Souvenirs de bébé

Chloé est une libertine assez spéciale… elle a une fâcheuse tendance à analyser ses souvenirs d’enfance, voire de nourrisson, afin d’en faire des parallèles avec sa vie d’aujourd’hui…

Extrait de ma saga littéraire « En attendant d’être grande », ou le journal intime d’une aventurière de sa naissance à son âge adulte…

 

Je crois bien que j’adorais quand maman me donnait le sein, et qu’elle est passée trop vite au lait en poudre et au biberon. Cette habitude de sucer mon pouce, que j’ai gardé jusqu’à nos jours, en est une conséquence. C’est une façon de rattraper, bien vainement d’ailleurs, ce manque. Le côté positif est que cela m’a donné une formidable aptitude à la succion : après toutes ces années d’entraînement je suis capable de le faire des heures durant, et j’écris cela sans exagérer.

On dit que pour faire téter un bébé, on a coutume de lui mettre d’abord un petit doigt dans la bouche pour qu’il démarre le mouvement et que ça se fasse ensuite tout seul lorsqu’on le mettra face au sein. On a dû me le faire également.

Je me souviens d’un petit copain avec qui je suis restée près de deux mois (un record), qui chaque matin me mettait ainsi son petit doigt dans la bouche.

Et effectivement, cela lançait la machine. Son but, tu l’auras saisi je pense, était tout autre. Pas une fois ça n’a loupé, et même lorsqu’il devait partir à six heures et moi à neuf, ça ne l’empêchait pas d’avoir sa petite gâterie matinale. Faut dire que je suis capable de le faire à moitié endormie, voire totalement je crois bien. Certains ont certainement dû en profiter, et ce n’est sans doute pas pour rien si je me suis réveillée, parfois, avec la bouche particulièrement pâteuse. Là bien sûr cela concerne ma vie de grande, une ou deux décennies plus tard.

C’est le début des fameuses « seventies ». Moi je n’y entrave rien. Les barricades de mai soixante-huit ont frotté les corps les uns contre les autres, et ont donné lieu à un mini baby-boom dont je suis l’une des enfants. On m’appelle Chloé, et tu penses bien qu’à un an je n’ai pas mille souvenirs à conter. Le temps passe vite, tout seul. Il passe bien plus lentement pour papa et maman qui doivent se lever jusqu’à onze fois par nuit.

Apparemment je ne suis pas facile à vivre…

Je développe déjà un goût pour les nuits courtes et agitées. Serait-ce prémonitoire ?

Quant aux parents, je devine que ça leur laisse l’occasion de nombreuses parties fines, tant qu’à ne pas dormir. Malgré cela, il ne parviendront pas à me faire de petite sœur ou de petit frère. La levrette est une posture efficace pour la conception et je crois bien qu’ils en reviennent à des pénétrations plus classiques, à moins qu’ils ne s’encanaillent de pratiques étrangères à tout enfantement.

Un an, c’est l’âge androgyne. Sur les quelques photos récupérées de l’époque, je ne suis qu’un petit bout d’être humain. Rien ne me distingue encore d’un garçon, pas même la couleur de mes vêtements (photos en noir et blanc, c’est ballot). En journée, je ne suis pas beaucoup plus calme. Je cherche à tout attraper, tout goûter, tout sentir. Les couleurs vives m’attirent, il me suffit de voir un tissu fluo pour que mes mains et mes bras s’agitent.

Je tiens un peu du taureau dans l’arène, excité par un voile rouge. Il paraît qu’amis et collègues sont tous gagas devant moi. Je n’ai jamais compris ces mignardises des adultes devant des bébés ne sachant rien faire ni rien dire à part quelques babillages. Je suis certainement un bébé profondément ennuyeux, quoique pas plus qu’un autre. Très peu de détails me différencient encore du sexe opposé. Mais ce « très peu » est fondamental, et va déterminer ma vie entière.

 


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