Petite s… sirène séductrice

Extrait de ma saga littéraire « En attendant d’être grande », ou le journal intime d’une aventurière de sa naissance à son âge adulte…

 

L’été arrive, et les parents tentent une vraie réconciliation. Oui, on part tous les trois ensemble ! Bien mal leur en prend, c’est toujours lors des voyages que les couples se déchirent. Comme je l’ignore à ce moment-là, j’accueille ce départ dans la plus grande joie.

Papa m’a acheté un maillot deux pièces, comme pour bien montrer à tout le monde que je n’ai aucune poitrine, le sadique. Me voyant venir, il me prévient qu’il veillera à ce que je le porte. Après moult discussions, je décroche l’autorisation de n’enfiler que le bas.

Encore heureux, c’est tout juste si mes seins commencent à pointer.

Pour le slip de bain rien à faire, il sera obligatoire. Il me gratte, me démange, des grains s’y coincent. Il ne sèche jamais et laisse mon bassin humide une heure après la baignade, meurtrit ma partie du corps la plus sacrée après le cerveau !

Baignade passée, je l’ôte puis me passe une serviette autour de la taille, le minimum requis. Je m’allonge, desserre un peu, écarte, laisse le vent me caresser l’entrecuisse, c’est toujours ça de pris. Je guette… des signes de tendresse, de complicité entre eux. Vu qu’ils ne peuvent s’esquiver en pleine plage pour classer le courrier (les dunes sont trop loin), il ne devrait leur rester que ça.

Rien ne survient. Platitude sur ces décors contrastés. Même lorsque l’un passe de la crème dans le dos de l’autre. Moi la crème, je me la mets toute seule et en applique une tonne : pas question d’avoir une marque blanche au bassin, tant pis je bronzerai une autre fois.

Perdu pour perdu, je tiens à ce qu’on fasse tout à trois. Repas, plage, sorties, balades. J’y tiens mais ne sais faire de miracles. Les jours s’additionnent et de plus en plus je ne suis qu’avec l’un ou l’autre, rarement les deux à la fois. Tous les trois ensemble c’est presque pire :

c’est comme si on était trois à être seuls, chacun séparé des deux autres.

La distance se creuse, je saisis mieux le poète disant qu’on peut être seul au milieu d’une foule. Entre papa et maman, ce qui était fossé devient abîme.

Unique avantage, à la plage avec maman quand il n’y a pas trop de monde, j’ai le droit de virer serviette et maillot pour aller nager, à condition d’y aller en courant, revenir en courant, me couvrir aussitôt une fois revenue et qu’on s’installe tout près de l’eau.

Quel pataquès ! Ce qu’il faut pas faire pour un minuscule bout de liberté ! Au bout de la quinzième fois (tu penses bien, en contrepartie je le fais tout le temps) je constate que passer de la serviette à l’eau m’amuse. Maman, malgré elle, m’a appris un nouveau jeu exhibitionniste, que j’adore. Certains ont l’œil vif et me happent du regard, si courte soit la distance. C’est un petit show (chaud) que j’offre selon mes désirs.

La sirène gambadant (oxymore) sur la plage peut donner une seule représentation ou une dizaine d’affilée si ça lui chante.

J’aime rendre tout spectacle incertain et aléatoire, ça rend les garçons encore plus accros.

Estelle m’a appris la mécanique en me parlant du « chien de Pavlov » : récompense aléatoire rend encore plus addict que récompense assurée. Je suis vraiment une adorable petite salope, n’est-il pas…

La plupart des mateurs ont plus ou moins mon âge, je crois. Je n’y prête pas tant attention… l’essentiel étant qu’on me regarde, peu importe qui. Maman soupire. Ah il ne fallait pas m’en donner le droit, maintenant j’en profite !

Lorsqu’on reste jusqu’au soir elle et moi, on ne distingue plus que les silhouettes, tout le monde pourrait être nu sans que personne ne le voit. Là, je peux rester libre dans la tenue de mon choix en regardant briller les premières étoiles. Je prends froid, qu’importe, le vent frais sur ma peau est trop agréable pour s’en passer. Je câline maman en regardant les constellations, c’est le pied.

En soirée l’eau est opaque, en journée claire. Des garçons viennent nager près de moi. Les fois où je nage sans rien, ça les rend dingues. Dès qu’Eve est à l’eau les mâles de ma tranche d’âge sont au courant et se transforment en serpents.

De nouveau ce doux frisson d’être une sorte de proie.

J’invente d’autres petits jeux. Le mâle approche, je m’éloigne un peu, puis reviens l’air de rien. Il cherche à passer à côté, la sirène plonge.

Si c’est juste devant lui, il a le temps d’apercevoir une partie fort anatomique de mon intimité. Vu tous ceux qui regardent de loin sans oser approcher, l’audacieux mérite bien une rétribution. Selon l’axe, le garçon peut même avoir droit à un gros plan sur la fente, bien que succinct, peut-être même l’anus. Lorsqu’on m’approche je fuis donc un peu, puis me rapproche, repars, reviens, fais ma petite allumeuse sans le montrer, comme s’il n’existait pas. Les filles sont très fortes à cet exercice : plus elles vous ignorent plus vous les accaparez, du moins pour celles dans mon genre. Cet « air de rien » qui dit tout, je le développe beaucoup en ce séjour.

Un talent qui me servira souvent par la suite. Merci maman !


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