Les gémissements venaient d’ailleurs

Deux petites histoires complètes tirées de ma série « Dialogues Interdits », unique recueil d’anecdotes sexuelles ne contenant que des dialogues sans aucune narration…

 

A deux ou à trois

 

— Il était sur moi, me faisait mon affaire… et soudain, je me suis aperçue que certains gémissements féminins ne venaient pas de ma bouche.

— De la sienne ? Il jouissait comme une fille ?

— Non, ma sœur jumelle nous regardait. Peu discrète…

— Et très excitée.

— Très. Alors j’ai retenu mes sons et ai gardé bouche ouverte, pour faire du play-back.

— Il s’est rendu compte de rien ?

— Impossible, Leslie et moi on se ressemble vraiment comme deux gouttes d’eau. Des quasi clones ! Même physique, même voix… Quelques instants je me suis moi-même demandée si ce n’était pas moi qui produisais ces sons sans me rendre compte.

— C’est psychiquement que vous êtes différentes.

— Pour ça oui, beaucoup. Notamment question timidité.

— Heu… vous

observer en gémissant est pas un comportement de timide !

— En un sens oui ! En un autre… ma sœur est du genre à me mater, pas à oser rencontrer des mecs.

— Pourtant une jolie jeune fille comme elle ce serait tout simple.

— Je sais ! Alors plus tard dans la nuit, quand mon homme était en mode repos, je me suis levée et suis allée la voir, elle, toujours derrière la porte. Je lui ai glissé quelques mots à l’oreille « allez, vas-y ! Profite ! ». J’étais sérieuse.

— Elle l’a fait !? Elle s’est mise nue et…

— En fait elle était déjà à poil. Non pas qu’elle espérait ça de ma part, mais pour mieux en profiter je pense. Je t’ai dit, avec moi elle est très à l’aise.

— Alors ?

— Alors elle l’a fait, le partenaire s’est aperçu de rien, il a remis ça, et à son grand étonnement il a eu face à lui une fraîche

jeune fille toute neuve, de nouveau prête à mille galipettes.

Alors qu’il pensait m’avoir épuisée, « j’étais » de nouveau comme une jeune lionne !

— Quand bien même il s’en serait aperçu l’affaire était bonne à prendre. Deux, c’est bien plus excitant et valorisant qu’une seule, plus encore si c’était pas prévu à la base.

— Il aurait accepté, pour sûr ! Mais c’était bien plus fun comme ça.

— Il est parvenu à tenir la route ?

— Oui, mais c’est lui qu’on a épuisé. Il en pouvait plus !

— Vous avez reproduit un vieux gag. Celui de l’homme qui part à la salle de bain et fait l’échange avec son frère jumeau. En version inversée.

— Le lendemain matin il est reparti ravi, mais totalement mort. C’était limite trop pour lui je crois bien, malgré toute sa jeunesse et sa vigueur ! Il avait une allure de petit fragile, ou bien de jeune puceau venant de vivre sa première fois. C’était si drôle… et si chou !

— Donc je connais maintenant le secret de ta réputation ?

— Oui. Ils se sont passés le mot. « Je » suis le coup le plus dingue de toute la fac. D’autant qu’à la base j’étais déjà assez performante en version unique. Et ma sœur aussi visiblement.

Les plus beaux garçons du coin sont à nos pieds,

nous sommes LE défi à relever. Et je t’assure que c’est un sacré challenge de nous emmener au bout de la nuit ! On m’admire, alors qu’en fait y a pas de mérite. Juste une petite triche…

— Donc ce qui avait démarré à l’improvisade est devenu un système… Une combine !

— Voilà.

— Ta sœurette doit être enchantée : tout lui arrive sur un plateau !

— L’unique point qui me chiffonne. Faudrait pas qu’elle s’y habitue ! Faudrait qu’elle aussi se décoince !

— Heu…

— Oui d’accord,

quand elle se fait enculer à quatre pattes en remuant son derrière,

du sperme encore à moitié avalé à travers la gorge…

on peut trouver plus réservée. Mais… ma sœur est une autre personne quand elle baise. Que dis-je une personne ? Un véritable personnage ! Le jour, au quotidien elle reste trop mesurée. A peu parler aux gens, éviter les soirées…

— Donc ce serait l’envie de sexe qui nous pousse, nous les filles, à nous ouvrir au monde ? Et elle fait contrepoids à tout ça au lit grâce à toi ?

— Bien sûr que oui, et idem pour les mecs. La plus grande partie de nos existences est dirigée par le sexe ! Et il faudra que je mette un frein à nos folles nuits. Ça la fera sortir… L’envie sera trop forte, elle aime trop, elle pourra pas s’en passer. D’ailleurs, aucune raison que ce soit toujours la même qui fournisse la matière.

 



 

Baise pas si simple

 

— J’ai vraiment du mal avec ce vieil immeuble. Si vieux qu’on entend tout ! Pfff… Bon moi je suis assez solitaire en ce moment. Toi pour la baise ça doit être compliqué non ? D’autant qu’ici c’est même pas ton logement d’étudiante, c’est chez tes parents.

— Que veux-tu ma chère c’est la crise. Je suis pas la seule à le faire. J’ai même des copines aux parents

si peu tolérants qu’elles sont forcées de s’adonner au sexe risqué…

Entre deux poubelles, derrière un arbre, dans un square, tout ça. Même dans les églises !

— Elles en souffrent ?

— Heu pas tellement non. Enfin au début ça les stresse et puis ensuite… tu sais ce que c’est, le risque on y prend goût et ensuite ça devient un putain de plaisir. Quitte à en devenir addict et à aller toujours plus loin.

— Dingue cette loi des contraires. Ce sont les parents les plus rigoristes et rigoureux, avec leurs règles à la con pour rendre leurs enfants sages… qui font tout déraper. Alors que les plus tolérants ont du coup des enfants bien moins sulfureux !

— Oh que oui. Monsieur et madame de Prémonchêne feraient une syncope s’ils savaient ce que fait leur Marie-Joséphine sitôt passé la messe du dimanche.

— Et de ton côté ?

— J’ai le droit d’

inviter mon petit copain, pas celui de faire du boucan.

— Et mettre de la musique super fort ?

— Les parents supportent pas. Non ce qu’on fait c’est qu’on attend que la vieille voisine du dessus mette sa télé. Là, ils peuvent rien dire et le son est au top du top. Sauf que les horaires nous arrangent pas trop. Je préférerais qu’elle regarde « Vendredi en folie » plutôt que « C’est mieux en le disant ». Qu’on puisse enfin baiser aux heures qui nous arrangent ! Je la croise de temps en temps, on discute télé, je tente de l’influencer peu à peu… wait and see !


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