Episode de « Dialogues Interdits », collection de petites histoires complètes uniquement constituées de dialogues…
En principe un papa Noël, ça ne baise pas. Mais…
Episode de « Dialogues Interdits », collection de petites histoires complètes uniquement constituées de dialogues…
— Vraiment !?
— Parole.
— Fiouuu… ben ma louloutte ! Y’a pas à dire,
découvrir que le Père Noël existe pas en le surprenant dans le lit de ta mère, c’est radical.
— Le pire c’est que derrière la barbe blanche et le bonnet rouge, c’était pas mon père mais le voisin. Si encore mes parents s’étaient tapés un délire déguisement, je m’en serais remise.
— Oui. Entre légitimes, tout fantasme, même idiot, est pardonnable. Et si tu avais pas reconnu ce voisin, t’aurais pu continuer à y croire.
— Bof…
— En te disant que papa noël était juste un chaud lapin, non ?
— Impossible ! J’avais toujours vu le personnage comme un modèle de sagesse et de morale. Toute l’année je m’efforçais de pas faire trop de bêtises et de bien obéir par crainte du jugement dernier… enfin, du jugement de fin décembre. À mes yeux, on ne pouvait pas tricher avec lui : il voyait tout, savait tout !
— Tu le considérais comme un dieu.
— Un modèle tel que lui, attrapant maman à quatre pattes ! Il ne pouvait qu’y avoir mensonge sur le produit.
— Tu t’es pas dit que c’était un faux Père Noël ?
— C’était le même qui venait depuis que j’étais toute petite.
— Remarque, de mon côté la révélation fut encore pire.
Vers mes dix ans, son image s’est mise à me faire fantasmer.
— Tu y croyais encore à dix ans ?!
— Oublie pas que j’ai connu l’époque sans mobiles et sans Internet. À la campagne, on pouvait y croire jusqu’à douze ou treize.
— Il paraît que dans certains villages, ils la jouaient à fond : traîneau, rennes… De quoi rendre la légende crédible.
— Pas dans le mien. À la maison c’était comme un peu partout : je m’endormais le soir, et hop le matin il était passé. On ne se compliquait pas la vie plus que ça ! C’était à la fois super excitant et horriblement frustrant. Je faisais tout pour rester éveillée jusqu’à l’aube, et je finissais toujours par me faire avoir par le sommeil. J’étais si tenace que maman me mettait un somnifère dans mon bouillon du soir : elle me l’a avoué que l’année dernière, la salope.
— C’était pour ton bien. D’autant que tu fantasmais sur le Père Noël, alors mieux valait pas le rencontrer.
— C’est son absence qui m’a fait tant divaguer. Je rêvais qu’il vienne me baiser : fantasme classique ! J’en rêvais encore plus que des cadeaux. J’ai fini par le lui écrire.
— Parce que c’est possible, ça, d’écrire au père Noël ?
— Je connais même son adresse par cœur : sept allée des nuages, pôle nord. En fait, c’est un service spécial de la poste qui ouvre chaque année. Toutes les lettres d’enfants avec « père Noël » sur l’enveloppe sont envoyées au même endroit, et sûrement pas au pôle nord. Ce sont des employés qui sont chargés de répondre.
— Tu lui as écrit une lettre classique, ou une chaude ?
— Je lui ai détaillé ce que j’aimerais qu’il me fasse. Que
mon plus beau cadeau serait qu’il laisse le sapin et vienne dans ma chambre… que j’y serai sans chemise de nuit, exprès pour l’occasion…
que je veux sentir les poils de sa grosse barbe frotter contre mon cou, que j’avais été sage douze mois durant pour mériter d’être pas du tout sage au lit avec lui. Je lui ai même dit que j’échangeais tous les jouets contre sa présence ! Et j’ai dessiné des bites au verso.
— Voilà qui est… très très particulier. Jamais le service avait dû recevoir un courrier pareil.
Pour en lire beaucoup plus et soutenir mon travail, procurez-vous mes eBooks sur Google Play ou KoboBooks.
– Pour recevoir gratuitement mon eBook « Sex Boxing », c’est par là ! –