Ne faites pas l’amour à la maison quand les filles sont là…
Extrait de ma saga littéraire « En attendant d’être grande », ou le journal intime d’une aventurière de sa naissance à son âge adulte…
On s’approche à pas de loups : eux peuvent faire craquer le plancher tant qu’ils veulent, nous pas. Des bruits bizarres nous parviennent, qui moi-même me surprend. Seul Léon fait du boucan, la maman semble ne respirer que par le nez, émettant parfois un son étouffé comme si elle était bâillonnée. Je glisse un œil par l’entrebâillement de la porte, pas bien fermée.
Les corps semblent entremêlés sous les draps, de-ci de-là un bout de chair dépasse.
Le tableau est confus, c’est à n’y rien comprendre. Sous le drap, ce qui semble être la tête de la maman est au niveau du bassin du Léon. La tête ne cesse de bouger, comme pour approuver sans arrêt.
Puis les draps se chiffonnent dans tous les sens et ils semblent passer à autre chose. Ma copine glisse un œil à son tour, lorsqu’elle revient l’œil est tout rond, on dirait qu’il s’est agrandi. Je jette un dernier regard impudique et distingue la maman de Clarisse toute décoiffée et à moitié désapée sous un Léon grognant comme un ours. Il bouge sur elle comme s’il l’attaquait, ne cesse d’entrer et sortir, lui dit des mots qu’on n’arrive pas à bien entendre. C’est beaucoup, beaucoup moins beau qu’à la télé. Clarisse me chuchote qu’elle n’a plus faim, que le gâteau peut attendre et que somme toute on sera bien mieux chez moi.
Une fois dans mon innocente chambre d’enfant, je console ma copine avec des biscuits et du lait chaud, telle une mère. En fait, je suis aussi perplexe qu’elle. Il est vrai que Clarisse et moi, depuis qu’on parvient à regarder la télé tard le soir sans se faire attraper on adore y voir les scènes d’amour…
du simple baiser jusqu’aux corps nus s’enlaçant.
Dans ces moments-la on dirait une sorte de danse de couple, un rituel amoureux emprunt de majesté, tendre et excitant. Là, on se serait plutôt cru dans un des documentaires animaliers qu’on regarde en journée. Normal lui dis-je, c’était en journée, peut-être que le jour les humains font ça comme des bêtes et la nuit comme des dieux. Je ne crois pas à ce que je dis et cela se voit.
Clarisse ne voyait pas Léon ainsi, d’habitude si doux et si gentil. Il n’avait donc rien d’autre à faire que d’entrer et sortir de sa mère violemment sans se décider à rester à l’intérieur ou l’extérieur. C’est toujours comme ça avec les hommes lui rétorquais-je, maman dit qu’ils ne savent jamais ce qu’ils veulent. Pour finir, ma copine était surtout déçue de voir que sa mère faisait cela aussi mal. « Tes parents ont dû faire l’amour beaucoup mieux pour te réussir aussi bien », finis-je par lui dire.
Clarisse se fend de son joli sourire et se blottit contre moi, touchée du compliment qui bien que sincère tenait surtout du trait d’esprit. Inquiètes, nous l’étions tout de même un peu. Inquiètes à l’idée qu’un garçon cherche à nous faire un jour des trucs pareils. Franchement, ils n’avaient pas tant l’air de se faire plaisir que d’assouvir une sorte de besoin pressant. Clarisse et moi, on achève le paquet de biscuits en se demandant si on ne va pas devenir nonnes.
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