Vacances d’été : Chloé et Clarisse séjournent aux Trois Chèvres, une communauté autogérée des années soixante-dix. Elles découvrent le lieu avec leurs nouveaux copains-copines…
Extrait de ma saga littéraire « En attendant d’être grande », ou le journal intime d’une aventurière de sa naissance à son âge adulte…
On accompagna tout le monde au bloc sanitaire. Des douches communes, et en plein air ! Étouffés par la chaleur et la sueur, certains étaient déjà dévêtus avant même d’arriver. Clarisse, voyant les petits se mettre à poil dare-dare fit de même sans réfléchir, au vu et au su de tous. Je ne pouvais pas tellement faire autrement non plus. M’exécuter de façon si anodine me troublait. Chez moi, l’effeuillage était un spectacle, j’en avais même fait un art !
Se désaper banalement était sacrilège à mes yeux. Je tentai des gestes élégants, précieux.
Ils allaient voir, tous, qu’ils avaient affaire à une princesse, et non une paysanne dans leur genre. Leurs gestes à eux étaient irréfléchis, presque grossiers. Me mettant sous les rayons du soleil, je fis miroiter ma belle chevelure, puis commençai mon petit numéro… qui fut bien vite abandonné.
Je n’avais réussi qu’à me mettre en retard par rapport aux autres qui déjà se savonnaient. Consciente que la nudité devinée était bien plus titillante que la nudité dévoilée, je me mis sous le seul pommeau situé derrière une petite cloison de pierres afin que l’on ne perçoive mon corps que par petits bouts, en jetant des coups d’œil furtifs. Je fis de nouveau chou blanc : tout le monde s’en foutait. Mais alors à un point !
Je me sentis une nouvelle fois humiliée, bien qu’il n’y ait pas de quoi, personne n’ayant remarqué mon petit manège.
Même les trois garçons de mon âge ne se préoccupaient que de leur propre corps, et pour des raisons pratiques encore bien, en sifflotant ou discutant.
Clarisse avait achevé sa douche que je n’en étais pas à la moitié de la mienne.
Elle et d’autres petits s’étaient éloignés de quelques mètres afin de se planter debout face au soleil, laissant les rayons les sécher : la plupart d’entre nous était venu sans serviette. Je demandai à Jeannette si le bloc sanitaire était le seul endroit de l’espace où l’on pouvait se laver. Non, loin de là. La plupart des enfants avaient de quoi se doucher chez eux. Bien souvent ils préféraient le faire ensemble, voilà tout.
Certains repartaient chez eux en tenue de peau, n’ayant pas songé à prendre des vêtements de rechange. Du reste, nous n’en avions pas non plus.
Clarisse m’agaçait, à rester ainsi au soleil, elle faisait l’impudique sans avoir conscience de la situation.
– Eh, Clarisse ! On va devoir remettre nos robes cradottes, on a oublié de passer par le van avant, pour les vêtements de rechange.
– Bah non, z’avez qu’à y aller comme ça ! Nous dit un petit très naturellement.
Ah non alors. Je jetai un coup d’œil en arrière, à l’endroit où nos habits avaient été posés : ils n’y étaient plus. Le grand Sébastien passa en disant machinalement :
– J’ai ramassé toutes les fringues qui traînaient et je les ai mises derrière, au sale. Ça vaut mieux comme ça.
Merde alors, pour qui se prenait-il celui-là. J’allai vers l’endroit indiqué et commençai à fouiller dans le tas de vêtements. La grande Stéphanie nous dit que ce n’était pas grave, qu’avec le soleil qu’il faisait on pouvait aller comme ça nous changer, qu’on ne risquerait pas d’attraper froid. À mon air gêné, elle fouilla dans un sac de vêtements personnels qu’elle avait pensé à prendre, et en sortit deux t-shirts extra-larges.
– Tenez, enfilez ça, je vous les prête ! Y’a pas de problème, j’amène toujours quelques vieilles fringues en plus pour si y’a besoin.
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