Cris, gémissements, châtiment

Les garçons adorent les amantes donnant de la voix…

Episode de « Dialogues Interdits », collection de petites histoires complètes uniquement constituées de dialogues…

Le must du must pour moi, c’est quand la fille crie. Pas quand elle gémit, plutôt quand elle donne de la voix à en faire trembler les murs. Quel pied ! Quitte à ce qu’on l’entende.

— Tu crois pas qu’il y a beaucoup de simulatrices ?

— On le dit. J’ai dans l’idée que les filles que je fréquente n’en sont pas. Maintenant, les mecs qui fréquentent des simulatrices le prétendraient aussi. J’espère être bon amant et les faire crier pour de vrai !

— Crier pourquoi pas. Ça peut aussi jouer des mauvais tours. J’en sais quelque chose…

— Raconte !

— C’était ma première année en tant qu’étudiant. Une petite piaule rien que pour moi, t’imagines ? Minuscule et mal éclairée, mais je m’en foutais bien. Dès le premier jour je me suis mis en quête d’une fille à ramener.

— Et t’en as ramenées ?

— Mes débuts ont été très maladroits. Je pensais que c’était qu’une question de jours, en fait il m’a fallu presque deux mois de sorties. Au moins mes initiatives ont fini par payer :

ma première vraie copine était accro et disait jamais non.

Je voulais la baiser chaque jour à telle heure qu’elle venait toquer chaque jour à l’heure indiquée.

— Des filles comme on aimerait en rencontrer plus souvent !

— Pas sûr ! Attends la suite. Cette nana était une crieuse. Une vraie. Au début je la pensais un peu exhibitionniste, en fait non. C’est tout juste si elle se rendait compte de son barouf : elle était dans son monde, très spontanée. Elle vivait un peu la baise comme une hypnose, le lendemain elle était plus certaine du détail. Je m’étais aussi trompé sur un second point : je pensais qu’elle avait de nombreux amants au compteur, en fait elle avait démarré sa vie sexuelle il y a peu. D’après ses dires un seul mec avant moi, et je pense vraiment qu’elle a dit vrai. Qu’elle crie beaucoup, ça a faussé nos jugements.

— VOS jugements ?

— Oui, le mien comme le sien. Elle a cru que j’étais un amant prodigieux, et j’ai cru que j’étais… un amant prodigieux. Et c’est pas le pire ! Car les murs étaient fins. Chaque soir, plusieurs étudiantes, seules dans leur plumard, l’entendaient.

Et ses cris étaient trop excitants. Plus d’une s’est caressée en l’écoutant, et a fantasmé sur nous.

Du coup, plusieurs se sont mises à fantasmer sur… moi.

— Bingo !

— En principe ! Effectivement les semaines suivantes j’ai comme par hasard fait connaissance avec toutes les filles de l’immeuble.

— Que t’as pu avoir ?

— Pour trois d’entre elles, oui.

— L’une après l’autre ou en même temps.

— Chacune un soir différent, autrement j’aurais pas pu. Et alors là… aïe aïe aïe ! J’ai été rattrapé par la dure réalité. Aucune n’a joui, aucune n’a crié. C’est tout juste si je suis parvenu à les faire gémir, et en donnant grave de ma personne ! Quand ma copine revenait me voir et qu’elle en croisait une, on la regardait avec l’air de dire « Y t’en faut bien peu ! ». On s’est séparés un mois après… puis revus un an plus tard. Elle s’était aperçue depuis que j’avais pas été si bon amant…

— Ouch ! Rude ! Et cruel…

— Les pires échecs peuvent être utiles. Après en avoir fait une bonne grosse dépression, je me suis mis à m’améliorer. A bosser mon endurance, lire des conseils sexo… Aujourd’hui tout va mieux. N’empêche, depuis j’ai tendance à fuir les nanas qui crient.

— Les fuis pas, présente-les-moi !


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