Si seul le poil se dresse, d’accord, mais…

Sept nouveaux épisodes de ma série littéraire Dialogues Interdits. En apéritif, un jeune homme ayant bien du mal à se contenir en certaines situations…

Détail vestimentaire

— Je rêve pas, là, frangin… tu viens bien d’enfiler trois slips !

— Et une taille en dessous encore bien.

— Tu aimes te torturer ?

— Non, c’est pas de gaîté de cœur je t’assure.

— Heureusement qu’y a que moi pour le voir. On est aussi basanés l’un que l’autre, un regard extérieur y verrait une préparation à un acte terroriste.

— Quel rapport ?

— Avant de se faire sauter, les mecs le font par tradition ou superstition je sais pas, pour protéger les parties au moment d’arriver chez Allah, un truc dans le genre.

— C’est vrai qu’on a des origines reubeus sans avoir reçu la moindre éducation muzz. Je le fais par rapport à Elisa.

Quand on flirte je bande trop ! Faut pas non plus que ça se voit.

La taille en dessous c’est pour ça : j’en ai une grosse, qui réagit au quart de tour : pour que ce soit à peu près invisible y faut que ça soit hyper compressé.

— Admettons, mais tu te mets en difficulté. Si elle te prend par la main pour t’emmener chez elle… Qu’elle se met à genoux, te baisse le futal et le slibard… si c’est pour en découvrir un autre en dessous, puis encore un autre ! Et en plus, une bite et des couilles compressées… Hem !


Miroir

— Je me demande bien pourquoi tu t’accroches autant à ce garçon.

— Simple ! Longtemps lors d’une rencontre je pensais avoir trouvé la perle rare. En fait c’était jamais la perle… et toujours l’huître.

— Et lui c’est enfin la perle plutôt que le mollusque ?

— Totalement différent des autres. En fait jusque-là en cherchant un garçon je me trouvais moi-même. Toujours un alter ego masculin ! Moi en mec ! Une timidité ressemblant à la mienne, un esprit un peu poète et angélique,

associé à une libido effrénée et certains désirs hors-normes.

Une âme aimant jouer sur les regards et les douces paroles, très sensible et pourtant ne se fâchant jamais… Bref ! Ça ressemblait à une déclaration d’amour…

— …Envers toi-même !

— Voilà. Rien à faire, on croit être altruiste alors qu’on reste individualiste. Même dans une partie de sexe à cinq, seule entre quatre garçons à leur donner tout ce qu’on peut, on reste égoïste et bien seule. Et seule avec un seul garçon, j’étais surtout dans une forme de…

— Masturbation ?

— Ça peut sembler étrange ! Mais oui.

— Et le nouveau alors ? Qu’est-ce qu’il a de si particulier ?

— Il est mon contraire absolu !


Conséquence fâcheuse

— Ah non alors ! Tu vas pas encore te faire un hot-dog !

— Quelle importance ? J’assimile tout… je grossis jamais d’un gramme et je suis sportif.

— C’est très mauvais pour le corps.

— Ecoute, tu te souviens ? Au début de notre relation, on s’était dit qu’aucun n’embêterait l’autre pour ce genre de trucs.

— Bon, d’accord. J’avoue. Mais essaye de comprendre ! Depuis quelques semaines, tu es devenu addict à la malbouffe.

Ton sperme est pâteux, un goût bien trop acre, une odeur rance.

Il est tout dégueulasse, de très mauvaise facture. Alors moi je veux bien continuer à te sucer mais pour ce qui est de la fin ça va être remis en question… … Eeeeh ! Oh ça va, t’es pas non plus obligé de jeter le hot-dog à la poubelle avec toutes tes bouteilles de coca, du calme !


En un instant

— Tu te sens mieux ?

— Oui. J’ai mis des jours à m’en remettre. Remarque, ça aurait pu être des mois ou des années !

— J’espère que le chauffeur chauffard sera condamné.

— Je pense qu’il va l’être. En perdant le contrôle de son véhicule, à vingt centimètres près il m’écrabouillait.

— Est-ce que c’est vrai ce qu’on dit ? Qu’on voit toute sa vie défiler devant soi ? Au moins les moments principaux, ou les meilleurs moments ?

— Oui et non. C’est trop rapide ! Tout ce qui a pu me passer à l’esprit ça a été une bite dans mon cul… Je serais partie avec une belle image !


Secret de réussite

— C’est vrai que t’utilises une partie de play-back pendant tes concerts ?

— Bien moins que les médias le disent ! Très peu en fait. Juste certains cris et intonations, tu sais les espèces de « Houh ! », « Oooh ! », « Ahou ! ».

— Pourquoi pas les faire en live ?

— Car y a un petit secret de fabrication peu avouable. Pour ces sons qui font ma marque de fabrique je me suis enregistrée en train de baiser dans un studio. Ce sont des sons orgasmiques ! Et j’ai toujours été très mauvais simulatrice. Voilà pourquoi ça plaît tant aux gens.


Timing compliqué

— Le problème avec ce mec : on a trop attendu avant de sauter le pas. Bien trop !

— Oui et non. Trop attendre c’est quand on se décide le jour où on doit se séparer, quand on a même pas le temps de baiser.

— D’accord, mais là tout s’est compliqué.

J’ai tant envie de lui que je jouis trop vite.

— Mieux vaut trop vite que…

— …pas du tout. Sans blague ! Sauf que moi sur ce point je suis comme un homme. Une fois que j’ai joui, j’ai joui.

— Tu peux plus rien faire ?

— Presque plus rien. Une seconde fois n’est pas exclue, mais maxi. Et encore, sans que le cœur… ni le corps, ni le cul y soient vraiment.

— Pas grave. Un mec tu fournis la matière première ça lui suffit.

— Pas lui ! Il me sent qu’à moitié à ses côtés et ça le bloque.

— Et tu peux pas du tout jouir un peu moins vite ?

— Impossible, il me plaît trop. Rien qu’à être embrassée dans le cou je gémis déjà.

— Qu’une solution alors : zéro préliminaire. Tu te mets nue, sur le lit, t’écartes, et hop il entre en toi direct. Ça sera un peu moins glam’, mais là au moins vous aurez une chance.


Doublage

— Pas possible, faut que j’arrête tous ces boulots où je dois doubler Smith Sandersens. J’en ai marre !

— Tu rigoles ! C’est une méga-star et il fait au moins un long-métrage et une saison de série par an. C’est la poule aux œufs d’or ! Tu peux pas imaginer le nombre de comédiens qui rêveraient d’être à ta place ! En plus ça attire grave les filles… non ?

— Justement, c’est bien ça qui me tue ! Elles m’approchent, séduction, je les attrape… et là je les surprends à…fermer les yeux. Tout en me demandant de leur dire des trucs, tout ce que je veux. Je pense que t’as saisi l’idée ?

Ce qu’elle aiment c’est s’imaginer baiser avec Smith.

Rien de plus ! Parfois je lis son nom sur leurs lèvres !

— Oui, bon. D’accord. Mais je vais te faire la même réflexion : si tu savais le nombre de mecs qui rêveraient malgré tout d’être à ta place, comédiens ou non…


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