Chloé et Clarisse, lors d’une conversation sensuelle avec leur cousine…
Extrait de ma saga littéraire « En attendant d’être grande », ou le journal intime d’une aventurière de sa naissance à son âge adulte…
– Qu’est-ce que tu penses de toutes ces filles qui sont de passage ? Questionnai-je, espérant orienter le sujet sur Fatou.
– Pas évident de faire une synthèse, parce qu’il y’en a beaucoup qui passent. Nombre de ces nanas sont des hippies d’opérette. Elles se font passer pour des rebelles ayant quitté leurs parents pour vivre au jour le jour de bric et de broc, alors qu’elles sont filles de cadres et que les vieux financent tout. L’herbe, le van couleurs arc-en-ciel, l’essence, tout est payé par des salaires liés aux grands marchés.
On ouvrit des yeux ronds, ne la croyant qu’à moitié. Pourtant, Estelle avait raison. À l’époque, ce n’était pas encore bien connu. Encore quelques années et il n’y aurait plus aucun mystère, car les anciens hippies seraient devenus parlementaires européens ou sénateurs.
– Les filles de passage ne sont pas toutes ainsi… D’ailleurs cet été on a plutôt eu un bon cru, précisa tout de même Estelle.
– Y’a aussi des relations d’un soir ici, non ? Dit Clarisse.
– Non, rarement d’un soir ! Ici on préfère le matin ou l’après-midi.
Rires. Estelle ne nous apprenait rien, là encore j’étais bien placée pour le savoir (dernier niveau de la grange !) et Clarisse de même.
– Sérieusement, c’est le terme pour désigner ça, insista Clarisse.
– Oh, ça arrive qu’il y en ait, oui.
– Ça veut dire des histoires qui durent pas, c’est ça ?
– Tout dépend de la façon dont on le vit. Ici surtout, bien des filles et des garçons ne considèrent pas spécialement être « avec » quelqu’un par exemple. Ils n’ont pas une « histoire », ils ne « sortent » pas avec untel ou unetelle.
Ils ont des amis, rien de plus, et si désir réciproque il y a, ils font l’amour avec l’un, l’une, l’autre. Ou plusieurs.
– Il doit tout de même bien y avoir des romances ou des aventures sulfureuses…
– Oui, bien sûr. Par contre, c’est souvent flou. Difficile à définir.
– Qu’est-ce que tu veux dire ?
– Il y a des relations d’un jour qui peuvent devenir des relations des mille et une nuits. Ou des histoires des mille et une nuits se terminant en un jour.
– Amour du soir, espoir. Amour du matin, chagrin, improvisai-je, soudainement inspirée.
– Voilà qui est très joliment dit, complimenta ma cousine.
– Quand on se sent libre, c’est n’importe où n’importe quand ? Interrogea Clarisse.
– Si le moment s’y prête. Quelle que soit l’heure, que ce soit dans un lit, sous la pluie ou au milieu d’un champ de pâquerettes,
l’amour c’est comme une minute qui s’achève jamais.
Il faudrait être fou pour ne pas vivre ça le plus souvent possible. Il est vrai que l’amour est comme la femme : volage. On peut être éperdument amoureuse sur le moment, ne plus l’être ensuite, l’être de nouveau un peu plus tard.
Parler de sujets si crus avec finesse et poésie, ce n’est qu’avec elle que ça pouvait se faire.
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