Sixième partie de l’entretien avec l’auteur Zeppo…
. Au-delà, fait-on réellement le choix de sa sexualité ? Peut-on choisir d’être hétéro, homo, d’avoir une faible ou une grosse libido, être fidèle ou infidèle, sage ou frivole ?
Je crois réellement qu’il s’agit de choix, oui. Pas forcément conscients, mais des choix. On ne naît pas homo, comme certain(e)s aiment à le dire. Mais ça ne veut pas dire qu’on naisse plus hétéro. On naît surtout sans aucune idée de ce que c’est. Puis on se rend compte que « moi », ce n’est pas tout ce que je vois. Il y a un « moi » et un « autre ». Et en fonction de mon histoire, de ma biologie, des sentiments qui naissent de ces liens créés entre l’extérieur et l’intérieur, on devient homo ou hétéro, on est attiré par les êtres du même sexe ou pas, voire les deux indifféremment. C’est d’ailleurs plus souvent le cas qu’on ne veut bien le croire ! Je pense qu’on ne peut pas définir exactement d’où sortent ces « choix » que l’on fait, plus ou moins tôt dans notre histoire. Du moins, on ne le peut pas facilement ni avec certitude. Mais de toute façon, peu importe, au fond. On n’a pas besoin d’expliquer, mais juste accepter que des gens, aussi proches de nous soient-ils, peuvent faire des choix que l’on ne comprend pas forcément. Et tant que ces choix n’ont pas d’impacts négatifs sur autrui, on n’a pas à juger, et encore moins à combattre.
Je suis toujours étonné de voir avec quelle virulence certain(e)s peuvent combattre l’homosexualité, mais restent de gentils toutous quand des hommes et des femmes s’octroient le pouvoir de faire de votre vie un véritable enfer, parce que des gens ont mis un bout de papier dans une urne… C’est quelque chose qui me dépasse vraiment, qu’on puisse tabasser quelqu’un pour quelque chose qui ne vous regarde pas, et plier l’échine devant quelqu’un qui vous écrase.
. Est-il utile qu’il y ait un(e) dominant(e) et un(e) dominé(e) dans le sexe ? Si oui, pourquoi ?
Aucunement. Enfin… de façon générale, il n’y a aucune utilité à cela. Si ce n’est pour les besoins de l’un, de l’autre, voire des deux, dans le meilleur des cas ! Mais c’est comme je disais : pas de norme en matière de sexe, il n’y a vraiment pas « besoin » de cela ! Si vous en ressentez le besoin, faites-vous dominer, ou trouvez un ou une soumise… Dans le cas contraire, ne vous y forcez pas, et ce n’est pas pour ça que vous serez un ou une « coincé(e) du cul ».
On peut bien sûr objecter à cela que l’acte sexuel en lui-même implique ce genre de relation, un minimum. Mais c’est totalement faux. Ce n’est pas parce que l’homme pénètre la femme qu’il est dominant, même s’il est plus actif que la femme. En faisant la planche, la femme impose son rythme à l’homme, non ?
On sait tous qu’un mec considéré comme un bon coup par l’une pourra être une déception pour une autre… et vice versa. Je crois que ce qu’il faut recherché, c’est la communion qu’implique un tel acte. Pas besoin que nos âmes entrent en résonance, non plus ! Mais la communication, encore : il faut être à l’écoute de l’autre, dans les deux sens. Et ce, même si c’est qu’un coup d’un soir, même pendant un gang bang. On imagine mal un gang bang où les mecs se poussent des épaules pour être le premier à défoncer la femme. Quelles que soient nos pratiques sexuelles, elles ne pourront être satisfaisantes que si les corps communiquent vraiment. Il n’y a vraiment aucune règle, aucune norme à avoir en matière de sexe… ni dans la société, ni même dans un couple.
. Après des années de vie sexuelle, comment continuer à se surprendre ?
En gardant les yeux ouverts. Nos contemporains sont bien plus surprenants qu’on ne se l’imagine, quand on les regarde bien… Pourquoi en serait-il autrement dans un vieux couple ? Et la surprise peut ne pas venir de la position ou de l’endurance. Le lieu, le moment, l’envie qu’on montre à son partenaire peut jouer de tout cela. C’est comme on écrit un livre érotique : une fois le(la) lecteur(trice) excitée, on peut l’emmener à peu près n’importe où. Il suffit juste de trouver la manière et de le faire avec respect, sans mentir… En fait, je crois que j’écris comme je fais l’amour, au fond !
À suivre…
Pour retrouver Zeppo :
https://simplement.pro/u/Zeppo