Une jolie inconnue frappe soudain à la porte…

Lucas attend son exécution, qui aura lieu le lendemain. Pour une raison que l’on ignore encore, une jeune fille a décidé que sa dernière nuit serait des plus particulières…

Extrait de « Ange contre Démon », une histoire de mal, de bien et de rédemption…

 

Un tueur en série seul et attaché n’a rien d’autre à faire qu’attendre, attendre et attendre encore. Se remémorer ses meurtres n’est même pas source de félicité : ce qu’il aime c’est en commettre toujours de nouveaux. Autrement il n’en commettrait pas tant, un unique crime lui suffirait et il se le repasserait en boucle jusqu’à la fin de ses jours. Tout méfait est jouissif, puis, une fois la jouissance passée, c’est comme une drogue : on veut ressentir de nouveau cette sensation, et on a hâte de mettre en place le prochain crime. Il le savait, il ne se serait jamais arrêté et il était logique qu’on le recherche, qu’on l’enferme et le condamne.

Lucas n’en voulait pas à la justice, et n’avait en lui ni angoisse ni tristesse. Surtout, il s’ennuyait. C’était à la rigueur le seul inconvénient réel. Les heures qui passaient et le rapprochaient de l’exécution ne lui faisaient pas peur. Il allait disparaître, c’est tout. Comme tout le monde. Un peu avant ou un peu après, quelle différence ?

Puisqu’il ne pouvait plus tuer sa vie n’avait plus aucun sens.

Commettre était son moteur, sa raison d’exister. Pourquoi ? Il n’en savait rien, c’était comme ça. En finir était la meilleure solution, la plus raisonnable… Vraiment, il comprenait la justice. N’ayant jamais cru en l’au-delà, il se voyait simplement rejoindre le néant. Le même état qu’avant sa naissance, le plus confortable de tous. Désormais dans l’incapacité de toute action, il avait hâte d’en finir. Et en connaissait une qui en avait tout autant hâte que lui.

Quelle pièce vide ! Si au moins une mouche pouvait voler, ce serait toujours quelque chose à mater. Ah non rien à faire, quel ennui… quel ennui…

 

Soudain…


Un cliquetis se fit entendre. Puis un second, et un troisième. Des sons caverneux résonnaient à travers cette pièce trop grande et trop vide. Il faut dire que les loquets étaient conçus pour résister à des attaques de béliers, et qu’un simple déverrouillage demandait de la force.

On sentait que la personne s’y exerçait avec difficulté :

chaque verrou était ôté lentement, à grand-peine.

Ce ne pouvait donc être un flic de garde. Quant à l’inspectrice, elle devait avoir déserté les lieux depuis longtemps, et puis elle était plus forte que cela. Après tout, peut-être était-ce le diable lui-même qui venait le féliciter. Ou le punir ? A supposer que le personnage existe, Lucas aurait plutôt pensé le voir une fois la corde au cou, pas avant. Encore que pour ces êtres, vivant d’éternité, quelques heures ne changent rien.

 

Ce ne fut pas une entité de lumière qui apparut. Ni un bipède rouge doté de sabots et d’une queue fourchue. Cela aurait été étonnant d’ailleurs, le diable revêtant toujours une autre apparence, à ce qu’on disait. Même celle d’une petite jeune fille menue, comme celle qui venait d’entrer ? Non. Downest fut persuadé que l’apparition n’avait aucun lien avec Satan. Il le sentit dans les yeux de cette drôle de fillette. Dans l’atmosphère également, qui n’avait pas dégagé d’odeur rance ou d’électricité, mais au contraire un doux parfum.

La simple apparition était inespérée :

tunique près du corps, formes roulées et moulées,

en voilà une qui avait tout pour elle.

 

(…)

 

Autre extrait, un peu plus loin dans l’histoire…  Eh non ! La jeune fille qui vient d’entrer en petite blouse blanche moulante n’est pas du tout une infirmière comme une autre. Pourquoi donc est-elle vêtue comme dans un fantasme masculin ? Aurait-elle emprunté la tenue de sa mère, aurait-elle volontairement pris la taille en dessous ? Lucas, meurtrier solidement sanglé, n’en crois pas ses yeux…

 

— Merde alors. Un médicament à me faire prendre ? Une piqûre ? Quel intérêt qu’on s’occupe de ma santé maintenant ?

— Non monsieur, rien de tout cela.

— Qu’est-ce qu’on me veut encore ?

— Rien de spécial. Je voulais vous voir.

— Quoi !? Et qui t’as laissé passer ?

— Le policier de garde.

— T’as encore le goût de son sperme dans la bouche ?

— Pour être honnête, j’aurais vraiment cru devoir faire quelque chose dans ce genre. Mais… un dialogue a suffi. En fait je suis tombée sur un chrétien convaincu.

— Un chrétien… et alors.

— Un chrétien baptisé, qui a fait sa confirmation et va à l’église chaque semaine.

— Tu m’en diras tant.

— Je lui ai expliqué qu’avec moi, si je vous parlais, peut-être qu’il y aurait une chance. Une chance pour vous. Une chance de vous déposséder. De vous faire éviter l’enfer, vous comprenez ?


La situation était si incongrue que Downest lui avait parlé avec naturel. Surtout afin de se montrer fort et adroit en toute circonstance. Mais là, malgré tout, il restait bouche bée. Et en ressentit une sorte de complexe.

Complexe de se voir comme

mené en bateau par cette fille, lui attaché, elle libre.

En cette posture, n’importe qui pouvait avoir n’importe quel avantage physique sur lui. Cela l’insupportait. Passe encore pour les gardiens. Mais elle ! Elle qu’un coup de vent aurait emporté, c’en était vraiment trop. Et voilà qu’à présent elle le laissait comme interdit. Finalement, la scène était si absurde qu’il éclata de rire.

— Il n’y a rien d’amusant, reprit-elle. L’enfer est un endroit horrible. On peut y échapper avant le tout dernier moment, mais après si on n’a pas su retrouver la paix, c’est trop tard. En tout cas c’est ce que j’ai cru en comprendre. En tout cas j’aimerais vous en sauver.

Elle le fit rire de nouveau. Cela eut pour effet de lui redonner des forces, comme s’il avait repris le dessus par la voix. Celle-ci emplissait tout l’espace, plus encore que le bruit précédent le cliquetis. C’était bien entendu symbolique… attaché tel qu’il l’était, Downest restait aussi inoffensif qu’un nouveau-né.

— Et ce maton pense que tu peux me faire éviter l’enfer !

— Je lui ai dit qu’il fallait essayer une dernière fois. La porte est refermée, il n’y a plus que nous. La pièce est même insonorisée, il viendra ouvrir que si je toque. Autrement il nous laissera ici jusqu’à demain matin. L’échange pourrait être long… Souvent, c’est dans les derniers instants qu’on retrouve la paix. Il suffit de retrouver la paix pour être sauvé.

— Je croyais que c’était le remord ? La demande de pardon et tout ?

— La paix, le pardon… c’est pareil.

— A d’autres, ma petite. Essaye pas de me faire marcher, je sais exactement qui tu es.

 

Et il la fixa de ce regard de glace qui avait effrayé tant de victimes avant de passer de vie à trépas. L’effet fut inattendu : elle parut comme interloquée. Inquiète peut-être, terrorisée aucunement. C’était bien la première fois.

 

— Vous savez… et… que savez-vous ? Se risqua-t-elle, prudente et peu adroite.

— Que tu me racontes n’importe quoi. T’as rien d’une rédemptrice. T’es une minette qu’ose pas s’avouer qu’elle est fascinée par le sang et le meurtre, et qui me voit comme une espèce d’archange du mal. T’as suivi tout mon parcours, et à chaque descriptif d’une de mes tueries

ça faisait frétiller tes ovaires et durcir tes tétons.

Je suis sûr que chez toi tu collectionnes les journaux qui parlent de meurtres. Tu crois être une exception ?

— Ce n’est pas ce que vous croyez. Pas du tout.

— Non, t’es pas une exception. T’imagines pas le nombre de lettres que j’ai reçu de nanas de ta trempe. Et encore, sur cent excitées doit y’en avoir pas plus de deux ou trois qu’osent m’écrire.


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