Estelle, nue et bien trop belle

Maison de vacances, piscine, nudité, regards de garçons… et jalousie !

Extrait de ma saga littéraire « En attendant d’être grande », ou le journal intime d’une aventurière de sa naissance à son âge adulte…

 

Les jours qui suivent, Estelle a son petit fan club. Dès que mademoiselle apparaît au perron les têtes tournent, dans tous les sens du terme. Clarisse et moi sommes devenues invisibles. En plus c’est idiot, d’ici on distingue trois fois rien. Et en outre, le spectacle qui est offert est affligeant de banalité, ma cousine se contentant de bronzer, bouquiner et faire trempette.

Avec Julius, pour obtenir pareils résultats je dois déployer des trésors d’imagination. On fait un peu la gueule, Estelle s’étonne. Après tout, c’est nous qui voulions une ambiance nudiste. Non, je ne crois pas qu’elle avait tout saisi du stratagème, elle est trop nature pour ça.

Au fond, c’est elle la gamine pleine de candeur et nous qui nous compliquons trop la vie. Enfin, surtout moi. Heureusement, nos bouderies ne durent jamais bien longtemps et le séjour reprend, peu après, son cours normal. On ferait bien car les vacances sont courtes. Je regarde Estelle et me dis qu’elle mérite vraiment ces attentions que lui porte la gent masculine.

Ce n’est pas qu’une question de hasard et de nature qui vous gâte. Sportive, la cousine a toujours pris soin d’elle. Fine, elle prend garde à ce qu’elle mange. Sa peau est parfaite, elle s’y applique des crèmes matin et soir. Son allure est gracieuse, sa taille élégante, ses seins et son cul n’en parlons pas. Des fois, je me crois sirène, à côté d’elle je ne suis qu’un poisson rouge.

Tout compte fait, les petites groupies me font rire. Ils continuent à la mater même après l’avoir vu dix ou quinze fois. Que comptent-ils découvrir de nouveau ? Une fille nue qui bronze, c’est une fille nue qui bronze. Je comprends qu’on veuille la voir, seulement une fois qu’on l’a vue, on l’a vue. Eh bien non, ça ne leur suffit jamais. Les deux frangins seraient prêts à passer là toutes leurs vacances.

Nul doute que la nuit la belle habite leurs fantasmes, et qu’ils se caresseront plus d’une fois en pensant à elle…

…imaginant Estelle faisant un corps-à-corps avec eux. Je déclare forfait de bon cœur. J’ai quand même été contente d’éveiller Clarisse à tout cela. Son éducation sensuelle, il va bien falloir la faire pour de bon un jour ou l’autre. C’est un début.

Pour l’heure, je suis bien contente qu’on ait été remises à notre place. Sur la plage hier, j’ai vu des cruches de vingt à vingt-cinq ans qu’on avait trop regardées, trop admirées au cours de leur vie. Elles ont fini par croire qu’elles étaient des filles géniales et du coup ne font plus bosser leur tête, se contentant de prendre soin de leurs corps.

Chacun de leurs gestes, chacune de leurs paroles trahissent cela. Elles en sont réduites à glousser et à avoir des réflexions pas plus évoluées que celles des filles de ma classe. Voilà ce qui arrive lorsqu’on séduit trop facilement autrui. Une fois sur cette pente glissante, on n’en finit plus de sombrer.

Rapidement le corps et la superficialité deviennent tout. Le physique devient un passeport pour l’ascension sociale, le logement et le travail, que ce soit en couchant ou en faisant des pirouettes. Aujourd’hui grande, j’ai confirmation de tout cela. L’esprit s’accole alors à celui des autres, on ne fait plus que répéter le discours ambiant et on devient publicitaire, mannequin, actrice ou directrice artistique.

Le temps de s’apercevoir à quel point tout cela sonne faux il est trop tard, on est vieille et on a perdu son âme. Toutes ces pensées, la moitié me vient au cours de ces vacances, et le reste je le découvrirai plus tard. Ce séjour est un déclic : désormais, je prendrai soin de mon esprit autant que de mon corps. Je ferai tout pour ne pas devenir une de ces vilaines greluches.


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