Triangle de désir

Si on demande à la copine, le fera-t-elle pour de bon ? Présenter toute sa panoplie de postures yoga… sans le moindre vêtement ?

 

Extrait de « En attendant d’être grande », ma saga littéraire contant l’existence sulfureuse de Chloé, de sa naissance à son âge adulte.

 

Les semaines qui suivirent, presque tous les week-ends se déroulèrent chez Marthe. Clarisse fut bien sûr de la partie, et on vit Elodie de plus en plus souvent.

Un soir, je fus mise à contribution pour guider sa maman en voiture. Cette dernière devait prendre une famille à la gare qui séjournerait au lieu de vie, et elle ne connaissait pas bien le chemin. Chouette, encore des nouveaux… Deux parents, un petit frère et un plus grand de treize ans.

Toute mon attention se porta sur ce dernier. C’est ainsi à la campagne, quand le sexe opposé n’est pas en surnombre la moindre apparition est évènement. C’est pour cela qu’on s’y marie si facilement, tandis qu’on a le choix entre des milliers de mâles dans les mégapoles.

Le nouvel arrivage n’était pas mal du tout. Il s’appelait Daniel et faisait la gueule comme tout ado qui se respecte, ce qui lui donnait un air tout croquignou. Sur ces routes, les lumières sont rares et le soir était tombé. Le seul réverbère à des lieues à la ronde était celui sous lequel on nous attendait.

Je pus admirer de jolis yeux verts, des cheveux longs, noirs et bouclés (si!) et un corps plutôt bien bâti…

sans que son propriétaire ne puisse trop voir mon visage, encore moins mes formes.

On fut mis tous deux à l’arrière, où je tentai, sans grand succès, de le dérider. Il m’ignora royalement, regardant le paysage défiler, répondant tout juste. Ça valait bien la peine de faire vingt minutes aller et vingt retour sur une route toute cabossée ! Bon, je ne lui plaisais pas, tant pis pour moi tant pis pour lui.

Seulement… Tout changea dès le lendemain matin, lorsque ses parents lui interdirent la grasse mat qu’il comptait prendre, le forçant à petit-déjeuner avec nous. J’arrivai à table, me frottant les yeux, revêtue de ma petite chemise de nuit habituelle.

Courte, légère et tout juste opaque, soit le minimum imposé par tata Marthe. Bouche ouverte, Daniel me regarda comme s’il me voyait pour la première fois.

Il loucha surtout sur mes petits seins pointant à travers le tissu (il faisait frais, de fait ils étaient durs et ressortis),

mes cuisses, le long de mes jambes, mon cul, tout cela un peu visible via la lumière du jour.

Bon, c’eut été étonnant qu’il scrute mes orteils ou mes oreilles. Au moins cela le mit de bonne humeur, car il se montra dès lors aimable, ouvert au jeu et à la discussion. J’étais soudain une fille extraordinaire : le moindre de mes propos était intéressant, il riait à mes blagues les plus nulles (je pris soin de les choisir en fonction pour le tester).

Hier soir, je le prenais pour une réincarnation psychique de Léopold… Là, il montrait une différence. Léopold était moins futé : lui ne faisait que me regarder sans faire attention à mon propos, ni agir. N’empêche, ce n’est pas parce que Daniel était plus malin que moi j’étais conne. Tout ceci était normal, j’aurais dû ne pas lui en tenir rigueur. Pourtant, j’en fus très vexée et l’ignorai à mon tour.

En toute logique, Daniel se tourna vers Elodie et Clarisse, qui elles l’apprécièrent bien. Jouant tout le temps avec elles, je me retrouvai, par défaut, à jouer avec lui aussi. Stratégie pour se rapprocher de moi ou technique du pêcheur/pécheur qui lance son hameçon, prêt à choper tout ce qui passe ?

Autant le prendre à la rigolade, il était plus simple de mettre fin à ma grève. Tout en lui montrant, soupçon d’orgueil oblige, qu’il ne me faisait aucun effet. De fait, Daniel se pencha encore plus sur mes deux copines. Dommage qu’il soit si bête,

moi qui rêvais de mêler les mèches de mes cheveux à ses putains de belles boucles…

Mais la partie n’était pas terminée.

Par bonheur, tout le monde restait jusqu’à lundi et les températures étaient élevées. Pas encore de quoi faire de l’intégral au soleil, d’autant que les règles n’étaient pas encore très établies. Prudence, prudence… ne pas trop provoquer, ne pas pousser tata dans les orties.

De quoi au moins dormir sans pyjama, Elo, Clarissou et moi dans la même chambre. Là-dessus Elodie était très nature, sans pudeur aucune ni désir sexuel apparent. Le soir même, porte ouverte, je lui demandais de nous montrer ses postures yoga les plus compliquées. Candide, elle s’exécuta avec fierté dans son plus simple appareil.

Le spectacle fut à couper le souffle. Je n’avais encore jamais eu droit à de telles vues anatomiques sur les parties intimes, qu’elle ouvrait, fermait, faisait grimacer, remuer… comme si ses lèvres du bas et ses deux fesses nous parlaient. L’anus lui-même ressemblait à des lèvres, tantôt rentrant la bouche, tantôt s’avançant comme pour donner un bisou.

Quant à la vulve, je ne pensais pas qu’elle pouvait adopter tant d’allures différentes.

Sa maîtresse lui faisait vivre de véritables métamorphoses. Il faut l’avouer, Clarisse et moi ne fixions plus que cela ! La souplesse était impressionnante, la musculature aussi, se dessinant au gré des contorsions. Elodie était donc fine, menue, et en même temps musclée ! Ça se dessinait de partout avec autant de détails que sur une statue grecque. Auparavant, pour moi un cul parfait était une petite colline marquant une cambrure, bien moulée et bien roulée. Rond, ferme et puis c’est tout.

Elodie étendait ce champ. Rond oui, moulé oui, mais aussi charpenté, nerveux et construit alors là ! Selon la tension, l’apparence n’était jamais tout à fait la même. Elle sur un mec le visuel devait être fabuleux : j’imaginais la scène, le derrière se métamorphosant selon la contraction et l’effort produit.

Même Estelle, lorsqu’elle me parlait des subtilités du corps, semblait ignorer cela, c’est dire. Pourtant, ce n’était pas la première fois que je voyais une fille nue faire des galipettes (au sens premier du terme j’entends. Heu… au sens second, j’en avais vues aussi). Que ce soit entre Clarisse et moi ou aux Trois Chèvres, le jeu de rouler dans tous les sens était fréquent.

Là, ce n’était pas un jeu.

Et on s’apercevait de toutes les différences d’anatomie selon l’âge.

En bas âge, c’est tout rond tout mignon, figé. Quoi qu’on fasse, l’apparence ne change en rien. Plus grande ça devient élastique, ça se met à causer, se tordre. Il y avait une obscénité là-dedans, mais aussi une réelle beauté.

Dès qu’on a l’esprit un peu mal placé, les positions de yoga deviennent très, très sexuelles. Encore qu’en pareille situation, même pour un esprit sain (à défaut du Saint-Esprit), difficile de n’y voir qu’une gymnastique. Je comprenais un tout petit peu mieux pourquoi les mecs étaient tant fascinés par les détails anatomiques.

Jusqu’alors, si je trouvais qu’une fille toute nue était magnifique, c’était en son entièreté : un gros plan sur la fente de devant ou le trou de derrière me semblait comble de disgrâce. J’y voyais un amas de chair façon pièce de boucher, comme si on avait extrait un morceau de corps découpé, tel un trait de peinture n’ayant aucun sens en dehors de son tableau.

Là, ça devenait une forme vivante, mouvante, artistique, et qui dansait. Ce n’était pas très honnête envers la copine, persuadée que nous admirions ses talents de yoguiste. D’un certain point de vue, c’était le cas.

Daniel n’était pas loin… Il ne se serait jamais permis de venir bien qu’il en brûlait. S’attendait-il à être invité ? J’ignore quelle réaction aurait eu Elodie, si enfant soit-elle.

En désespoir de cause, le garçon se contenta de passer plusieurs fois dans le couloir (je rappelle que la porte était grande ouverte),

rouge et en sueur, poitrine gonflée par une forte respiration.

Plus émotif que je ne le pensais le garçon. Encore que… je suis injuste. Il y avait de quoi mettre en émoi le plus insensible des mecs. J’aurais aimé qu’il s’installe… Non, ce n’était pas possible. Et d’ailleurs c’était déjà beaucoup.

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