Parfois Chloé est ainsi : elle dit oui. Puis regrette… Et c’est un peu tard. Mais à quoi vient-elle vraiment de s’engager avec ce garçon libidineux ?
Extrait de « En attendant d’être grande », ma saga littéraire contant l’existence sulfureuse de Chloé, de sa naissance à son âge adulte.
Que venais-je de dire ? Etais-je cinglée ? Je le connaissais à peine. Je l’appréciais sans être amoureuse de lui. Je n’avais pas envie de lui, n’ayant d’ailleurs pas du tout prévu de nouvelle relation sexuelle maintenant, si proche de ma première. Je m’étais même jurée de n’en avoir aucune de toute l’année. Moi, avoir ma deuxième fois tout de suite, avec lui ?
Je ne comprenais pas ce qui me prenait. Sans doute sa proposition était-elle trop touchante. Sans doute qu’une telle témérité se devait d’être récompensée,
ou encore que son gros bâton tout dur m’avait fait craquer,
à moins que ce ne soit ses cheveux bouclés. J’hésitais à faire marche arrière, quitte à lui fendre le cœur (ou plutôt lui casser les couilles).
En même temps, mes gestes faisaient tout le contraire puisque je le prenais par la main et l’emmenais derrière un buisson. Vu son style d’ado obsédé et bourrin, ça n’allait pas être bien beau à voir. Après tout pourquoi pas… Première fois délicate et gracieuse, deuxième fois l’extrême inverse ? A la rigueur c’était plus intéressant ainsi. J’eus presque la frousse.
Je le voyais se ruer sur mon pauvre petit corps telle une bête, me retirer juste le nécessaire pour me pénétrer sans avoir la plus élémentaire courtoisie de me mettre toute nue, triturer mes seins avec ardeur,
ne poser ses mains sur mon cul que pour rapprocher ma vulve
de sa bite déjà dressée, tout juste sortie du pantalon, testicules restés à l’intérieur.
Puis entrer d’un coup en un vagin n’ayant pas eu le temps de s’humidifier, prendre mes cris de souffrance pour des gémissements de plaisir, aller et venir comme un lapin en poussant des grognements de cochon pour éjaculer quelques secondes plus tard.
Vu sa maladresse et ses yeux écarquillés injectés de sang (sans rire c’est limite s’il n’avait pas la bave aux lèvres) je ne voyais pas comment ça pourrait se passer autrement. J’étais pourtant prête et consentante, crispée d’avance comme avant un tour de grand huit, comme si j’allais être littéralement passée à tabac. Le copain allait me plaquer au sol et m’écarter les cuisses avec toute la gaucherie dont un ado sous hormones était capable, Seigneur qu’est-ce que j’allais prendre.
Toi par contre, lecteur, lectrice, tu as déjà compris mon erreur. Je ne t’aurais pas fait toute cette description si elle s’était avérée juste.
Tous deux à l’abri des regards, accroupis, je restai sans bouger :
s’il devait y avoir coït c’était à lui de se lancer, quelle que soit la façon.
Allez hop vas-y mon grand, montre-moi ce que tu vaux !
Il s’approcha, m’embrassa. Me serra dans ses bras. D’abord de petits smacks, puis de gros baisers goulus avec la langue, qu’il n’arrêtait plus de tourner autour de la mienne. Pas hyper doué, pas déplaisant non plus, toujours aussi touchant. Je commençais à aimer tout en appréhendant la suite.
Sauf que… sauf qu’il n’y eut aucune suite. Il me câlina et m’embrassa un bon quart d’heure bien compté, puis se releva, ravi, un sourire angélique sur sa mignonne petite bouille, et on repartit. Il estimait vraiment qu’on venait de le faire. De faire l’amour.
Je soufflai. Ouf ! J’avais eu chaud. Je n’aurais pas à m’en remettre physiquement, ni psychiquement. Pas non plus à laver et repasser mes tissus, ni à devoir justifier des cheveux terreux. Ni à devoir cacher ma nudité pour masquer rougeurs et irritations. Si je m’étais laissée aller, j’aurais éclaté de rire. Mais d’un rire joyeux, pas d’un rire moqueur. Enfin si, un peu moqueur tout de même.
C’était super attendrissant. A fondre, tellement croquignou !
Pour lui on avait donc « fait l’amour ».
Comme quoi, même au cœur de ces années folles on trouvait encore des enfants comme lui. Encore aujourd’hui je me remémore l’anecdote avec grande émotion. Que de belle candeur ! Il avait de la chance, une autre fille ne lui aurait peut-être pas pardonné.
Je devenais plus tolérante : il y a peu, qu’il m’ait ignorée puis draguée, puis en ai regardé une autre pour ensuite revenir vers moi m’aurait rendue folle furieuse. Là, je trouvais ça de bonne guerre… J’étais du genre à faire pareil. Daniel n’était pas amoureux, juste attiré par toute jolie fille. Un garçon vraiment amoureux ça ne court pas les rues, et l’amoureuse que je suis sommeillait.
Je le pris tout de même à part, un instant, pour lui révéler ce que « faire l’amour » voulait dire. Autant lui éviter les futurs malentendus.
Il connaissait le principe du coït, seulement il croyait l’expression plus générique.
Presque de la poésie ! Presque seulement : Daniel n’était en rien un poète. Ce dernier fut tout retourné de comprendre que j’aurais été d’accord pour le faire avec lui. Frustré de ne pas avoir compris, de ne pas avoir saisi l’opportunité ? Pas nécessairement.
— Pas encore Chloé enfin… t’es bien trop jeune.
— Ah oui : « je » suis bien trop jeune… et toi alors, t’es un adulte peut-être.
— Justement : comment tu voudrais que ça fonctionne.
— Heu… un corps est dessiné pour ça.
— Pas à cet âge ! Impossible que ça marche. Ça te détruirait.
— Tu m’aurais fait vivre un cauchemar ?
— Physiquement je veux dire, t’aurais pas pu encaisser.
— Oui bien sûr, si c’est avec un homme. Mais avec toi, ou un autre de ton âge ! Enfin ! Tu crois vraiment que tu aurais pu m’esquinter ? Je veux pas te vexer mais… je pense que je pourrais faire entrer en moi le double de ton petit bout. Complexe pas ! Une fille grandit plus vite qu’un garçon. On est déjà formées comme des presque grandes alors que vous avez encore un peu des corps d’enfants.
L’échange était un peu cash mais ça méritait d’être dit. Chacun restait un peu orgueilleux malgré tout, chacun à sa manière.
Comme je l’avais prévu, Elo et lui se quittèrent sans que rien ne survint. Ils avaient déjà leur compte d’émotions, et lui, en prenant Elo plus moi, avait eu double ration.
Epilogue de l’épisode Daniel : contre toute attente, on revit le garçon deux week-ends plus tard. Il semblait avoir changé : moins timide, plus entreprenant, et aussi bien moins charmant. Cette fois, oui il était du genre à m’allonger pour me baiser, sans la moindre confusion possible.
Je gardai mes distances… et une fois encore n’existai plus pour lui. On ne pouvait plus lui laisser le maléfice du doute, dans son esprit une fille pas intéressée n’était pas intéressante. En voilà un qui n’avait pas du tout mérité de me sauter.
Plusieurs familles étaient de passage, et le hasard voulut qu’une petite tripotée de filles entre treize et quinze ans dormirent dans notre chambre. Je compris
dans les yeux du copain que pour lui ç’allait être un festival de coucheries.
Il tenta le coup avec chacune des six minettes présentes.
Six fois rejeté, il essaya, avec la force du désespoir, avec une de maxi onze ans (allons Daniel !) et n’obtint pas plus de résultats. Il faut dire que le Dany était suisse et venait en France pour la première fois.
Je suppose que là-bas on lui avait raconté n’importe quoi sur les françaises. Il avait tenté, obtenu ce qu’il voulait, et crut de fait que la plupart des nanas étaient prêtes à l’emmener derrière un buisson. Eh non Danou, tu avais juste eu la chance de tomber sur moi !
Tu aurais pu en profiter beaucoup, beaucoup plus, tu as préféré quelques gentilles pelles sans même me peloter ou me mettre un doigt, c’est ainsi. Pourquoi pas ? Je ne t’en veux pas, tu t’en veux toi. Je le sais ! J’aurais pu être ton unique coup, je fus ton unique baiser.
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