Où lorsqu’une fine bourgeoise, jeune, jolie, sexy et vivant chez ses parents, s’aperçoit qu’elle est moins souvent en mode glamour que petite dépravée… D’ailleurs, en cette période hivernale, elle prépare un projet très spécial, forcément en phase avec sa libido singulière…
Extrait de « Abri d’urgence », une histoire de bourgeoise et de sans-abris…
Pour bien comprendre, il faut situer quelle fille j’étais, moi, Agathe, il y a trois ans, peu avant le jour J. A peine plus de quarante-huit heures me séparaient de ma majorité, dans ma tête j’étais déjà majeure depuis un moment. Plus par conviction que par sagesse d’esprit, reconnaissons-le. Depuis quelque temps déjà, lorsqu’on me demandait mon âge, je me grandissais.
Physiquement, j’avais tout de la petite minette parfaite, sans le moindre bouton ni gramme de trop.
Mais mon esprit était celui d’une gamine. On dit parfois que les enfants de riches deviennent moins vite matures que les autres. Mon cas le confirmait.
Fille unique, parents entrepreneur et avocate, d’où une existence très confortable pour moi. Le cadre bourgeois de mon milieu (familial, scolaire, amical) avait déteint sur toute ma personne. L’enfant plutôt intelligente et curieuse que j’étais il y a peu encore avait laissée place à une adolescente hautaine, croyant tout savoir sur tout. C’est l’âge, pourrait-on dire… Seulement chez les enfants de riches, cette période est particulièrement longue et intense. C’est là notre premier gros défaut… le second étant une tendance assez naturelle à la dépravation.
Ça fait cliché d’asséner cela, pourtant c’est la vérité.
Plus l’or est en barre, moins on est sage.
L’image populaire est différente : le trash serait dans les cités où on enregistre des clips avec des filles faciles en string remuant sur de grosses bagnoles. Bluff ! La nana en question ne vient pas de là, n’est présente que le jour du tournage et repart dès sa paye encaissée. Face à elle, une bande se croyant rois du pétrole et craquant à grand-peine quelques milliers d’euros dans une production dont personne n’aura rien à faire.
Me concernant, pour les smicards je suis une millionnaire, mais parmi mes copines friquées je suis quasiment une smicarde. Peut-être cela m’a-t-il épargné bien des bêtises. Dépravation… Pourquoi autant de stupre et de foutre ? En fait le riche s’ennuie, c’est aussi simple que cela.
Dans cette société matérialiste on cherche à accumuler, posséder le nouveau gadget à la mode, le dernier cri de l’électronique, l’improbable vêtement. Dans le monde d’aujourd’hui celui qui possède n’a plus d’efforts à fournir. Qu’on l’adule ou qu’on le jalouse, on considère qu’il a réussi. Pour lui, la vie n’est pas faite d’envies car tout lui est apporté sur un plateau. Certains en profitent pour s’élever par l’esprit, mais la plupart se cherchent sans cesse de nouveaux défis inutiles.
C’est ici que la perversion montre le bout de ses cornes. Le piment, la fantaisie, les sensations fortes sont autant de prétextes. Ceux n’étant pas de notre milieu seraient surpris de voir à quel point, chez nous, on sait se passer de toute morale. Les anecdotes des copines ? Il y aurait de quoi faire une saga. Sexe entre cousins, partouzes, coucherie par intérêt, défloration ultra-juvénile, j’en passe et des bien pires. Tout ne serait ni publiable, ni très légal.
Je n’oserais pas parler de tout, il m’arrive moi-même d’être choquée par certains souvenirs étalés par l’une ou l’autre.
Qu’y puis-je ? La réalité est celle-ci : de très nombreux riches sont des pervers finis, que ce soit chez les jeunes ou les vieux. Et encore : rappelez-vous que je ne fais même pas partie de ces « vrais » riches voyageant en vols première classe et dormant dans les palaces à longueur d’année.
Elia, ma meilleure amie, était un cas d’école. Ce fut elle qui fit émerger en moi ce qui allait suivre. Nous avons grandi dans le même quartier, ayant fait certaines classes ensemble. Au départ chacune possédait une personnalité propre, et puis au fil des ans on se mit à s’habiller comme les autres, penser comme les autres… et faire comme les autres. Sur ce point, dire qu’Elia était délurée tient de l’euphémisme : du jour où elle découvrit le sexe, elle n’eut de cesse de rechercher les extrêmes.
Vers ses dix-huit ans, il ne se passait plus une semaine sans qu’elle ne me raconte une nouvelle folie. Se faire attraper par un inconnu dans les toilettes d’une boite, se balader en petite tenue la nuit dans un quartier malfamé, coucher pour de l’argent (dont elle n’avait nullement besoin), se taper un homme de l’âge de son grand-père… il y a vraiment des fois où elle me faisait peur.
« Sans ça le sexe est triste ! », me disait-elle souvent.
« L’humain a une mécanique sexuelle super pauvre. Une baise est une baise, une sodo c’est une sodo, une pipe c’est une pipe. Si tu la joues classique au bout d’une nuit t’as déjà tout fait, tout vécu. Si on veut s’amuser faut varier à fond les situations », renchérissait-elle.
De mon côté, comme toutes les petites sottes de mon âge, je suivais le mouvement. Il fallait bien avoir quelque chose à raconter lors des soirées entre filles, au moins pour ne pas passer pour une cruche. On en faisait régulièrement depuis notre enfance, la soirée pyjama ayant depuis laissé place à la soirée nuisettes et strings, les sujets n’étant évidemment plus les mêmes. Quand on était petites on parlait de cul comme on aurait parlé d’un lointain pays étranger et méconnu, désormais on se détaillait nos histoires torrides… et parfois un brin sordides.
Vraiment, rien qu’à nous entendre n’importe quel garçon en rougirait. Des souvenirs j’en inventais certains, pas trop souvent, Elia s’en apercevait toujours et me le faisait discrètement remarquer. Alors, je me contentais de laisser la gent masculine me tourner autour, et à l’occasion permettre à l’un ou l’autre de me faire plus ou moins ce qu’il souhaitait.
Ce que l’homme désirait n’était d’ailleurs pas bien compliqué à deviner, grosso modo le même déroulement à chaque fois. Ce qui ne me déplaisait pas pour autant. Paradoxalement, coucher régulièrement et avec différents partenaires ne faisait de personne une experte, et ma sexualité, tout comme celle des copines, était moins extraordinaire qu’il n’y paraissait.
A l’époque j’étais loin d’être un bon coup, et si mes amants d’une heure ou d’une nuit n’avaient pas l’air de le voir, c’est qu’ils n’étaient pas meilleurs.
A moins que certains s’en soient aperçus et n’aient rien dit par politesse ? Non… Au vu de leurs mines extasiées et yeux injectés de sang lorsqu’ils me baisaient, à l’écoute de leurs grognements rauques et souffles courts… Ils appréciaient.
A leur façon, sans ambages et brut de décoffrage, mais ils appréciaient. J’avais parfois l’impression de n’être rien d’autre qu’une version améliorée de poupée gonflable. Après, je le cherchais… et puis les voyais-je, moi, vraiment autrement ?
Il est clair qu’il y avait un certain désœuvrement dans nos rangs, une perte des valeurs (voire une inversion) ainsi qu’une superficialité ambiante. Nous n’étions pas à plaindre pour autant. Parents friqués, magnifiques logements, pas de souci pour l’avenir… Non, nous n’étions pas les plus malheureux sur terre.
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