Agathe aime se montrer devant un sans-abri de son âge… pour le narguer ou pour lui plaire ?
Extrait de « Abri d’urgence », une histoire de bourgeoise et de sans-abris…
Maman me disait de tirer le rideau, ça ne me posait pas de problème, sachant qu’on voyait tout au travers. Pour elle j’étais une petite tête de linotte et j’oubliais tout bonnement qu’on pouvait voir de la rue. Les mamans sont ainsi, elles n’ont jamais conscience que la candeur s’efface bien plus tôt qu’on ne le pense. Tant mieux pour elles. La seule qui comprenait tout, c’était Sabrina, la jeune fille qui venait me baby-sitter de temps en temps. Elle ne vint pas souvent et partit poursuivre ses études dans une autre région l’année suivante, mais elle était vraiment chouette. Aucune de ses gronderies n’étaient jamais très sérieuses, on avait toujours l’impression qu’elle rigolait.
– Eh, Agathe ! Arrête de rester toute nue.
– Bin quoi, y fait chaud.
– Fais pas semblant de pas comprendre : tu sais très bien que c’est juste par rapport aux rideaux qui sont ouverts. Si tu fermes les rideaux ça me dérange pas.
– Faut bien que je me change. Puis toute façon les rideaux, ça cache pas tant que ça.
– Tu pourrais baisser la lumière ou te mettre dans un coin.
– Ah non ! C’est quand je suis avec les parents ou quand je suis dehors que je dois respecter des tas de règles. Quand même, dans ma chambre ! Il faut bien que j’ai au moins un endroit où je puisse faire ce que je veux.
– Admettons… Tu sais que je garde une fille dont tu as deux fois l’âge, et qui pourtant se change bien plus vite que toi ?
– Oui mais moi je joue à la marquise. Comme du temps de Versailles. Je prends le temps de bien faire les choses, de choisir, de plier chaque vêtement, de le ranger… Quoi, je suis une fille !
– Fais pas l’innocente, Agathe. Tu sais très bien que le petit gitan d’en bas te regarde.
– Petit pour toi. Moi, il a mon âge.
– Tu cherches à le faire tourner en bourrique ?
– Non, il aime bien me voir, c’est tout. C’est pas flatteur ?
– Je le savais bien que ça te plaisait.
– Peut-être, en tout cas faut pas le dire à maman.
– T’inquiète. Mais je me demande si c’est bien raisonnable.
– J’ai pas assez pour lui donner des sous. Alors je m’arrange pour lui donner quelque chose quand même.
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