Les parents de Chloé, qui s’était disputés, tentent une réconciliation au cours de vacances familiales…
Extrait de ma saga littéraire « En attendant d’être grande », ou le journal intime d’une aventurière de sa naissance à son âge adulte…
Je tiens à ce qu’on fasse tout à trois. Repas, plage, sorties, ballades. Mais je ne sais pas faire de miracles. Les jours passent et de plus en plus, je ne suis qu’avec l’un ou l’autre, rarement les deux à la fois. Et quand on est tous les trois ensemble, c’est presque pire : c’est comme si on était trois à être seuls, chacun séparé des deux autres. La distance se creuse. Entre papa et maman, ce qui était déjà un fossé devient un abîme.
Unique avantage, quand je suis à la plage avec maman et qu’il n’y a pas trop de monde, j’ai le droit de virer serviette et maillot pour aller nager, à condition d’y aller en courant, de revenir en courant et de me couvrir aussitôt. À condition aussi qu’on s’installe tout près de l’eau. Ce qu’il ne faut pas faire pour quelques bouts de bien-être et de liberté ! Je n’aurai rien de plus malgré mes tentatives, il faudra m’en contenter. Me reste le bonheur de pratiquer brasse et crawl, plonger comme une sirène, amie de la mer.
En soirée l’eau est opaque, en journée les rayons la rendent claire. Des garçons viennent nager près de moi, voire autour de moi.
Les rares fois où je peux nager sans rien, ça les rend dingues.
C’est fou, dès qu’Eve est à l’eau tous les mâles de la plage de ma tranche d’âge semblent instantanément au courant. Ils ont un véritable sixième sens. De nouveau, je ressens ce doux frisson d’être une sorte de proie. J’invente tout un tas de petits jeux savoureux. Le mâle approche, je m’éloigne un peu, puis reviens l’air de rien. Il cherche à passer à côté de moi pour me mater, hop la sirène plonge.
Je plonge désormais très bien. Si ça se passe juste à côté du garçon, c’est un beau cadeau car il a le temps d’apercevoir une belle intimité de ma nudité. Car si l’on peut masquer sa peau lorsqu’on est dans l’eau, on se trahit dès qu’on plonge, le corps basculant laissant apparaître toutes les fesses.
Vu tous les mâles qui me regardent de loin sans oser venir me voir, ça vaut bien cette récompense.
Selon l’axe, le garçon peut même avoir droit à un gros plan sur la fente, même subrepticement. On dirait que c’est ce qui plaît le plus, quel dommage. La vraie beauté d’une fille n’est-ce pas de la voir entièrement, ondulant sous l’eau ?
Celui qui aurait eu un tel regard serait devenu le garçon de mes rêves. D’accord, peu d’entre eux ont des masques et l’océan n’est pas si clair. N’empêche, je trouve qu’une telle vue, même un peu lointaine et floue, vaut mille fois mieux qu’un détail anatomique, si capital soit-il. Enfin, c’est leur affaire et ça ne me freine pas pour autant. À leur décharge, n’ayant pas pleine liberté maternelle je n’ai pas le loisir de leur offrir une panoplie de représentations bien plus grande…
Maman veille, je ne peux tout me permettre. En attendant, je joue avec celui qui ose s’approcher… Je plonge, émerge derrière lui à cinq ou six mètres. Puis je repasse pas trop loin et vois s’il s’approche de nouveau. Bref, je prends un malin plaisir à échapper à mon prédateur comme je l’entends… Le tout sans donner l’impression de le faire pour lui, je fais comme s’il n’existait pas.
Les filles sont très fortes pour ça : plus elles vous ignorent, plus vous les accaparez.
Du moins c’est le cas pour le type de filles que je suis. Cet « air de rien » qui dit tout, je le développe beaucoup en ce séjour. Voilà bien un talent qui me servira souvent par la suite.
Aucun gars de mon âge ne sait épouser l’eau comme moi et j’en suis très fière. Parfois, j’ai cependant affaire à un plongeur, ce qui rend le jeu encore plus amusant. Lui réapparaît à deux mètres, je disparais puis émerge à cinq mètres, il disparaît de nouveau pour réapparaître.. c’en est presque de l’art. On se croirait dans un documentaire animalier « l’humain cet inconnu » montrant un rite nuptial. Ceci dit, c’est un rite nuptial incomplet car je ne me laisse jamais séduire totalement.
Pas question de parler autrement qu’avec le corps et les yeux, et aucun contact tactile. Maman est là, je n’ai pas l’âge, puis même si je souhaitais aller plus loin je ne pense pas que le mâle apprécierait. Mon intuition me dit que c’est l’âge du « ignore-moi je te suis, cherche-moi je te fuis ».
Le garçon ne souhaite pas réellement de flirt, encore moins de sexe.
Ce qu’il veut, c’est poursuivre un rêve. C’est aussi une manière de se faire la main pour plus tard.
Passer de la serviette à l’eau est un petit jeu qui m’amuse bien. Certains, notamment ceux qui me rejoignent à la flotte, ont l’œil vif et me happent du regard, aussi court soit la distance me séparant de la mer. C’est tout un petit spectacle que j’offre selon mes désirs. Je peux nager une minute à peine et revenir près de maman pour remettre la serviette autour de la taille, ou rester immergée bien plus longtemps.
La petite sirène courant sur la plage peut donner une seule représentation, ou bien une dizaine d’affilée si ça lui chante. Maman peut rien dire, elle a dit oui. Pas idiote, elle a saisi le sens de mes représentations. Elle soupire. Lorsqu’on reste jusqu’au soir maman et moi, tout devient plus aisé. On ne distingue plus que des silhouettes, tout le monde pourrait être nu sans que qui que ce soit ne s’en rende compte. Je me plais à imaginer que c’est le cas. Là, je peux rester libre en regardant briller les premières étoiles. Je prends froid, tant pis, le vent frais sur ma peau est trop agréable pour m’en passer. Je me blottis contre maman en regardant les constellations, c’est le pied.
Pour en lire beaucoup plus, RDV ici. Mes livres offrent des heures de lecture et soutiennent mon travail.
– Pour recevoir gratuitement mon eBook « Sex Boxing », c’est par là ! –