Jeune et jolie magicienne…

Extrait de « Quick Change », une histoire de sexualité et de prestidigitation…

On peut rechercher la magie de l’existence en tout. Même un petit rien… Mais aussi pourquoi pas dans la prestidigitation. Cette magie, l’héroïne de notre histoire va la mettre en place d’une façon bien surprenante. Autant qu’excitante ? Oui sans doute…

 

Devant un spectacle de magie, il faut se laisser aller tel un petit enfant. C’est toujours ce que l’on recommande. N’est-ce pas ? Oublier les calculs et la logique, ne pas chercher à deviner le truc, s’imprégner de l’ambiance mystérieuse que le prestidigitateur aura su créer, pour peu qu’il soit digne de ce nom… En cherchant à savoir, on s’agace et on s’égare.

Lorsqu’on croit deviner l’astuce, on est presque toujours à côté de la plaque… quoi qu’il arrive ça reste frustrant, car on suppose sans jamais savoir. Et quand on apprend un jour tel ou tel secret, on est déçu. Il faut donc se laisser bercer par les enchaînements, de la même manière qu’on admire un jongleur sans se demander par quel parcours celui-ci a acquis ces techniques, ou qu’on regarde un effet spécial au cinéma sans réfléchir au procédé. Eh oui, c’est ce qu’on dit…


Seulement, Léa n’y était jamais parvenue. D’aussi loin qu’elle se souvenait, même toute petite ! Amusant d’être à côté d’adultes regardant les tours avec des yeux d’enfant, elle observant, yeux froncés, chaque mouvement de l’artiste avec déjà, en un sens, des yeux d’adulte.

Dès son plus jeune âge, ce type de représentations faisait tourner ses méninges à cent à l’heure. L’objectif de Léa ne variait jamais : comprendre, déceler, repérer. Décortiquer et percevoir la triche que personne n’aurait remarquée, qui n’échapperait pas à son pouvoir de déduction. L’homme de scène lui apparaissait alors comme un adversaire voulant se jouer d’elle, un bluffeur souhaitant la berner, tel un combat où il n’y aurait eu qu’elle et lui. Elle tenait à savoir, devait trouver.

L’homme en face désirait le contraire.

Il ne l’aurait pas, elle ne se laisserait pas avoir !

L’affrontement était mental, aussi intense qu’une partie d’échecs de haut niveau. En un sens, Léa prenait presque chaque tour comme une attaque personnelle, idée stupide puisqu’elle adorait cet art, et que plus le tour était difficile plus ça lui plaisait.
De fait, elle tentait de rester imperméable à la mise en scène, au charme de l’artiste, à la musique, aux lumières… à tout ce qui était fait pour accaparer le spectateur. Une explication par tour, quand bien même ne serait-ce qu’une supposition, était le minimum. Les quelques fois où elle n’en trouvait aucune, Léa était nerveuse toute la soirée, et parfois même en avait fièvre et insomnie. Maman la força à se contrôler en la menaçant de ne plus l’emmener au spectacle.

Bien entendu, Léa n’était encore qu’une enfant… La fillette était comme les autres sur la plupart des points, et certainement pas un génie de la déduction. Lucide, elle se doutait qu’elle devait se planter souvent, et largement encore. Qu’importe, l’essentiel était de faire travailler le cerveau. Avant même son entrée en primaire, la petite fille avait déjà vu quatre spectacles en vrai et cinq ou six à la télé. Sans compter ceux qu’elle était parvenue à enregistrer au magnétoscope et s’était repassés en boucle. Là-dessus, la petite était tout de même sacrément précoce. Un artiste de rue faisant sortir des serpentins de son oreille ? Si on était pressées, maman suppliait le ciel pour que sa fille ne l’aperçoive pas, autrement c’était un orchestre de supplications et de pleurs enfantins.

Vers six ou sept ans, rester simple spectatrice ne lui suffit plus. Léa voulait connaître les secrets de la prestidigitation, et pour ce fait il n’y avait pas trente-six solutions : il fallait s’y mettre. On lui offrit les classiques mallettes pour enfants avec fil à nouer et baguette en plastique, dont elle vint bien vite à bout… Pour tout dire, de tels cadeaux la vexèrent. Ces boites, plusieurs copains-copines l’avaient déjà, et la petite estimait mériter mieux. Etre dans la masse ? Jamais ! Léa tenait à se démarquer des autres. Ce fut le temps des premiers emprunts de livres spécialisés à la bibliothèque, puis les premiers achats de guides.

Des bouquins situés à des rayons jamais fréquentés par aucun enfant, souvent placés si haut qu’elle devait attendre qu’un monsieur passe pour lui demander de la soulever. Oui, là-dessus également une certaine précocité commençait à poindre… A neuf ans, Léa pouvait laisser passer cinq femmes sous son nez dans l’attente de croiser un homme. A qui elle ne demandait jamais de lui saisir le livre, et toujours de la porter jusqu’à l’objet convoité (« Mais vous ne savez pas lequel prendre ! C’est mieux que je puisse l’atteindre moi, ça sera plus pratique monsieur »).

Sentir de grosses mains viriles sur ses hanches,

mains sages et bienveillantes, qui auraient pourtant la force de la briser, la rendait toute chose.

Léa ne comprenait pas encore pourquoi… Parfois l’homme refusait, préférant saisir lui-même le livre et le lui tendre, ce qui la contrariait beaucoup. La petite peste prenait alors l’ouvrage du bout des doigts sans un regard, sans un merci, et tournait les talons avec affront, comme pour lui montrer son derrière.

Léa voulait de la lecture pour grands, à la rigueur du tout public, mais pas moins. Elle détestait qu’on lui offre les guides de magie pour sa tranche d’âge… L’enfant se sentait alors ni plus ni moins insultée. En plus, tout le monde connaissant désormais sa passion, cela arrivait un peu tout le temps. Famille, amis des parents, anniversaires… Elle possédait certaines boites ou livres en deux ou trois exemplaires ! Là, il fallait tout de même faire bonne figure : les punitions parentales n’étaient jamais loin.

Sourire, remercier, bisouter… puis s’isoler, taper du pied et ranger le cadeau empoisonné bien au fond d’un tiroir d’où il ne ressortirait jamais. Elle allait jusqu’à s’entraîner devant le miroir à feindre le contentement. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Léa se disait que jouer la comédie faisait partie du métier, et que cela au moins n’était pas tout à fait du temps perdu. Prétentieuse ? Hautaine, sale gosse la Léa ? Oui… un peu tout de même, à n’en point douter. Mais ces petits défauts allaient lui être très bénéfiques.
En attendant, la petite se désolait de ces tours qu’on lui offrait, avec toujours le même œuf en plastique faussement creux et ces cartes déjà truquées pour un effet que n’importe qui pouvait réussir, même un enfant plus jeune qu’elle avec deux mains gauches.
Par cette attitude la petite devint, de fil en aiguille, de tours de mains en tours de passe-passe, excellente prestidigitatrice en herbe. Et la version féminine de ce mot était si rare qu’elle dut vérifier dans le dictionnaire que ce n’était pas un barbarisme.


Avoir de la lecture n’était pas le tout… Certes, l’enfant commençait à être au courant de différents secrets. Mais ce qu’elle voulait, c’était savoir reproduire. N’ayant aucun vrai matériel, elle dut se rabattre sur les cartes. Après tout, nombre de pointures basaient nombre de tours sur cet accessoire. Chaque carte était si grande pour des doigts encore très petits… Elles tombaient sans cesse. Ce n’est pas pour rien que l’enfant tenait à s’entraîner à l’abri des regards. Léa manquait de souplesse, de rapidité, de tout… sauf de persévérance. Répéter le même tour plusieurs centaines de fois ? Ça ne l’effrayait en rien. Chaque soir, elle plaçait toutes ses peluches face à elle comme dans une salle de spectacle, et tentait de les épater. Les peluches étaient tolérantes… sans être spécialement épatées. Parfois, elle crut même percevoir un sourire moqueur.


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