissance à son âge adulte. Où l’on découvre que Chloé aime titiller le fils des voisins, qui a vue sur sa chambre…

 

Ainsi, jour après jour les règles s’assouplissent. Tantôt je laisse voir le bas, rien qu’un instant ou un peu plus longtemps, parfois je laisse voir le haut. Petit à petit, sans me presser. Je ne crois pas le torturer, au contraire. En fait, je suis persuadée que

si je me baladais à poil à longueur de soirées, là oui il se lasserait.

Alors… je laisse languir, espérer. J’allume le feu, l’éteins, souffle sur les braises, remue les cendres.

Tout le contraire du jeu avec Clarisse quand elle venait dormir où c’était à celle qui se changerait le plus vite. Je n’avais alors pas mon pareil pour retirer pantalon et culotte en même temps, pull et t-shirt d’un seul geste. La seule fois où elle gagna, c’est quand elle vint exprès avec un pantalon sans dessous et un pull à même la peau (ce furent d’interminables discussions pour décider si on homologuait ou non).

Comme quoi, démystifiez la nudité elle se remystifiera d’elle-même,

une décennie de bains avec lui n’y aurait rien fait. Pour me changer, je me mets à décomposer méticuleusement chaque mouvement, telle princesse parée de mille dorures. Suis-je douée ou maladroite, difficile à dire faute de comparaison.

Lui ne peut comparer non plus, il me pense douée quoi qu’il arrive. Je crois deviner ce qui lui plaît, comme une sorte de télépathie d’une fenêtre à l’autre, comme si ce garçon m’aiguillait, comme si chaque soir j’apprenais à lui plaire un peu plus que le précédent. Je ne croise pas son regard pourtant, fais mine de ne pas le remarquer, c’est le jeu. Sait-il que je sais, et en ce cas sait-il que je sais qu’il sait que je sais ? Je ne le sais. Mais tout de même… les gestes sont trop théâtraux, ça doit se voir. Je joue et surjoue !

Voulant pimenter l’ensemble, j’ajoute de la musique et le fais en dansant.

Sons doux et langoureux ou dynamiques et endiablés selon l’envie. Lorsque je mets une musique et bouge jusqu’à retirer la totalité, là quand même je tamise la lumière… Qu’il puisse me voir sans me voir. Ce n’est pas non plus mon petit copain, je ne peux tout lui offrir.

Se dévêtir en cadence, quelle formidable invention ! Je l’imagine nouvelle. Je me crois précurseur ? N’empêche, n’importe quelle petite fille bien éduquée devrait jouer à ça.

 

Autrement plus tard, on se laisse aller à la facilité,

on profite de cet éphémère corps de rêve pour se croire la reine du monde

et n’avoir aucun effort à fournir. On se transforme alors en bête étoile de mer, juste bonne à laisser passer le garçon sur soi. A mon sens, être jolie demande au contraire de redoubler d’efforts, de faire honneur à cette beauté.

 

Sous la couette, parfois, je repense à la situation et m’en tortille de ravissement. Bon avant, pendant et après. C’est ma propre image que je revois, moi dansante et me désapant, Julius ne compte plus. Serais-je amoureuse de moi-même, excitée par ma propre personne ? Tata Marthe dit qu’il faut apprendre à s’aimer soi-même… Je dois être en plein apprentissage.

 



(…) début d’un autre chapitre du même ouvrage

Jolies filles sur papier glacé

 

Un jour d’ennui, seule à la maison, je fais ma fouineuse dans la chambre parentale. Je n’avais jamais songé à cela auparavant, va savoir pourquoi. Paperasse, quelques livres, carnets de chèques, courrier… Ah enfin, le fameux courrier !

Bien entendu qu’il n’y en a pas assez pour être classé. Je cherche de l’insolite et ne trouve rien. Puis soudain, bien planqués au fond de la table de chevet de papa, cinq ou six curieux magazines remplis de femmes nues. Si c’est ce genre que papa aime, pas étonnant qu’il s’éloigne de maman… Aussi devrait-il être un peu plus réaliste,

de telles créatures, un demi-grassouillet comme lui ne pourra jamais les avoir qu’en deux dimensions.

Les postures de ces mannequins sont… ouch ! Comparés à cela, nos strip-teases sont un goûter de bonnes sœurs ! Tout est orienté plans anatomiques, soit tout ce que je n’aime pas… pourtant, impossible de décoller les yeux de ces pages que je ne cesse de feuilleter.

Dès la collection finie je reprends au début. Et ainsi de suite jusqu’à avoir passé chaque photo au moins quatre ou cinq fois.

Les filles écartent cuisses et fesses sur chaque cliché, certaines font des prouesses de contorsionniste.

Après, ce n’est jamais que de la nudité. Ce n’est pas si choquant, surtout très singulier. On dirait presque une revue médicale, et je me demande bien comment ça peut mettre un homme en émoi…

Enfin, une fille est mal placée pour comprendre je suppose. Ce ne sont QUE des postures incitant et invitant à la pénétration. Un peu sadiques en fait ces photos, on dirait qu’elles narguent le lecteur. Dans l’espoir de saisir, je fauche un numéro, fonce dans ma chambre et me mets nue devant la glace. Après avoir fermé les rideaux (faut pas exagérer) je tente de reproduire les curieuses poses, une à une.

Le magazine adossé à ma chaise, je tourne une page, tente, tourne, tente. Il y en a des simples, comme celles à quatre pattes ou à genoux, d’autres bien plus complexes. Pourquoi ne pas avoir ajouté de mâles pour tenir compagnie aux filles ? Les photos seraient plus intéressantes. Là on dirait qu’elles font l’amour avec l’homme invisible. A reproduire tous ces clichés, je m’esquinte : ça tire, ça craque, j’en peux plus. Je stoppe et remets tout en place.

Le lendemain j’ai des courbatures partout, comme si j’avais fait des câlins sous la couette toute la nuit à un petit copain. J’ai le sentiment de m’être salie…

Mon père se tripote-t-il en matant ces pages ? Son imaginaire ne lui suffit donc pas ?

Quelle tristesse…

 

Ai-je remis l’objet du délit exactement au même endroit, je n’en suis pas certaine. On dirait papa angoissé, de fait il est moins sévère avec moi. Il a tort de s’en faire, pour rien au monde je ne le trahirais, quand bien même le verrais-je avec une de ces filles au bras (ce qui de toute façon ne risque pas d’arriver). Un papa, ça ne se balance pas. Idem pour une maman, et pourtant je la sais encore plus fautive. Elle, va plus loin que deux dimensions.


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