Dans une communauté hippie, facile de trouver des modèles pour du croquis de nu…
Extrait de ma saga littéraire « En attendant d’être grande », ou le journal intime d’une aventurière de sa naissance à son âge adulte…
L’après-midi, je me rendis à l’atelier croquis de modèle vivant, sans trop savoir ce que c’était. La seconde expérience m’y attendait, et le nom de l’activité aurait d’ailleurs dû m’en donner un indice. Les chaises et chevalets furent installés en cercle, au centre on posa des caisses, un tabouret et un coussin. « Qui veut commencer ? », demanda Robert, l’animateur de l’atelier, un vieux retraité.
Car oui, chacun serait tour à tour modèle et peintre. Stéphanie peint à mes côtés… on se débrouillait plutôt pas mal. Être modèle n’était pas obligatoire, personne ne refusa. Pour tout dire, je me demande si ce n’est pas un peu le rêve de tout un chacun, d’être ainsi dessiné par une douzaine de mains.
Les poses étaient libres, le nu de rigueur, et je fus étonnée d’apprendre qu’il l’était tout autant dans n’importe quel cours de modèle vivant, même dans les écoles d’art. Tout ne pouvait être spécifique aux Trois Chèvres… si ce n’est cette particularité de n’avoir aucun modèle attitré. Parmi les artistes en herbe : enfants, ados, adultes et personnes âgées. Un croquis durait quelques minutes, certains tenaient à prendre deux ou trois poses de suite. Venue vêtue, je n’avais pas songé à me déshabiller juste avant mon passage.
Lorsque ce fut à moi…
…j’eus le plaisir troublant de me mettre nue au milieu de tous les autres…
les regards m’étudiant déjà. J’aurais voulu danser, remuer des hanches et leur faire un strip-tease de beauté fatale plutôt que me dévêtir devant eux comme une petite fille. Puis, je pris la posture la plus gracieuse et angélique que je pouvais.
Les coups de crayon commencèrent, et je ressentis de nombreux frissons à être ainsi scrutée de la tête aux pieds par plusieurs hommes d’âges différents. De mon âge, de l’âge de mon père, de mon grand-père. Et ces yeux parcouraient tout mon corps, même mon sexe.
Ce fut une si belle expérience que lorsque la clochette tinta, sonnant la fin des croquis, je mourus d’envie de prendre une seconde pose, puis une troisième, et qu’il n’y ait plus que moi qu’on dessine.
Mais les premières minutes avaient été plus dures que je ne le pensais : ma posture était fatigante, j’avais tremblé, m’étais montrée maladroite. Inutile de leur imposer cela plus longtemps, et je revins me rasseoir à contrecœur. Avant de prendre mon tour, Stéphanie me chuchota en plaisantant: « c’est la seule façon que Robert a trouvé pour déshabiller les petites filles ». Elle fut mon exact opposé : ses poses étaient si sûres qu’elle resta durant quatre croquis entiers.
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