Ils sont ensemble, la nuit tombe et une atmosphère étrange règne…
Extrait de ma saga littéraire « En attendant d’être grande », ou le journal intime d’une aventurière de sa naissance à son âge adulte…
Charlie était près de nous. On échangeait quelques mots, discrètement, yeux dans le vague. En chacun de nous trois, un volcan suppliait de se mettre en éruption. Je sentais notre Charlie tout autant en émoi. Et, plus nous étions en émoi, plus nous étions calmes en apparence. Seulement moi, les ondes que l’âme dégage, je savais désormais les repérer. Les miennes comme celles des autres…
Il se faisait vraiment tard. Certains ados étaient partis se coucher, d’autres s’était scindés en petits groupes pour aller discuter ailleurs. Ça parlait moins fort, certaines paupières se fermaient. Dans le coin de Tom, j’entendais des rires et chuchotements qui devenaient coquins. Je n’en étais pas très à l’aise. Charlie et Clarisse ne bougeaient toujours pas. Décidément, c’était à moi d’agir. Alors que j’allais m’exécuter, Charlie se leva avant moi. Il se plaça derrière nous, posa ses mains sur nos épaules et nous susurra :
« Je viens de ressentir des vibrations dans le sol. Ce sont des pas de dragons. Il y a toute une armée qui approche. Ils veulent notre peau. Mieux vaut s’enfuir sur la pointe des pieds ».
Je me demande s’il ne nous vit pas frissonner de concert. Si, il me semble que ça se vit à l’œil nu. Léger tremblement, souffle court, duvet qui se hérisse… « Tu n’as pas envie de combattre ? », répondis-je, gentiment mutine. « J’ai assez combattu pour aujourd’hui. C’est l’heure du repos du guerrier ». Les demoiselles suivirent leur chevalier. Elles lui avaient été offertes par le roi en récompense de ses services. On n’aurait vraiment pas dit deux petites pucelles terrorisées (enfin, il faut juste retirer le dernier mot). On se dirigea vers le Home collectif, et à chaque pas nos pieds foulaient un tapis de braises.
Il tira l’épée de bois accrochée à sa ceinture et avança prudemment, observant à droite à gauche. Nous nous cachâmes derrière lui, faisant mines d’être apeurées. En réalité, jamais de notre vie nous n’avions été si peu apeurées. Au contraire, à ses côtés une armée de dragons aurait attaqué pour de vrai qu’on en aurait même pas été effrayées. Dès la porte franchie, Charlie sentit grandir le danger.
L’atmosphère empestait le dragon… l’un d’entre eux était-il déjà présent ? Nous étions tant dans le jeu qu’on crût entendre un grondement au loin. L’aventure se poursuivit dans les escaliers, puis le couloir.
Toujours blotties contre Charlie, pour rien au monde nous n’aurions quitté la chaleur de son corps.
Flottement. Je crois qu’il eut un doute. Comme si le jeu devait s’arrêter là, qu’il ne devait pas aller au bout de l’amour qu’il nous portait, que nous lui portions. Amour. Ce mot, j’en connaissais dorénavant le sens, et ce n’est pas un hasard si je l’emploie aujourd’hui. Charlie n’avançait plus, et semblait ne savoir que faire. Ah non, plus un pas en arrière. Pas question de le laisser nous dire bonne nuit et d’aller se coucher. Il avait voulu nous enlever, nous étions désormais à sa charge.
« Charlie, faut que tu t’occupes de tes princesses. On se sent pas en sécurité, on est mortes de peur. Tu nous as sauvées des dragons. Tes désirs seront les nôtres ». En fait, ses désirs étaient déjà exactement les nôtres.
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