Suite de notre entretien avec l’auteur Angélique Fontaine…
Sans forcément entrer dans les détails (sauf si tu le souhaites), peut-on dire que tes écrits t’aident à avoir une sexualité plus épanouie ?
Il est très difficile de répondre à ça. Ce que je peux dire c’est que je ne transpose pas me propre désirs ou mes fantasmes. J’ai même, au départ, commencé à écrire pour la personne que j’aime, en essayant d’aller chercher non pas mes désirs mais les siens, pour la troubler, l’exciter même peut être.
Je tire donc de l’écriture un épanouissement intellectuel plus que physique. Est-ce que cela affecte mon moral et par là même contribue à mon épanouissement notamment sexuel ? Il ne faut pas l’exclure. Je poserai la question à la personne qui partage mon lit.
Aimes-tu endosser (littérairement et imaginairement parlant) le rôle d’un personnage opposé à toi (d’un autre sexe, ou bien d’un tout autre style) ? Ou bien préfères-tu des personnages te ressemblant au moins un peu ?
S’il faut considérer que je m’identifie à ma narratrice, puisque j’écris toujours à la première personne, alors je vais avoir du mal à soutenir que mon personnage ne me ressemble en rien. Elle a des traits que volontairement je suis allé chercher ailleurs mais elle doit surement contenir, dans son cœur ou dans son ventre, une part vivante de moi. Au final, est-ce que je me sens plus à l’aise avec la partie qui me ressemble ? Je crois que oui.
Le cocktail baise organisée + tourisme + complexe hôtelier a été exploré, sous une autre forme, par Michel Houellebecq. Si tu connais « Plateforme », le roman t’a-t-il rappelé ton histoire au moment de la lecture ? Si tu ne l’as pas lu, vois-tu des points communs entre le pitch et ton roman ?
C’est peut être paradoxal, mais je ne lis (presque) jamais de roman. Je n’ai donc pas lu ce Houellebecq. Je suis au moins certain de ne pas avoir été sous influence mais peut-être ai-je commis, en moins bien, ce qu’une grande plume avait avant moi réussi.
Les descriptifs riches, denses et crus de scènes sexuelles contrastent le début du roman, bien plus narratif et littéraire (à mon sens). Est-ce voulu ? (Nota Bene : j’ai vraiment bien aimé le style littéraire des premières pages, et ai un peu regretté qu’il ait été amoindri dans la continuité des chapitres).
Oui, c’est voulu, mais peut-être pas assez maîtrisé. Je voulais une progression crescendo dans l’érotisation du texte, et puis la première partie a été écrite à la fin, quand il a fallu lier toutes ces petites scènes et structurer une trame. Le chapitre introductif a donc été l’occasion d’un exercice à température plus basse, avec une plume en effet peut être plus riche.
Écris-tu en ce moment, si oui qu’écris-tu ?
Oui, j’écris en permanence. J’ai terminé un nouvel opus de la vie de ma narratrice où elle nous parle de ses jeunes années. L’encre n’est pas encore sèche et commence déjà à me trotter une autre aventure de la vie de mon héroïne, héroïne qui se confirme avoir une vie plutôt quelconque, mais pleine d’émotions et parfois de sensualité.
En savoir plus ? Lisez les premières pages de son livre sur le site de l’éditeur Dominique Roy.
Je trouve super cet échange avec l’autrice. Ça prolonge un peu la participation à son intimité à laquelle elle nous a si agréablement donné accès dans son livre. Et ce livre que je viens de dévorer m’a totalement transporté et me laisse une sensation persistante pleine de sensualité, et d’excitation un peu aussi, c’est un livre qui m’a tout simplement rendu heureuse. Peut être parce qu’actuellement je suis très amoureuse, très aimante et l’esprit ouvert à toutes les attentions. Ce petit roman, trop court, c’est le reproche que je lui ferais, va rester je pense indissociable de ma relation avec mon aimé et des moments formidables que nous vivons ensemble. J’ai tellement aimé suivre cette héroïne qu’il me faut maintenant savoir sous quel titre est publié ce nouvel opus dont la perspective était annoncée. Je ne l’ai trouvé nulle part. Snif.