Un souvenir d’enfance d’Agathe, petite bourgeoise, lorsque ses parents tentaient de la tenir à l’écart du petit gitan du quartier, qui n’avait d’yeux que pour elle…
Extrait de « Abri d’urgence », une histoire de bourgeoise et de sans-abris…
Du reste, leurs consignes étaient très claires. Je devais rester à leurs côtés quand on croisait un sans-abri, tout proche d’eux, et si je marchais seule je devais, au possible, changer de trottoir. Je respectais rarement cela, et nombreuses furent les œillades furtives échangées entre Jarod et moi. Parfois je donnais une pièce, pas souvent car on ne m’en confiait jamais beaucoup, et à cet âge on a beau être sensible on préfère encore s’acheter des bonbons.
Les grands yeux de Jarod m’intriguaient, je me demandais toujours ce qu’il enviait en moi. Etait-il séduit par ma vie d’abondance ou par ma propre personne ? Sans doute un peu des deux. Le soir il était souvent tourné vers ma chambre, située au premier étage et donnant sur son trottoir. J’étais alors partagée entre mon insouciance enfantine et la préadolescence qui s’éveillait.
Dans ma chambre je n’avais jamais été très pudique, logique, s’il y a bien un endroit où on a le droit de ne pas l’être c’est celui-là. Longtemps je n’ai vu de ma nudité qu’un état parfaitement naturel, pas plus particulier que s’habiller chaudement en hiver ou porter un chapeau en été. Puis mes perceptions se sont mises à changer. Etat naturel, certes… et pourtant particulier. Chaque soir, lorsque je me changeais, je sentais le regard de Jarod et en avais une nouvelle preuve. Pensait-il que je ne m’en rendais pas compte ? Ou bien était-ce un jeu complice ?
Maman me disait de tirer le rideau, ce qui ne me posait aucun souci, sachant qu’on voyait tout au travers. Et elle qui ne s’en apercevait pas ! Pour elle j’étais une petite tête de linotte. Les mamans sont ainsi, elles n’ont jamais conscience que
la candeur s’efface plus tôt qu’elles ne le pensent.
Tant mieux pour elles, tant mieux pour nous. La seule qui comprenait tout : Sabrina, la jeune fille venant me garder de temps en temps. Elle ne vint pas souvent et partit poursuivre ses études dans une autre région l’année suivante, mais elle était vraiment chouette. Avec Sabrina aucune dispute n’était jamais très sérieuse, on avait toujours l’impression qu’elle rigolait.
– Encore ?! Eh, Agathe ! Arrête de toujours rester toute nue.
– Ben quoi, y fait chaud.
– Tu fais semblant de pas comprendre : tu sais très bien que c’est par rapport à la fenêtre. Si tu fermes les volets ou que tu te mets ailleurs dans la chambre reste à poil tant que tu veux.
– Juste une minute le temps de me changer ?
– Avec toi c’est rare que ça dure qu’ une minute .
– Ah non ! Enfin quoi c’est quand je suis avec les parents ou quand je suis dehors que je dois respecter des tas de règles. Quand même, dans ma chambre ! Je peux pas avoir au moins un endroit, un seul, où je puisse faire un peu ce que je veux ??
– Tu sais que je garde une fille dont tu as deux fois l’âge et qui se change en deux fois moins longtemps ? Et de façon plus discrète ?
– Oui mais moi je joue à la marquise, très chère. Comme du temps de Versailles, oui madame. Je prends le temps de faire vraiment les choses, avec grâce, de choisir, de plier chaque vêtement, de le ranger… Quoi, je suis une fille !
– Et tu sais parfaitement que le petit gitan d’en bas te regarde.
– Petit pour toi. Moi, il a mon âge.
– Et tu fais tout ça pour lui !
– Oui ! Oui bien sûr que c’est pour lui.
– Tu cherches à le faire tourner en bourrique ?
– Non, il aime me regarder, c’est tout. C’est pas flatteur ?
– Je le savais que ça te plaisait !
T’es trop jeune pour…
– Faire ma petite pute ?
– Oh, eh, pas ce genre de mot ! J’ai pas dit ça, pas du tout.
– Non, mais tu l’as pensé si fort que je l’ai entendu.
– C’est faux !
– En tout cas faut pas le dire à maman. Je me ferais tuer.
– Tuer ?
– Privée de télé pendant un mois, c’est pareil.
– N’empêche, c’est pas raisonnable.
– J’ai pas assez pour lui donner des sous. Alors je m’arrange pour lui donner quelque chose quand même.
Laissons un peu notre petite Agathe et découvrons quelques nouveaux Dialogues Interdits…
Pas ce soir…
— Et toi, ça t’arrive d’être en mode « pas ce soir chéri j’ai la migraine ? ».
— Jamais. Et pourtant je suis une migraineuse ! J’ai jamais compris ce rapport entre les deux.
— Quand t’as la migraine t’arrives à faire du sexe normalement ?
— Non, mais la baise reste un médicament sympa. Je préviens juste mon copain, il sait qu’aujourd’hui je ferai rien d’autre que fournir la matière première. Je me mets nue, à quatre pattes et je laisse faire. Il prend quand même son pied… un mec prend toujours son pied quand il a accès à un joli corps,
à se demander pourquoi on s’escrime à si bien pomper.
Et moi, sans vraiment me guérir ça me détend.
— Donc pour te rendre passive et docile faut que t’aies la migraine. Tiens, quand je voudrai l’être je prendrai ça pour prétexte.
— Moi c’est pas un prétexte !
— Je sais, je te parle de moi.
— Comme quoi, la migraine peut autant être un prétexte pour pas baiser que pour se faire prendre en levrette…
Enfin !
— Il aura fallu le temps… vraiment un sacré temps !
— Des mois ? Des années ?
— Que je réfléchisse… mon dépucelage était… il y a trois ans je crois ? Ça dépend dépucelage de quoi. Bon, disons le classique, environ trois ans. Et ma première extase, hier.
— Trois ans de baise avant de vivre ton tout premier orgasme. Y a pire ! J’ai des amies qu’en ont toujours eu aucun à trente balais passés, juré.
— Oui bien sûr, et mieux vaut tard que jamais, et bla bla bla… Surtout, c’est le contexte qui m’a déplu.
— Un contexte particulier ?
— Pas vraiment. Juste, j’espérais des regards, de la complicité, de la tendresse… Lui était dominateur et sans préliminaires.
Mise sur le ventre, il m’a bourrinée bien profond, fort,
vite, et hop le tour était joué. J’ai enfin joui, je vais pas me plaindre ! Mais comme ça, tout de même…
— Classique…
— C’est pour ça que j’ai dû tester tant de mecs sans arriver à jouir ! Je cherchais dans la mauvaise direction. Je voulais y réussir par un plan Belle au bois dormant, j’y suis finalement arrivée en mode porno-gonzo.
— T’en conclus quoi ? Que t’aimes être prise comme une chienne ?
— Surtout désormais, faut que je trouve celui qui a la technique ET les préliminaires.
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