Orgie or not orgie

Les soirées des jeunes filles sont parfois chaudes…

Episode de « Dialogues Interdits », collection de petites histoires complètes uniquement constituées de dialogues…

 

— Je ne t’ai plus vue, à partir d’un moment. Tu étais où ?

— Tu n’as pas remarqué un garçon qui avait disparu aussi ?

— Il y avait trop de monde à cette soirée. Enfin, c’en était un que je n’avais pas remarqué.

— Pas étonnant, on n’a jamais eu les mêmes goûts en matière d’amants. Tant mieux d’ailleurs.

— Encore que ! On aurait pu partager davantage de plans côte à côte.

— Ça nous a pas empêché de le faire, mais sans trop mélanger. Par exemple, je n’ai jamais eu envie de sucer une bite que t’étais en train de sucer. Même en matière de queues on est différentes. Toi les épaisses, moi les longues.

— Toi aussi tu t’es éclipsée avec un mec, non ?

— Oui, bien plus tard que toi mais oui.

— Qui ?

— Je connais même pas son prénom. Ou alors je me souviens plus.

— Je l’ai oublié aussi, volontairement car je savais qu’il m’en avait donné un faux. Un flic, ou de l’éducation nationale, je suppose.

Pour toi aussi c’était ta première vraie partouze alors, hier soir ?

— Je ne sais pas si on pouvait appeler ça une partouze.

— Même chez les adeptes du genre tout le monde serait pas d’accord. Pour certains, partouzer c’est tous festoyer dans une grande pièce, puis chacun part à deux, à trois ou plus dans des petits coins, ou des pièces voisines.

— Ça, c’est ce qu’on a fait nous.

— C’est ce que tu as fait toi avec X, c’est ce que j’ai fait moi avec Y. Les autres, on n’en sait rien.

— Tu es naïve.

— Je sais de source sûre qu’il y a au minimum deux filles qui n’ont pas du tout couché.

— Les filles les plus libérées n’aiment pas forcément tout raconter.

— C’est pas dans les mots que j’ai deviné. C’est dans le regard, le sous-entendu.

— Tu sais reconnaître le regard d’une fille qui a pas baisé ?

— Oui, pour moi il est très parlant.

— Je pense pas qu’on ait été les deux seules à faire des trucs.

— Je pense pas non plus. Seulement, combien ?

— Et surtout, à partir de combien on aurait pu appeler ça une partouze.

— Pour d’autres adeptes, cette pratique est du sexe de groupe. C’est-à-dire tous dans une pièce, une seule et même grande pièce, bien au milieu dans la lumière et hop aimez-vous les uns les autres. Tu vois passer des couilles, des glands, des seins et des minous sous ton nez, derrière, devant toi. Et tu choisis ce que tu veux faire de ton sexe, de ta poitrine, de ta bouche et du reste de ton corps. Tu peux y aller à fond ou juste un peu.

— Ou juste regarder ?

— Ça, c’est encore une scission. Certains pensent que pour une partie digne de ce nom, chacun doit être dans le coup. D’autres que chacun peut regarder OU participer. Et ceux qui pensent qu’une partouze consiste à une dispersion dans plusieurs pièces considèrent que tous dans la même pièce porte un autre nom : une orgie. Quelle bataille de termes !

— Je pensais qu’une orgie c’était juste de la bouffe et de l’alcool à gogo.

— L’un n’empêche pas l’autre. Les orgies viennent de la vieille Rome. Ils se réunissaient en groupe pour de la bouffe et de l’alcool, et c’était prétexte pour ensuite passer à la baise.

— Tout ça n’a pas tellement changé…


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