Double malentendu

Deux nouvelles histoires de ma série Dialogues Interdits. Des épisodes complets et indépendants constitués uniquement de dialogues, sans narration…

 

Double malentendu

 

— C’était un dating organisé à la va-vite. On avait matché sur l’appli de rencontres, à peine échangé quelques mots, et hop rendez-vous.

— En mode plan cul ou bien pour faire connaissance ?

— J’étais même pas sûr ! L’idée était… de boire un verre. Donc, au moins faire connaissance. Et ça démarre, et très vite elle me parle de blocages de fac et de défense des migrants.

— Aïe…

— Oui, aïe, clairement. Car à chaque phrase qu’elle prononçait je comprenais que cette farouche opposante était mon opposé.

— Vous seriez aller baiser tout de suite, rien serait arrivé. A la rigueur vous auriez discuté après.

— Possible. Et moi dans ma tête je m’interroge.

La laisser parler ? Jouer un rôle pour parvenir à mes fins ?

…Et puis non, elle était trop agaçante : je lui ai répondu pourquoi j’étais pas du tout d’accord. Elle s’est arrêtée net : je me suis demandé si elle allait pas tenter de me gifler, ou si elle partirait en courant. Je crois qu’elle s’est posée la même question ! Mais… non, elle m’a répondu. Et moi de même, et elle de même, et…

— Et un vrai débat s’est engagé ?

— Un vrai de vrai ! Virulent, presque « viril » en un sens, et pourtant respectueux. Pas de réelle agressivité, juste de la fougue, de chaque côté. Une nana exceptionnelle : n’importe quelle fille d’extrême-gauche aurait quitté les lieux avec pertes et fracas depuis longtemps. Mais elle tenait bon… Me tenait tête ! Sans me prendre la tête. Sans que je lui prenne la tête. En tout cas visiblement.

— Ça a duré longtemps ?

— Parole : plusieurs heures. Ça n’en finissait pas ! Tous les sujets y passaient, on était okay sur rien. Intellectuellement c’était au top. Intérieurement j’avais renoncé depuis longtemps à tout espoir de la toucher.

— Et elle ?

— C’est là qu’elle s’est montrée plus singulière encore. A la toute fin de la soirée, je m’attends à ce qu’on se quitte avec la ferme intention de plus jamais se revoir. Mais non, elle m’invite chez elle ! Mine de rien, elle s’était arrangée pour qu’on marche jusqu’à devant son immeuble. Bien sûr j’étais d’accord. Mais je lui ai fait part de mon étonnement. Et elle de me répondre :

« Enfin, évidemment que j’ai envie de te pomper ! Et que tu me défonces ! ».

— La longue conversation était déjà une manière pour elle de se faire défoncer ?

— Peut-être. En tout cas c’était l’atmosphère. Elle à quatre pattes, adorant que je la pénètre brutalement en lui tenant la tignasse, me disant même « vas-y venge-toi de la petite gaucho ». Finalement je lui ai pris la tête… mais littéralement, pas au sens figuré.

— Aucun doute t’as eu du bol. Mais… je crois aussi que cette nana a réalisé ce qui bout au fond d’elles toutes ! Sans se l’avouer les extrêmes s’attirent.

 



 

Prendre son temps pour prendre son pied

 

— Il veut en venir tout de suite au sexe, j’ai envie de lui… Mais j’ai quand même envie qu’on passe une soirée ensemble avant.

— Pour vérifier ton désir ? Et qu’il n’est pas un homme dangereux ?

— Non, tout ça je sais déjà. Et si je me trompe c’est pas une petite soirée qui le montrera.

— Moi j’écoute jamais les interviews des chanteurs que j’aime : s’ils disent un truc complètement débile, après je peux plus entendre leur musique ! Avec les mecs c’est un peu pareil. Celui qui me plaît et me propose d’aller tout de suite à l’essentiel, ça me va. Tu vois ce que je veux dire ?

— Oui mais alors, tu fais rien d’autre que baiser avec eux ?

— C’est un peu ma tendance oui.

— On dit que le meilleur dans l’amour c’est lorsqu’on monte l’escalier.

Je comprends, car le sexe n’est pas un monde si riche.

Dans nos échanges sur les hommes, si je concentrais mes souvenirs uniquement sur la pénétration, on aurait vite fait le tour ! La mécanique sexuelle est toute simple, et y a jamais que trois types de coïts.

— T’es blasée ?

— Non, car je m’occupe du reste ! Toi qui bases tout sur le rapport sexuel, par contre, je me demande comment tu fais pour pas te lasser. D’accord, y a plusieurs positions… Mais pas des centaines non plus.

— D’accord on peut varier rythme, profondeur, façon de bouger… Là encore c’est limité ! Alors pourquoi autant d’ouvrages, de méthodes, de romans sur le sujet ? Et toutes ces heures de discussions sur le cul ? Parce qu’on parle surtout de tout ce qu’il y a autour du sexe. Les doutes, les rencontres, les approches…

— Selon toi je devrais prendre plus mon temps pour prendre plus mon pied.

— Au moins un minimum ! C’est ça notre singularité à nous les humains. Sinon du coup il t’en faut toujours plus, t’essayes trop tôt le bondage, le S.M. ou je ne sais quoi encore. Et ça aussi tu t’en lasseras. Pas étonnant que certains sombrent dans je ne sais quel délire de zoophilie ou de corruption de mineures.

— N’importe quoi.

— Pardon, je voulais pas parler de toi. Je voulais dire, certains riches s’ennuient tant, ont un tel nombre de relations superficielles…

C’est pas pour rien que les nobles ont inventé les partouzes et le spiritisme.

Par ennui, tout simplement !

— Mais moi le sexe ne m’ennuie pas, au contraire il m’amuse !

— Le vrai libertinage ma chère, c’est l’osmose entre l’esprit et la chair. Le porte jarretelle ou le canard vibrant restent secondaires.

— Et ça rime.

— Le sexe est la touche finale ! La cerise sur le gâteau. Moi je mange le gâteau entier et termine par la cerise. Toi tu manges que la cerise !


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