Un câlin entre filles

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Chloé passe du temps avec Sandrine, une copine de vacances qui devient particulièrement tactile ces derniers jours…

Extrait de ma saga littéraire « En attendant d’être grande », ou le journal intime d’une aventurière de sa naissance à son âge adulte…

 

Un après-midi, nous étions chez elle au premier étage à bricoler des bracelets fantaisie. Je me décidai enfin à aborder le sujet. Son comportement, mes interrogations.

Ce rapprochement que nous avions ces derniers jours, qui me plaisait plutôt et que je saisissais mal.

Ce rapprochement dont elle était à l’origine. Surprise, Sandrine eut l’air gênée, mit du temps à réagir, comme interdite. Elle ne fuit pas le sujet pour autant.

— Je sais pas ce que j’ai avec toi, Chloé, finit-elle par me confier doucement. Il y a quelque chose en toi qui me fait tout drôle. Suffit que tu parles, que tu me regardes, ou même que tu sois près de moi. Ça me le fait depuis le début… et encore bien plus depuis deux ou trois jours. Je comprends pas pourquoi ! Et je peux pas t’expliquer. Quand tu me touches, je ressens… je sais pas trop comment dire. Comme un courant électrique qui passerait en moi.
– C’est pas agréable alors ?
– C’est super agréable. Quand on se frotte de vêtement à vêtement, ça me le fait. Quand c’est ta peau qui touche un de mes tissus, ça me le fait plus fort. Quand c’est peau contre peau, ça me le fait puissance dix.
Cette fois c’est moi qui rougis.
– Waouh ! C’est trop. Je veux dire, je mérite pas tant. J’suis super flattée, j’sais pas quoi dire.
– Attention hein, va pas croire que je suis amoureuse ou je sais pas quoi. Je suis pas… enfin j’aime les garçons quoi. Ça a rien à voir.
– Et c’est pour ressentir ça que tu me prends tout le temps la main ?
– Je te la prends pas si souvent.

– Et que tu aimes qu’on se frotte ou qu’on se chatouille ? Que tu me prends le matin dans tes bras quand on se retrouve ?

– Est-ce que tout ça te gêne ?
– Non. J’aime bien.
– Oui. C’est bien pour ressentir ça. J’adore tellement cette sensation ! Putain c’est fou, rien que là d’en parler ça me le refait. Sans même qu’on se touche ! C’est l’hallu.
– Sans qu’on se touche ? Ça frôle le surnaturel. Si en plus on se touchait, t’exploserais alors.

J’avais dit ça en souriant, presque un peu moqueuse, mais gentille. Cette parole eut l’effet d’une bombe sur Sandrine. Cette petite phrase, lancée à la légère pour la titiller un peu et détendre l’atmosphère, la fit frémir. Mince, qu’avais-je dit ? C’est curieux comme certains mots peuvent plonger l’autre en un état quasi extatique.

À croire que même le sexe n’est qu’une question de mental et que, bien entraîné, on pourrait faire l’amour par l’esprit.

Peut-être un jour pourra-t-on tout se faire par la pensée et que les orgasmes n’en seront que meilleurs. Qui sait même si on ne fera pas des enfants ainsi.

Je me demandais si je n’avais pas fait une gaffe. Ou bien si au contraire je n’avais pas dit pile ce qu’il fallait, ce qu’elle attendait. Depuis quelques instants, en fait depuis que le sujet était abordé, une sorte de courant électrique troublait l’atmosphère, provoquant à la fois excitation et malaise. Sandrine ne parut pas savoir quelle émotion elle éprouvait exactement.

Il en était de même pour ma personne. Après nous être dévisagées quelques instants en silence, les lèvres de mon amie tremblèrent, je crus qu’elle allait pleurer. Son visage était si méconnaissable qu’on ne pouvait deviner son ressenti. Sandrine m’émut fortement, je sentis un débordement de tendresse m’envahir. Je lui passai une main dans les cheveux. Comme maman me le faisait quand j’étais petite, pour me consoler d’un chagrin.

– Je voulais pas me moquer. Ça me fait tellement plaisir ce que tu me dis Sandrine. Tu veux un câlin ?

Là encore, j’ignorais ce à quoi la phrase m’engageait au moment de la prononcer. Un câlin à mon sens, n’engage jamais à rien. J’en ai toujours un peu distribué à tout va, aux connaissances, à la famille ou aux inconnus. Même que papa n’aimait pas ça. Un vieux en fin de vie, un animal, un nouveau-né… chez moi, le câlin a toujours été un moyen de communication. Comme cette fois où à huit ans, au square, je suis allée câliner ce sans-abri qui avait l’air si triste, ce qui m’avait valu une jolie gifle de maman.

Un câlin est un moyen de se donner de belles émotions n’importe où, n’importe quand,

et c’est vrai aussi qu’une petite trop câlinante peut donner l’occasion à des pervers de profiter d’une chaleur enfantine. Quant à Sandrine, je lui en faisais un chaque soir et un chaque matin. Là, je vis tout de suite dans ses yeux que le sens du mot « câlin » venait de changer. Elle n’avait pas uniquement l’envie que je la prenne dans mes bras. Mon intuition me le disait, sans toutefois me révéler ce qu’elle désirait exactement. Sandrine m’observait d’un air particulier, comme si elle me dévorait des yeux.

 


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