Chloé la fouineuse

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Chloé est envoyée chez tata Marthe pendant que maman fricote avec son nouveau conjoint, Carl, dont notre héroïne s’est éprise…

Extrait de ma saga littéraire « En attendant d’être grande », ou le journal intime d’une aventurière de sa naissance à son âge adulte…

 

Le week-end qui vint j’étais envoyée chez Marthe, et pour une fois je partis la voir presque à regret. Léopold dormait chez un copain, les tourtereaux avaient envie de roucouler un peu tranquilles dans tout l’appartement. Un jour, Estelle m’avait dit que les grands adorent faire ça partout où ils le peuvent. Je savais qu’à mon retour je ne pourrais m’empêcher, devant le parquet du couloir ou de la cuisine, d’imaginer des scènes troublantes. Mon Estelle, justement, passa presque tout le week-end avec moi, ce qui me consola d’être éloignée de Carl. Elle ne fit même pas d’histoires quand je voulus qu’on mette Zorro plutôt que son film policier.

J’en profitai pour la questionner sur les « trucs sexuels ».

Pas gênée par le sujet, elle m’en conta un peu et répondit à mes questions, comme toujours. Avait-elle tout dit, sans doute pas. Plus j’en savais, plus le monde hommes femmes me semblait mystérieux. Mais de ces mystères qui ne demandent qu’à être percés.

En fait, le feu intérieur né de mon épisode « lessive » m’habitait toujours. Au lieu de flammes, il subsistait un lit de braises incandescentes dont l’odeur de fumée était savoureuse. Des braises qui ne demandaient qu’une étincelle pour se raviver. Je me consumais sur place. Je brûlais d’en savoir davantage, et surtout d’en vivre davantage. Il me fallait absolument calmer cela… le souci est que pour une fois, les seules caresses ne suffisaient pas.

Attention, terrain miné. Je ne devais surtout pas faire n’importe quoi ou me mettre en péril. Sans trop savoir quoi faire, je profitai des moments où Marthe et Estelle avaient le nez ailleurs pour fouiner un peu dans leurs affaires. Pas de doute, j’étais à la recherche de signes ostentatoires de sexualité, histoire de m’apaiser un peu. Curieuse manière de s’apaiser, me diras-tu.

Le plumard de tata avait accueilli tant d’ébats que les lattes étaient toutes fendillées. Pourtant, au naturel elle est si douce… On dit que certaines femmes sont au lit le contraire de ce qu’elles sont dans la vie. Une telle légende (en partie vraie) est d’ailleurs très excitante pour les hommes :

il leur suffit d’être devant une guichetière timide et discrète pour l’imaginer cuisses écartées avec un amant devant et un autre derrière.

Le lit de tata, je n’y ai pas senti d’odeurs, ni remarqué de traces. En même temps, le matelas est si vieux qu’on ne pouvait y distinguer quoi que ce soit. Chez Estelle, c’était plus charmant, bien mieux rangé. J’y ai trouvé un journal intime fermé par un putain de cadenas (si, un cadenas !), rien d’autre, je crois qu’elle fréquente les garçons ailleurs que chez elle. En fouillant bien, je dénichai quelques préservatifs. Ah ! Je le savais. Puis quelques romans érotiques au langage très sophistiqué, auquel je ne saisis pas grand-chose. Tout ça me laissait franchement un peu dépitée.

Continuant à fouiller, je débusquais enfin un roman rose écrit clairement.

Marthe et Estelle sont revenues pile lorsque j’en terminais le premier chapitre. Le bruit du vieux van s’entendant de loin, j’eus le temps de tout ranger puis de me carapater au salon, une BD à la main. Que faire… taire mon méfait ou le confesser ? Je savais d’avance que ma cousine me pardonnerait. Je savais aussi qu’elle accepterait de me parler de ces livres, qui sait, voire de me prêter celui que j’avais commencé. Le soir même, je frappai à sa porte.

« Si c’est pour les livres, te bile pas », me dit-elle d’emblée. « Tu peux les bouquiner tant que tu veux, ça me dérange pas ».
Décidément on ne pouvait rien lui cacher. Enfin, c’était surtout que je me croyais détective alors que j’étais un éléphant dans un magasin de porcelaine. Fait inhabituel, j’avais tout remis un peu n’importe comment… signe que la découverte m’avait troublée. Ma cousine m’invita à m’asseoir et me fit partager son infusion tilleul.

 


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