Mauvaise réputation avant l’âge

Chez Chloé, le maillot est une horreur. C’est tellement plus sensuel de se mettre nue, sous certains regards réprobateurs et choqués…

 

Extrait de « En attendant d’être grande », ma saga littéraire contant l’existence sulfureuse de Chloé, de sa naissance à son âge adulte.

 

Presque huit ans : papa et maman glaçon

Papa et maman me manquent, bien qu’à mes côtés c’est un peu comme s’ils n’étaient pas là.

Ces vacances s’annoncent particulières. Pas de plage avec les parents ! Ils sont de moins en moins sur la même longueur d’onde. Chaque semaine qui passe semble les éloigner un peu plus l’un de l’autre. Je ne crois même plus qu’ils se câlinent encore sous la couette, courrier ou non (ce temps où ils prétendaient classer le courrier j’ai enfin compris qu’ils baisaient, mais sans tout saisir, les imaginant baiser en classant le courrier).

Quand il y a du monde, papa et maman font comme si tout allait bien, se consolant de ne plus s’entendre entre eux pour s’entendre avec les autres. J’adore ces trêves, bien que désormais trop grande pour rester sous la table sans me faire remarquer. Tant mieux, Dieu sait ce que j’y verrais. Les invités arrivent peu de temps avant mon heure de coucher, c’est sans doute calculé pour.

Je me rattrape en choisissant mon préféré, lui disant à l’oreille « tu viens me mettre en pyjama ? ».

Parfois ça marche, parfois pas. Les parents ne sont pas d’accord, me disent que j’exagère, que je ne suis plus un bébé et que le copain à d’autres chats à fouetter. « Comme peloter maman » aurais-je envie de répondre. J’ai encore l’âge où je peux jouer à la toute petite fille, et l’invité dit souvent « laisse, ça me dérange pas ». Le moment est alors savoureux.

Je le pousse à m’aider pour tout, même pour ôter la culotte. J’ai alors l’honneur et l’avantage d’être dévêtue puis revêtue par de grandes mains protectrices, dont l’auteur semble ignorer l’effet produit.

Ça ne provoque pas du tout le même effet chez lui, tout au plus une satisfaction d’instinct paternel, surtout pour le vieux quadra sans enfant, ému. J’y développe le goût d’être déshabillée par des gens que je connais peu, voire de parfaits inconnus… je sais que ce ne sera plus possible l’année prochaine.

Plus tard, c’est un acte que je demanderai fréquemment au petit copain, qu’il soit amant de passage ou relation plus engagée. La partie rhabillage du matin, par contre, je la garderai pour moi,

le garçon ayant trop tendance à « oublier » de me renfiler culotte ou soutien-gorge pour l’emmener discrètement en trophée de chasse.

Une dizaine de jours avant la rentrée, maman retrouve un soupçon de fibre maternelle et m’emmène en camping sur la côte. Elle m’achète un maillot que je sors de la valise la veille, pendant la nuit. Arrivées là-bas, son avarice prend le dessus : elle renonce à m’en payer un second.

Au début je reste en culotte, comme ça les salit j’obtiens de rester sans rien la plupart du temps. Ceci dit, elle ne me laisse plus gérer comme je veux et me fait comprendre qu’il faut son autorisation. Je demande « maman je peux me mettre toute nue ici ? » assez fort à cause du vent dans les oreilles, les vacanciers rigolent. Pour la première fois pourtant, je suis presque tentée par le maillot.

Une partie de moi aime la différence. Ne pas laisser de marbre, être regardée (gentiment ou non), se sentir unique, jamais noyée dans la foule. Une autre partie préfère être comme tout le monde. Plus reposant, moins compromettant… Anonyme et invisible on peut divaguer, explorer, faire ce qu’on veut. L’exhibitionnisme l’emporte toutefois…

Me sentir si fragile, gazelle au cœur d’un troupeau de lions, me fait frémir.

Etre une des seules en tenue de peau parmi tant de tissus, sentir mille regards perplexes ou envieux sur mon petit corps fin me plonge dans un état quasi extatique. Je m’allonge sur le ventre, sentant à présent mon derrière dessiner une vraie belle petite colline, point central de la plage.

Mon poil se hérisse, mon souffle devient sonore. C’est comme si le soleil se faisait plus fort, le vent plus vif, comme si j’allais fondre sur place. J’ai parfois l’impression d’être l’un de ces voyeurs. Ces regards sont-ils réels ou fantasmés, aujourd’hui je ne saurais dire. Trop petite pour être matée, tu penses ? Petite ou non, un cul reste un cul.

Certains parents écartent leurs enfants de ma présence. Ayant tout de même des copines de jeux, je les gronde avec un certain succès : mon froncement de sourcils fait autorité, je l’ai piqué à maman quand elle me fait ses gros yeux, m’entraînant devant le miroir. Deux copines acceptent d’ensabler leurs tenues le temps de nos jeux : de loin, leurs marques blanches de peau non bronzée sont telles qu’on les croit emmaillotées.

Des marques, moi je n’en ai aucune.

Un groupe de colonie de vacances approche, les copines paniquent, ne retrouvant plus l’endroit des maillots. Vite, foncer à la flotte, c’est froid, on hurle, puis l’eau devient bonne. Ils sont passés. Que d’histoires ! Je rigole, elles rient un peu jaune. Au final, on parvient à retrouver les vilains tissus. Je savais où ils étaient, que ne l’ai-je dit plus tôt ? J’ai bien fait, la petite mésaventure leur a plu autant qu’à moi. C’est ainsi avec les filles, ne vous fiez pas à leurs airs effarouchés…

 

…autre extrait de En attendant d’être grande…

 

En fin d’année, je me fâche avec Julius. Ou plutôt lui se fâche avec moi. Pour Noël on invite du monde, dont sa famille, et d’autres. Pas mal de mouflets. Ce soir-là, je file sous la douche alors que presque tous les invités sont arrivés.

Promis, juste pour me faire belle, sans idée derrière la tête. Plusieurs garçons rigolent, dont Julius, faisant mine d’aller ouvrir la porte, espionner par un trou de serrure imaginaire, tentant de regarder à travers les fissures du bois. Ils en restent aux mots mais ne me laissent pas tranquille. Je m’emporte…

 

— Vous avez fini oui ? Puis Julius je vois pas ce que ça peut te faire,

tu m’as déjà vu toute nue plein de fois et moi aussi.

 

J’avais dit ça sans réfléchir, ni vouloir blesser. Seulement, les autres garçons se sont plus ou moins mis en tête qu’on était allés classer le courrier ensemble. Seigneur qu’ils sont idiots, comment aurait-on pu… Pauvre Julius ! Il ne m’a pas adressé la parole de toute la soirée. Dommage, à cause de ma bêtise ce ne fut pas le plus gai des Noëls.

Après, c’est lui qui m’a provoquée. Avait-il juste suivi les copains, ou bien son regard avait changé ? Il est vrai que notre dernier bain commençait à remonter. Lentement, sûrement, je me transformais. Si je n’avais encore ni poils ni poitrine, des formes se dessinaient.

Hanches mieux taillées, popotin s’affinant,

marié à une cambrure naturelle, jambes plus élégantes. Même mon sexe changeait d’apparence… En plus il n’y avait rien à faire, pas le plus petit effort à fournir. Comme ça, tout seul, la nature vous sculpte peu à peu un corps de rêve. Grandir n’est pas si déplaisant, surtout quand on est une fille.

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