Sur la plage, la nudité est contagieuse et Chloé tente d’initier les copines…
Extrait de ma saga littéraire « En attendant d’être grande », ou le journal intime d’une aventurière de sa naissance à son âge adulte…
Hormis le bien-être de ne pas avoir le corps entravé, ce qui l’emporte cette fois reste cette part de plaisir exhibitionniste. Me sentir si fragile au milieu de tous telle une gazelle au cœur d’un troupeau de lions me fait frétiller. Être une des seules en tenue de peau à côté de tant de tissus, sentir mille regards perplexes ou envieux sur mon petit corps fin me plonge dans un état presque extatique.
Je m’allonge sur le ventre, sentant que mon derrière dessine à présent une colline qui devient, bien que petite, le point central de la plage.
Mon poil se hérisse et mon souffle s’allonge. C’est comme si le soleil se faisait plus fort et le vent plus vif,
comme si j’allais fondre sur place, comme si la chaleur allait m’enfouir sous le sable. Maman ne semble rien remarquer. Que m’arrive-t-il ? J’ai même parfois l’impression d’être parmi ces voyeurs, à l’extérieur de mon corps.
Les jours d’après, c’est mon côté madame-tout-le-monde-voulant-être-comme-tout-le-monde qui prend cette fois le dessus d’une façon assez spéciale. M’étant faite des copines de jeux, je fais tout pour que ce soit elles qui m’imitent plutôt que le contraire. Je les gronde avec un certain succès : mon regard fait autorité. Ce regard, je l’ai piqué à maman quand elle me fait les gros yeux. Je me suis entraînée à le faire dans la glace : pupilles fixes, sourcils légèrement froncés, à la fois sévères et bienveillants, voilà toute l’affaire.
Les marques blanches de peaux non bronzées ont beau être horribles, elles ont un côté pratique.
Deux copines acceptent d’ensabler leurs maillots le temps de nos jeux : de loin, leurs marques sont telles qu’on les croit emmaillotées. Elles ont la chance qu’on leur ait acheté des tenues blanches. C’est bien la première fois que je trouve une utilité à ces traces si disgracieuses. Des marques, moi je n’en ai aucune.
On joue ainsi toutes les trois, et je n’ai pas à souffrir de ma minorité puisque ce sont elles qui font comme moi, et moi qui fait comme elles. Fameuse astuce. La recette des maîtres du monde se trouve ici : pousser autrui à se rallier à soi plutôt que se soumettre à lui. Lorsqu’un groupe de colonie de vacances approche, elles tiennent tout de même à se rhabiller, puis paniquent car elles ne retrouvent plus l’endroit où les maillots ont été ensablés. Vite, foncer dans la flotte, c’est froid, on hurle, puis l’eau devient bonne.
Que d’histoires ! Je rigole de bon cœur, elles rient un peu jaune. Au final, on parvient à revenir discrètement puis à retrouver les vilains tissus. Plus de peur que de mal… Ils se trouvaient là où je le pensais. Je me demande si je ne me suis pas tus un peu exprès. J’ai bien fait, la petite mésaventure leur a plu autant qu’à moi. Pour ce qui est des autres, il faut admettre que lors du séjour, certains parents écartent leurs enfants de ma présence.
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