Aujourd’hui, le questionnaire est destiné à la pétillante Héloïse Lesage… dont les réponses sont fort intéressantes mais très courtes 🙂
. Qu’est-ce qui crée l’étincelle d’une histoire ? Qu’est-ce qui la déclenche ?
Ça peut être plusieurs choses ! J’aime écouter les histoires de coeur autour de moi, déjà ça, ça m’inspire pas mal… Ensuite ça peut être une chanson, une odeur, un décor.
« Un jour en tombant sur un « Osez 20 histoires » trouvé dans la bibliothèque d’un ami, j’ai lu l’encadré qui incitait le lecteur à lui aussi écrire »
. Qu’est-ce qui fonctionne le mieux… écrire dans la joie et l’apaisement, ou plutôt dans la pression et la souffrance ?
Je crois bien que j’ai du mal à avoir envie d’écrire quand je suis dans « la joie et l’apaisement », car dans ces moments-là je fais des choses très terre-à-terre comme repeindre mon appart, faire de la couture, préparer des tartes aux pommes pour les enfants… C’est aussi le moment où je lis d’ailleurs. J’ingurgite. Et je recrache plutôt dans ces moments de « souffrance », je sens que mon cerveau a plus de choses à exprimer.
. As-tu tes propres tabous en matière d’écriture ? T’arrives-t-il de te censurer ?
J’ai bien sûr des tabous, que je ne cherche pas à écrire d’ailleurs, les trucs borderline (la pédophilie par exemple).
. On dit parfois que tout roman a un côté autobiographique. Ecrit-on pour exorciser un certain vécu, ou au contraire pour aller au-delà de soi ?
En ce qui me concerne, j’aime plutôt l’idée de procuration.
. As-tu une idée du visage de ton lectorat ?
Si on les prend tous, ça doit faire un vieux Picasso dégueulasse.
. Est-il simple d’accorder cette vie forcément un peu sulfureuse avec une vie plus classique de famille ? Caches-tu cette activité littéraire à certains ?
Pas toujours simple, non ! Je dirais que 70 % de mes proches savent ce que je fais. Les 30 % restant ne sont pas au courant (les collègues par exemple).
. Soudain, ton dernier livre se vend à 10 millions d’exemplaires… indescriptible joie ou énorme angoisse ?
Il faudrait déjà que j’arrive à sortir un roman, ça fait un premier « si ». Et « si » il se vendait à 10 millions d’exemplaires je vivrais avec un gros syndrome de l’imposteur.
« Je rêverais d’écrire un scénario avec du cul dedans et le vendre à Netflix, qu’enfin ils aient une section cul. »
. Pourquoi avoir choisi cette voie ? Qu’est-ce qui t’y a mené ?
J’ai toujours adoré écrire. Quand j’étais ado j’ai écrit une petite pièce de théâtre, des petits sketches. Des poèmes et des chansons tristes dans ma période gothique. Puis j’ai arrêté pour des choses cartésiennes (trouver un boulot, payer l’appart, tomber enceinte…). Un jour en tombant sur un « Osez 20 histoires » trouvé dans la bibliothèque d’un ami, j’ai lu l’encadré qui incitait le lecteur à lui aussi écrire. C’est le moment où je m’y suis remise.
. Es-tu auteur professionnel, si oui est-ce un métier difficile ? Ou bien es-tu plutôt amateur ou semi-pro ? (En ce cas : ta principale activité est-elle secrète?)
Je suis amatrice. Mon gagne-pain ? Je vous laisse deviner : caissière au Monop’ ? mère au foyer ? secrétaire médicale ? Institutrice? Banquière ?
. Cet univers littéraire exige-t-il un pseudonyme, ou doit-on assumer ses écrits quitte à dévoiler son identité réelle ?
Chacun voit midi à sa porte. Je préfère me masquer avec Héloïse Lesage, rapport aux réponses plus haut.
. Si tu pouvais étendre ta création favorite sur un autre support, que choisirais-tu? B.D., peinture, cinéma, téléfilm, série télé, histoire audio ?
UNE SÉRIE NETFLIX !! Je rêverais d’écrire un scénario avec du cul dedans et le vendre à Netflix, qu’enfin ils aient une section cul.
. Ce domaine souffre de deux idées reçues. On l’accuse : 1 – d’avoir un style pauvre et un vocabulaire répétitif pour des histoires très clichés 2 – d’être des livres uniquement faits pour exciter. Ces on-dits sont-ils injustifiés ? Justifiés en partie ?
Pour le n°1, oui je peux comprendre, ça m’est déjà arrivé de pouffer de rire en lisant de l’érotisme. Les histoires très clichées à la limite ce n’est pas ça le problème : quand c’est bien écrit, on ne s’en rend même pas compte. J’ai envie de comparer ça à une pratique anale mais j’ai peur qu’on me traîte d’obsédée.
Pour le n°2 je ne comprends pas : on achète un livre de cul pour être excité, non ? On ne va pas reprocher à un livre de recettes de cuisine de nous faire saliver ?
. Quels sont tes coups de coeur littéraires, que ce soit en érotique ou tout autre style ?
Esparbec, pour le porno. « J’irai cracher sur vos tombes » de Boris Vian a été ma première claque littéraire. Beaucoup plus tard j’ai été bouleversée par « L’écume des jours » du même auteur. « Vernon Subutex » de Despentes, comme beaucoup. Bref, rien de très original.
. Qu’aimes-tu lire en général et pourquoi ?
Je n’ai pas de « en général » en fait. Je ne suis juste pas super fan de SF ou de polar. Je suis très BD, Pénélope Bagieu, Riad Sattouf, Boulet… Et sinon le guide du routard Tokyo édition 2018 est très bien.
. A une époque, bien des ados et même préados ont découvert l’érotisme via les pages de sexe cru de « S.A.S. ». Ces lectures peuvent-elles jouer sur l’éveil sexuel, avoir un aspect pédagogique ? Ou bien doit-on laisser cela impérativement aux plus de dix-huit ans ?
Il faut laisser ça aux plus de 18 ans ! Après si ça traîne sous le lit du grand frère et que, ah tiens il est pas là je vais aller faire un tour de sa chambre : han mais qu’est-ce que c’est que ça ?! C’est ce qui m’est arrivé je devais avoir 10 ans. Je ne comprenais pas pourquoi ça chauffait dans ma culotte. Bon et voilà, aujourd’hui je ne pense pas être une détraquée sexuelle.
Bite bite bite bite bite bite bite bite bite bite bite bite bite suce bite bite couilles bite bite bite bite.
. Quelle est la limite dans la littérature érotique ? Faut-il des tabous et des interdits, si oui lesquels ?
Tout est question de sensibilité de chacun. Pour certains c’est le sexe sans consentement, d’autres c’est le sexe dans une même famille. Il faut savoir ne pas aller trop loin, mais en même temps ne pas se mouiller c’est pas très excitant. Le tout est de trouver le juste milieu.
« Je suis très sensible aux histoires d’amour, et comme j’aime pouvoir me projeter / vivre par procuration, je préfère mettre de l’amour dans mes histoires »
. De quelle façon le monde d’aujourd’hui influence-t-il ton écriture ?
Ta création dans son ensemble…
. Que ressens-tu par rapport à tes personnages ? Te ressemblent-ils, te sont-ils opposés ? Sont-ils des amis ?
On retrouve des parcelles de beaucoup de mes connaissances dans mes personnage, moi incluse.
. Aimerais-tu coucher avec eux, ou certains d’entre-eux ?
Bien sûr, pas toi ?
. Injectes-tu de l’amour dans tes histoires ? Peut-on écrire du sexe sans un gramme d’amour ?
Alors oui. Je suis très sensible aux histoires d’amour, et comme j’aime pouvoir me projeter / vivre par procuration, je préfère mettre de l’amour dans mes histoires. Mais j’ai déjà mis du mépris aussi, et le mépris c’est bon.
. Ecris-tu en fonction de ce que le lecteur pourrait aimer, ou bien as-tu l’écriture plus intuitive ?
Je me fais plaisir avant tout.
. Comment fais-tu pour mieux vendre, te faire connaître, fidéliser le lecteur ?
Je n’ai pas assez de recul pour répondre, j’ai mis un peu plus d’un an avant de me faire un compte sur Facebook où je fais des petits teasings de parutions des Osez 20 histoires.
. Ecrire peut-il te provoquer une excitation sexuelle ? Et lire ? Rêver ? Imaginer ?
Ecrire m’excite, lire aussi (enfin pas les Schtroumpfs hein).
. Les histoires que tu as écrit pour la collection « Osez… » étaient-elles déjà prêtes avant où les as-tu écrites à l’occasion de l’appel à projet ?
Je n’ai écrit que pour La Musardine donc tout ce que j’ai envoyé était inédit.
. Tu sembles te mettre en scène toi-même… à moins ce ne soit de mini-récrits auto-biographiques ?
HA HA TU VEUX SAVOIR HEIN !
. Tu écris dans un langage très moderne, actuel. Est-ce un choix ou cela s’est-il imposé tout seul ?
Oh non je n’ai rien « choisi », c’est tout spontané.
. Tes nouvelles pour « Osez… », les classerais-tu en écrit érotique ou pornographique ?
Porno.