Au lendemain d’une expérience sensuelle, Chloé affronte de nouveau le système éducatif… ce qui la laisse songeuse.
Extrait de ma saga littéraire « En attendant d’être grande », ou le journal intime d’une aventurière de sa naissance à son âge adulte…
Coïncidence troublante, dès le lendemain, on termina en biologie le chapitre « reproduction ». Ça n’avait pas pris bien longtemps, et pour tous les types reproductifs encore bien. Les poissons, les larves, les plantes. Quant aux êtres humains, ç’avait été vite réglé, et ce, sans qu’il soit question de tabous : biologiquement parlant, il n’y a pas mille choses à savoir.
Je craignais que la prof nous en dise trop, ce qui aurait créé une atmosphère gênante.
Il y aurait eu des rires nerveux, des blagues idiotes, tout ce que je déteste. Dès qu’on parle reproduction les « traits d’humour » s’enchaînent, même si c’est celle des arbres.
Si ! L’arbre semant ses graines partout autour de lui pour que les animaux les mangent et les déposent plus loin par leurs besoins naturels, ou comptant sur le vent pour jouer ce rôle. L’arbre qui perpétue son espèce par cette méthode inventive, rigolote, presque poétique. Ça ne prête pas tellement à fantasmes me diras-tu, eh bien ça n’a pas empêché Gaëtan de nous dire « Les peupliers c’est dégueulasse.
Ils se branlent et il éjaculent partout autour d’eux pour qu’on vienne ramasser leur truc et le poser ailleurs ».
Alors la reproduction humaine, je te raconte pas. Heureusement qu’on est restés dans les termes purement biologiques : les gloussements sont restés mesurés.
Dans le journal de papa, certains spécialistes parlent « d’éducation sexuelle ». C’est le grand débat de ces mois-ci, certains voudraient mettre ça dans les programmes scolaires.
Mon dieu, tout mais pas ça. Soit ce sont des pervers, soit ils n’ont pas compris ce qu’était l’éducation. L’éducation, c’est l’apprentissage par l’expérience, la démonstration. Il y a une notion matérielle, palpable. Il y a aussi une notion de transmission de valeurs, d’où le fait que ce sont avant tout les parents qui la donnent. Alors éducation sexuelle, merci bien. Je ne veux pas qu’on m’éduque sexuellement. Du moins, je ne veux pas que ce soit l’éducation nationale (qu’on ferait mieux de renommer « instruction publique ») qui s’en charge.
Franchement, de quoi je me mêle ? Je suis bien assez grande pour me faire mon éducation sexuelle toute seule. Enfin,
toute seule ou avec un garçon, ou des garçons, ou une fille, ou qui je veux, en tout cas des situations que j’aurais désirées et organisées moi-même.
Il faut bien être un con d’adulte soixante-huitard pour s’imaginer qu’un enfant a besoin de tout savoir du sexe dès son plus jeune âge.
Le sexe se découvre par soi-même. Ou bien très tôt pour des cas comme le mien, ou à un âge plus raisonnable, ou encore sur le tard, pourquoi pas. Ça se découvre l’air de rien, en secret, sans trop le dire. C’est le seul moyen pour que le sexe puisse rester beau, pur, entier : qu’il ait un côté caché, mystérieux. Qu’on en sache peu afin de mieux le découvrir.
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