Indiscrétion féminine

Quelques épisodes de « Dialogues Interdits », collection de petites histoires complètes uniquement constituées de dialogues…

 

Quand une petite copine a des doutes, elle n’a aucune limite…

Dis, c’est quoi ces manières ? Ta maman t’a jamais appris à ne pas fouiller dans l’historique Internet de ton mec ?

Heu, non, quand j’étais petite Internet n’avait pas l’essor d’aujourd’hui et on ne l’avait pas à la maison.

Te plains pas, moi c’est pire : Internet n’existait pas encore. Tu le soupçonnes d’avoir visité des pornos ?

Je le soupçonne de bien pire.

Quoi… des sites Djihadistes ? Pédophiles ? Nazis, cannibales ?

Peut-être pas non plus.

De quoi tu le soupçonnes alors.

Faut que je t’explique. Au boulot à la pause midi, avec Tom on a pris l’habitude de se faire un petit quart d’heure baise. Assez rapide, presque sans préliminaires.

Pourtant vous auriez le temps, non ?

Je suis bien trop excitée pour attendre. D’ailleurs j’enlève mes fringues toute seule, et en deux mouvements. Je fais exprès de venir avec des habits qui s’enlèvent vite et facilement.

Salope.

C’est plus compliqué… ou plus simple que tu le crois.

Je n’ai pas une folle envie de faire tout le kamasoutra, je veux surtout évacuer les tensions.

Du sexe aussi court, il aime ?

Il aime, tout en étant plus obsédé que moi, ce qui n’est pas peu dire. Lui adorerait qu’il y ait plus de préparation, des actes plus variés…

« Des actes plus variés », ha ha ha ! Il pourrait être moins hypocrite : il veut se faire sucer en plus de la baise, c’est tout.

J’imagine. C’est vrai que je le lui fais rarement, enfin rarement le midi. Peu importe : quand on ressort on est détendus, tu imagines pas ! Je suis prête à attaquer l’après-midi, super attentive et concentrée sur les tâches qui m’attendent.

Idem pour lui ?

Oui, et depuis qu’on le fait on est l’un et l’autre bien plus efficaces après le déjeuner et jusqu’à la sortie. Alors que les collègues sont encore vaseux, l’estomac lourd !

Tom rêverait que ton estomac à toi soit au moins un tout petit peu plus lourd.

Beurk ! Ah non alors, pipe ou pas j’avale jamais.

Vous mangez, quand même ?

Petit repas rapide et léger. Pas tellement besoin… On en est presque à vivre d’amour et d’eau fraîche. Quand je fais l’amour je n’ai pas beaucoup d’appétit, comme si je me nourrissais de plaisir.

Côté resto tu ne dois pas coûter trop chers aux amants qui t’invitent.

Jamais. Si on couche après, je mange léger avant pour être sexuellement au top. Si on couche avant, je n’ai plus tellement faim ensuite.

Et quelle technique de régime ! Vous vous voyez au bureau désaffecté, au premier ?


Cruelle domination

— Alors, tu l’as enfin réalisé ton fantasme d’être total dominée ?

— C’est drôle… C’est arrivé alors qu’on en avait pas du tout parlé, ni rien mis en scène. Il a commencé à me tenir fermement et à se la jouer autoritaire et… je me suis laissée faire, c’est tout. Attention hein ! Pas de truc saignant, sadomaso ou laissant des traces. Tout juste quelques courbatures et cheveux ébouriffés.

— Aucun arraché ?

— Plus ou moins par la force des choses, pas des poignées non plus. Faudra qu’il pense à bien passer l’aspirateur encore et encore, si sa femme découvre un seul petit poil de crâne…

— Oh, t’as les cheveux courts. On peut tout juste les choper, et à condition de pas avoir de trop grosses mains. Ils brillent au soleil, mais pris un par un ils sont presque transparents.

— Aux yeux d’une femme attentive l’invisible devient opaque.

— Sinon t’as aimé ?

— Pas si mal. Sans accessoires, pile ce que je voulais.

— A genoux devant lui bras ballants avec ses mains dirigeant ta tête ?

— Oui, pas le moindre geste de mon propre chef. Juste qu’il m’a fait poser mes mains sur ses cuisses pendant la pipe.

— Banal.

— J’ai quand même été triste pour lui.

— Pourquoi ?

— Mon copain sait pas comment on fait pour bien pomper. Normal, un hétéro !

Il a jamais pompé personne. En me dirigeant il a réalisé un fantasme, mais il a fait en sorte d’être mal sucé. Au moins personne pourra m’accuser.

— T’aurais dû le faire avec un bi.

— Les bis ont ce genre d’avantages, sans doute. J’ai dû me retenir pour pas lui dire. Je voulais pas le froisser ! A chaque instant j’avais envie de lui expliquer comment faire.

— Seulement, avec les mains sur les cuisses et la bouche pleine…

— Bah oui, impossible. Même en parlant la langue des signes. Il aurait fallu de la télépathie.

— Il s’est pas ressaisi ?

— Je crois qu’il était tellement enchanté de le faire qu’il s’est pas rendu compte à quel point sa queue était astiquée sans adresse. Pourtant, elle, sa queue, était pas contente. Moins dupe que lui ! Il a pris un temps fou à bander dur, puis à jouir.

— Son pénis sait reconnaître qui le manipule, et il te préfère. C’est pas très flatteur pour ton copain : il est plus con qu’une bite.


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