Souvenirs supposés de maternité

accouchement

Parmi les souvenirs d’enfance, certains sont trop anciens pour que l’on puisse s’en rappeler. Pour Chloé, qu’importe… lorsqu’elle ignore, elle se fie aux rumeurs et à son imagination…

Il paraît qu’à ma naissance, ma mère a poussé comme un cri d’extase qui a retenti dans toute la maternité. La légende dit que de mémoire de sage-femme, on n’avait rien entendu de tel depuis l’an quarante. Certains auraient cru à un hurlement de douleur, d’autres à une partie de jambes en l’air entre un docteur et une infirmière. Ça se fait plus souvent qu’on ne le pense, dit-on également. Faut dire, aussi petite que j’étais, j’ai dû me frayer un chemin en repoussant sacrément les parois. Même un acteur X n’aurait pu reproduire ne serait-ce que la moitié de mon exploit. On dit alors que la mère oscille entre plaisir et souffrance. Beaucoup en souffrent, certaines en jouissent. Ça se sait peu : logique, c’est peu avouable. Il fut un temps où l’on pensait qu’un accouchement sans douleur était mauvais signe. Si on reconnaissait davantage le plaisir qu’il peut y avoir à accoucher, les futures mères n’auraient pas si peur. Je pense vraiment que maman en a joui d’une façon ou d’une autre, car à chaque fois qu’elle en parle ses yeux brillent. Et je sais qu’il n’y a pas uniquement le bonheur d’avoir donné la vie dans ces yeux-la.

Malgré ces « certitudes » il m’est difficile de démêler le vrai du faux. Je préfère ne pas savoir et là encore, imaginer. Comme j’aimerais que ce soit la vérité. Vers mes huit neuf ans, je rejouerai parfois la scène, le soir dans mon lit. Moi dans le ventre de maman, poussant doucement, me faisant toute petite. Et maman sentant monter la pression, la souffrance disparaissant peu à peu pour se transformer en joie au moment de l’expulsion. Venir au monde par une extase, quelle belle entrée en scène. Signe du destin, qui sait. J’espère que ça n’en a pas fait un accouchement incestueux. Papa craignait des complications. Quand on connaît toutes ces histoires autour de la contrainte de l’accouchement, on comprend. Et tout ça à cause de quoi ? Tout ça à cause d’une jolie Eve, inconsciente de sa nudité au moment des faits et à l’instant du méfait, croquant, séduite par le serpent, dans la pomme interdite. Un serpent, pourtant… tu parles si c’est séduisant. La Genèse présuppose que toute femme serait excitée à la vue d’un animal à forme pénienne. C’est depuis, dit-on, que les mamans sont condamnées à souffrir lors de la mise à bas. La mienne ne devait pas connaître ce chapitre.

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Pour en lire beaucoup, beaucoup plus…
En attendant d’être grande, Partie 1, sur Google Play / Kobo Books

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