Réflexions de Chloé suite à la découverte de magazines érotiques cachés dans les affaires de son père.
Extrait de ma saga littéraire « En attendant d’être grande », ou le journal intime d’une aventurière de sa naissance à son âge adulte…
Sans trop savoir pourquoi, un jour que je m’embête seule à la maison, je fais ma fouineuse et fouille la chambre parentale. Pour tout dire, il est étonnant que ce soit la première fois que je songe à le faire. Courrier, paperasses, quelques livres, carnets de chèques… Je cherche de l’insolite, du secret et ne trouve rien. Et puis soudain, bien planqué au fond de la table de chevet de papa, cinq ou six curieux magazines remplis de femmes nues. Si c’est ce genre de filles que papa aime à présent, pas étonnant qu’il s’éloigne de maman. Entre leurs physiques et le sien, c’est le jour et la nuit. Aussi papa devrait être un peu moins gourmand.
Qu’est-ce qu’un demi-grassouillet comme lui irait attirer de sublimes créatures comme celles-ci ?
J’imagine qu’il n’aura jamais d’autres choix que de les admirer en deux dimensions sur papier glacé. Les postures de ces mannequins sont totalement indécentes. Comparés à cela, mes strip-teases sont des chants d’enfants de chœur. Écartant cuisses et fesses sur presque toutes les photos, certaines font des prouesses de contorsionniste. D’autres vont jusqu’à s’écarter les lèvres du bas avec leurs doigts. Je suppose que le journal est fait pour être excitant.
Ça n’a rien d’excitant, ce serait même plutôt répugnant : ça me fait penser à une revue médicale, avec des photos anatomiques.
En même temps, je suis une fille, je ne peux comprendre ce qui excite les hommes.
Imaginer des gars prenant des postures de ce style me dégoûte plus encore. Ayant encore du temps avant le retour parental, je fauche le magazine, fonce dans ma chambre et me mets nue devant ma glace. Après avoir fermé les volets (faut pas exagérer non plus) je tente, sur mon lit, de reproduire ces si curieuses poses. Le magazine est adossé à ma chaise, je tourne une page, tente le coup, puis continue. Il y en a des faciles, comme celles à quatre pattes ou à genoux, d’autres bien plus compliquées. Je perçois vaguement que ce sont des postures sexuelles et qu’on peut imaginer sur chaque photo un partenaire masculin en compagnie de la belle.
Je perçois même que ces postures sont faites pour laisser plus facilement la voie libre au garçon. Pourquoi ne pas avoir carrément ajouté des hommes sur les photos, je l’ignore : là, il y aurait même eu un intérêt pour moi. On dirait qu’elles font toutes l’amour avec l’homme invisible. Je reproduis une trentaine de photos et m’esquinte les articulations : ça tire, ça craque, j’en peux plus. Le magazine est remis à sa place ;
le lendemain j’ai des courbatures partout, comme si j’avais fait des câlins sous la couette toute la nuit avec un petit copain.
Ai-je remis l’objet du délit exactement au même endroit, vu l’attitude de papa, je n’en suis pas certaine. On le dirait presque effrayé, de fait il est moins sévère avec moi ces semaines-ci. Il a tort de s’en faire, pour rien au monde je ne le trahirais, quand bien même le verrais-je avec une de ces filles au bras, ce qui du reste ne risque pas d’arriver.
Tout de même, c’est mon père, et un papa ça ne se balance pas. Pour ma pomme, je suis mal à l’aise. À m’être mise dans toutes ces postures outrageantes, j’ai le sentiment de m’être salie. Que des hommes se fassent Dieu sait quoi en regardant ça, si ce n’est pas de la misère sexuelle je ne vois pas quel autre terme y donner. Et puis franchement, pour les caresses, l’imaginaire ne suffit-il pas ? Je me fais la promesse de bannir de telles horreurs de mon apprentissage à la sensualité.
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